L’Orée des savons : une savonnerie florissante
Artisanat. Enthousiaste, passionnée, Asseline Derrepas a lancé son activité début 2020 à Verdun-sur-Garonne dans le Tarn-et-Garonne. Elle a réussi à se positionner sur un créneau déjà très convoité. Elle continue à développer sa gamme en misant sur les circuits courts et le retour des clients.
On peut dire que l’aventure entrepreneuriale d’Asseline Derrepas a commencé à l’adolescence. « J’ai longtemps souffert de problèmes de peau liés à l’acné. Je ne trouvais pas de solution. J’ai d’abord créé un blog pour expliquer comment adopter une nouvelle hygiène de vie. Puis, naturellement l’idée est venue de fabriquer mes savons. Au début, c’était pour me soigner, ensuite j’ai voulu partager mes connaissances » , explique t-elle.
Une démarche globale
On ne s’improvise pas savonnier, la fabrication est très réglementée. « Une année a été nécessaire pour concrétiser mon projet. J’ai mis en place des formules de savon, j’ai travaillé sur des recettes, fait des tests jusqu’à obtenir ce que je voulais. C’est seulement à ce momentlà qu’un toxicologue a validé les formules. » Asseline Derrepas vous dira humblement que fabriquer un savon saponifié à froid ne nécessite pas de compétences particulières, tout le monde peut se lancer.
Elle a toutefois suivi une formation professionnelle de savonnière chez Secrets cosmétiques à Avignon. Elle a ensuite mis en place un atelier avec une zone de stockage dédiée au savon. Il faut effectivement prévoir le temps de séchage, il peut varier entre un et quatre mois.
Des éléments différenciants
« J’ai fait le choix de travailler avec des produits naturels, j’achète les huiles essentielles auprès de producteurs, sans passer par les grossistes. J’ai choisi une huile d’amande douce, originaire de France. »
L’entrepreneuse continue à faire un important travail de sourcing. Son credo : valoriser l’artisanat local et le zéro déchet. Ses savons sont emballés avec du papier ensemencé, « tout est solide dans la production, lorsque vous avez terminé le savon, il ne reste rien. Il suffit de planter le papier pour obtenir de jolies fleurs. »
Elle produit, un millier de savons par an, labellisés Slow Cosmétique, un label exigeant garantissant la qualité des ingrédients et leur provenance. Les produits sont vendus pour 70 % sur Internet et 30 % sur les marchés. « C’est un segment que je vais développer, avec l’approche des marchés de Noël, il y a beaucoup de demandes. J’aime particulièrement le contact avec les clients. Ça me permet d’avoir un retour direct sur les produits », ajoute la fondatrice.
Des projets pour se développer
Asseline Derrepas ne quitterait pas sa casquette de cheffe d’entreprise pour revenir à sa vie précédente : « avant d’arriver dans le Tarn-et-Garonne, j’étais en Normandie, je travaillais dans le marketing, dans la création de sites Internet. Ça m’a beaucoup aidé pour développer mon activité. Aujourd’hui, mes journées sont toutes différentes, entre production et vente. Il faut savoir tout faire. »
Son entreprise affiche un CA de 20 000 €. La jeune maman ne compte pas ses heures, elle s’est lancée récemment dans la fabrication de bougies, « le concept est tourné vers l’olfactothérapie, le bien-être par les senteurs. » Elle propose des ateliers de fabrication de savons, de bougies auprès d’associations, d’entreprises... Le DIY (do it yourself ) est devenu une véritable tendance de consommation, elle s’est d’ailleurs renforcée avec l’inflation ces derniers mois. Le terrain de jeux d’Asseline Derrepas est donc très large, elle travaille sur la conception d’un ebook de recettes cosmétiques à faire à la maison. « L’idée est d’inciter les clients à prendre soin d’eux avec des choses simples », conclut la créatrice. Un de ses souhaits ? Ouvrir sa propre boutique de savons.