L’Observatoire du Pic du Midi, bientôt au Patrimoine Mondial de l’Unesco ?
Patrimoine. La démarche, entamée en 2014, pourrait aboutir avant la fin de la décennie.
L’inscription d’un bien au Patrimoine Mondial de l’Humanité est une démarche longue et exigeante. La preuve avec l’Observatoire du Pic du Midi, candidat pour une inscription au Patrimoine Mondial de l’Unesco, depuis 2014 ! La démarche engagée il y a neuf ans par l’État, l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et le Syndicat Mixte pour la Valorisation Touristique du Pic du Midi, avait initialement pour ambition de protéger l’observatoire pour les générations futures et de contrer toute atteinte à l’intégrité du site et à son activité.
Le 27 octobre dernier, une première étape a été franchie avec l’inscription de l’observatoire du Pic du Midi de Bigorre sur la Liste Indicative de la France en vue d’une inscription au Patrimoine de l’Humanité de l’Unesco. Un second cap devrait être prochainement franchi avec la création d’un groupement d’intérêt public (GIP), réunissant le Syndicat Mixte et l’Université avec un objectif affirmé : « unir les moyens pour amener le projet à son terme ».
Une valeur exceptionnelle
L’inscription à l’Unesco permettra de reconnaître la valeur exceptionnelle de l’Observatoire du Pic du Midi en tant que premier et plus ancien observatoire de haute montagne du monde encore en activité. À ce titre, il est un moteur et un témoin déterminant du mouvement international de développement de la science en altitude depuis le milieu du XIXe siècle. Cette « cité-observatoire » est remarquablement conservée grâce au renouvellement permanent de son activité humaine et scientifique.
Il présente ainsi les attributs d’un paysage culturel remarquable et évolutif. Il est en effet un symbole permanent des progrès remarquables des connaissances scientifiques du climat, de la terre et de l’univers, de l’astronomie et de la cosmologie depuis la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1970.
Le Pic du Midi a par ailleurs largement contribué à la naissance et au développement de coopérations internationales remarquables qui aboutirent aux grands programmes internationaux des années 1960-1970.
Aujourd’hui encore, le Pic du Midi reste un vecteur essentiel de la rechercher mondiale pour les observations des étoiles et de leurs planètes et pour l’observation de l’impact de l’humanité sur la biosphère par des scientifiques de l’université Paul Sabatier et de l’Observatoire Midi-Pyrénées. Il est enfin un modèle unique de convergence entre la science et le tourisme.
Le pic du midi à l’Unesco avant la fin de la décennie ?
Une candidature à l’Unesco se divise en trois grandes étapes. L’étape préliminaire consiste en une inscription du bien sur la Liste Indicative de l’État. C’est chose faite depuis le 27 octobre. La seconde étape est la construction du dossier de candidature définitif.
Ce travail est évalué par le Comité Français du Patrimoine Mondial lors de plusieurs auditions. Si l’avancée du dossier est jugée conforme par le comité, les porteurs du projet espèrent une finalisation de la procédure de dépôt de candidature en quelques années.
Celle-ci est de toute manière contrainte par les règles de l’Unesco qui n’autorisent qu’une candidature par an et par État. À l’issue de ce parcours, c’est donc l’État, en tant que signataire de la Convention du Patrimoine Mondial, qui décidera de présenter la candidature du Pic du Midi de Bigorre au Comité du Patrimoine Mondial de l’Unesco pour inscription sur la Liste du même nom.
Construire les outils pour accorder la mémoire du site, le développement de la science et la valorisation touristique constitue l’un des enjeux essentiels du dossier d’inscription. Il ne s’agit pas en effet de préserver uniquement des instruments et du bâti.
Il est également question d’identifier et de sauvegarder sa mémoire, ses valeurs, son identité. Cette action doit poser les bases d’un plan de gestion qui guidera le développement et la protection du Pic du Midi. La dernière étape sera l’évaluation par le Comité du Patrimoine Mondial de l’Unesco du dossier de candidature définitif proposé par l’État.
Des experts internationaux de l’Icomos (Conseil international des monuments et des sites) seront chargés d’en évaluer le bien-fondé. D’une durée d’environ 18 mois, cette procédure internationale aboutira à une décision que l’on espère favorable, d’inscription du bien au Patrimoine Mondial. Le scénario le plus optimiste fait donc espérer aux porteurs de projet une inscription du Pic du Midi avant la fin de la décennie.