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Avec 500 K€ investis, l’hippodrome veut devenir un site incontournable de Toulouse

Investissement. 4e de France avec 45 jours de courses par an, l’hippodrome de Toulouse – La Cépière souffre d’un déficit chronique de notoriété. Pour faire de ce site de 34 ha « une alternative de loisirs » comme il l’ambitionne, le président de l’Association sportive des courses de Toulouse Manuel Demnard a annoncé avoir réalisé plus de 500 000 € d’investissements en 2024. Véritable pari sur l’avenir...

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Photo de Manuel Demnard à l'hippodrome
Élu en juin 2023 président de l’Association sportive des courses de Toulouse, Manuel Demnard ne manque pas d’idées et d’ambition pour faire de l’hippodrome un site incontournable de la Ville rose. (©La Gazette du Midi)

Haut lieu du sport inauguré en 1866, l’hippodrome de Toulouse – La Cépière n’attire plus les foules. Si quelques passionnés continuent de venir garnir les tribunes lors des 45 jours de courses organisées chaque année, la ferveur n’est plus au rendez-vous. Si ses prédécesseurs se sont, semble-t-il, résignés voire accommodés de cette situation, Manuel Demnard, l’actuel président de l’Association sportive des courses de Toulouse (en charge de la gestion du site) compte bien inverser la tendance.

Sociétaire de l’hippodrome depuis 25 ans, cet amoureux des chevaux et du monde hippique a été élu en juin 2023, après avoir occupé les postes de trésorier et de responsable de la communication. L’opportunité « de mettre enfin en œuvre ce à quoi je crois ». Une vision et une ambition pour le 4e hippodrome de France que cet ancien chef d’entreprise couve depuis plus de 10 ans. Après avoir travaillé les 15 premières années de sa vie professionnelle comme directeur clientèle pour le géant de la publicité Young & Rubicam (aujourd’hui Y&R), Manuel Demnard a ouvert avec un associé la société immobilière Immodem Segito, place Dupuy à Toulouse. Aujourd’hui à la retraite, l’homme se dédie à 100 % à la gestion et la mise en valeur de l’hippodrome qui réalise près de 2 M€ de chiffres d’affaire.

Améliorer l’expérience visiteur

« Le modèle économique des courses hippiques tourne grâce aux paris. Sur la totalité des enjeux, 70 % sont affectés aux gains des parieurs. 10% partent aux impôts, 10 % sont gardés par le PMU pour couvrir ses frais de gestion dont la rémunération des buralistes et enfin, les 10 % restant sont divisés entre la société mère des courses au galop et son pendant au trot. Avec cette somme, elles sont chargées d’organiser des courses partout en France. Les hippodromes, eux, perçoivent un montant forfaitaire par jour de course », détaille Manuel Demnard.

Et c’est justement parce que ce « montant forfaitaire » reste le même quel que soit le nombre de visiteurs « que pendant très longtemps, nous avons laissé de côté cette question du public, poursuit-il. Mais quand on habite dans la 4e ville de France et que l’on a la chance d’avoir un hippodrome en centre-ville accessible en tram, en métro et aussi en voiture avec un parking gratuit de 600 places, c’est du gâchis de ne pas profiter de ce site de 34 ha, véritable poumon vert. »

Pour faire de l’hippodrome une alternative de loisirs crédible aux yeux des Toulousains, au même titre qu’aller à un match du TFC ou du Stade Toulousain, l’Association vient – avec le concours à hauteur de 100 000€ des sociétés mères – de réaliser plus de 500 000 € d’investissements en 2024 : remplacement de la centrale électrique, création d’une aire de jeux pour les enfants (35 000 €), mise en place de trois écrans géants de 14 m2 (170 000 €), modernisation de la régie de production et rénovation totale du système de sonorisation du site (220 000 €), installation de six bornes de recharge pour véhicules électriques, nouveau système d’éclairage en LED (environ 400 points lumineux changés), rénovation d’un rond de détente pour les chevaux devant les écuries (45 000 €), création d’un nouveau salon des propriétaires… Objectifs de ces travaux d’envergure ? Améliorer l’expérience visiteur ainsi que les conditions d’accueil des professionnels et de leurs chevaux.

Une fréquentation en hausse entre janvier et juin 2024

« Nous avons également ouvert en mai dernier notre billetterie en ligne avec Hello Asso et lancé une carte de fidélité », indique Manuel Demnard qui s’est félicité de la hausse de fréquentation sur les six premiers mois de l’année avec 9 743 spectateurs (+ 42% par rapport à 2023). Pour poursuivre sur cette bonne dynamique et continuer de gagner en popularité, le responsable de l’hippodrome compte aussi sur les activités « annexes » comme le parcours de golf de neuf trous adapté aux débutants comme aux joueurs confirmés et son practice de 45 postes, dont 15 couverts. Ou encore son restaurant panoramique de 130 couverts et ses espaces de réception événementiels adaptés pour accueillir des réunions, conférences et autres séminaires d’entreprises.

« Je ne demande pas aux Toulousains de devenir des passionnés de courses hippiques, mais seulement de venir une à trois fois par an. C’est vraiment une expérience unique à vivre, un vrai spectacle. Ce serait donc dommage de ne pas en profiter, surtout que nous avons, nous pouvons le dire, tout mis en œuvre pour les accueillir de la meilleure des façons », conclut avec conviction Manuel Demnard qui espère transformer l’essai dès ce vendredi 13 septembre avec la tenue d’une « Soirée de la chance ». Au programme : huit courses de trot et l’opportunité pour les visiteurs du jour de gagner de nombreux cadeaux, dont un week-end tout frais payés à Paris pour assister au Grand Prix d’Amérique 2025, la plus grande course de trot de l’année.