La CMA 31 dévoile les lauréats de la 3e promotion de son incubateur Nouvel Atelier

Conception de mobiliers, de matériaux, fabrication de vêtements, alimentation et réparation de vélo… Quel que soit leur secteur d’activité, ils sont 11 entrepreneurs a avoir répondu à l’appel de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Garonne (CMA 31) qui compte 48 800 entreprises adhérentes. Cette dernière a lancé le 7 novembre dernier la troisième promotion de son incubateur : le Nouvel Atelier.

Pour aider les néo entrepreneurs à trouver un business model pérenne dans le champ de l’économie circulaire, l’incubateur accompagne depuis 2023 des porteurs de projets d’entreprises artisanales locales pendant huit mois. Seule condition : leur activité doit tourner autour de l’éco-conception, de la réparation, de la réutilisation, du réemploi, du recyclage... ou encore s’inscrire dans l’économie de la fonctionnalité. Un système qui repose sur la mise à disposition d’un usage plutôt que la possession d’un bien (location de matériels pour les professionnels du BTP).

Tous les secteurs d’activité représentés

Véritable lanceur de carrière, le Nouvel Atelier attire les artisans de demain. Comme Lucie Rives, fondatrice de Lurenov qui chine des meubles vintage et recycle des matières premières pour les restaurer. Julien Pierrot, lui, a créé Velociraptor, un atelier d’auto-réparation de vélo, itinérant et participatif, installé à Toulouse et qui mise sur le réemploi des pièces détachées.

Avec sa marque Beachlee Up’cycling, Aurélie Longue commercialise à Tournefeuille des vêtements « post-baignade » en serviettes éponge et couvertures recyclées. Au volant de son truck floral motorisé baptisé Prune et Pétales, Perrine Bechon-Lebrun surfe, elle, sur l’engouement pour le "slow flower", une tendance qui mise sur la production de fleurs durables et locales. (Liste complète en encadré)

Au programme pour les nouveaux lauréats, un accompagnement réalisé par des experts de la création d’entreprise, de l’économie circulaire et de la transition écologique. « Le premier mois, nous commençons par poser les bases, en regardant quels leviers activer et de quelle manière ils peuvent gérer les problématiques liées à ce modèle de production et de consommation. Notamment en termes d’énergie et de gestion des déchets », détaille Céline Jung, conseillère au pôle qualité hygiène environnement et coach professionnelle au Nouvel Atelier.

Étude de marché, offres commerciales possibles, cycle de ventes, réseau de distribution, définition des prix, stratégie financière, volet communication, recherche de financement... au fil des mois tous les thèmes inhérents à la création d’entreprise sont abordés. Cerise sur le gâteau, à la fin de ce parcours, les participants présentent leur projet devant un jury composé des partenaires du Nouvel Atelier, parmi lesquels Toulouse Métropole, principal financeur du programme. Une occasion pour ces artisans de se challenger face à des professionnels, et aussi de réseauter.

Un réseau de professionnels au service des lauréats

« Cette année, nous avons une bonne hétérogénéité des projets, avec différents secteurs concernés : matériaux naturels, produits alimentaires, textile, service, etc. », détaille la responsable du projet. D’après la coach, cette diversité permet à la CMA 31 de mettre à disposition des créateurs son large réseau de chefs d’entreprise et ainsi faciliter le démarrage ou la poursuite de leur activité.

« Par exemple, l’année dernière, nous avions huit créatrices dont l’activité portait essentiellement sur le textile et les bijoux. J’ai demandé à la responsable de l’association de co-working Toulouse Espace Couture, Séverine Foligné, de les accompagner. Déjà bien implantée dans le réseau toulousain, elle a pu leur apporter son recul et son expérience », précise l’intéressée.

Une 4e promotion annoncée

Outre Toulouse Métropole, le Nouvel Atelier bénéficie depuis son lancement du soutien financier de la Région Occitanie ainsi que de l’Agence régionale de la transition écologique (Ademe). « L’été dernier, Air France a arrêté de participer à notre fond de revitalisation, qui nous permettait jusqu’ici de verser une prime pour financer une petite partie des investissements des porteurs de projets », regrette Céline Jung.

Si ce soutien financier fait défaut, la responsable affirme que l’incubateur est un succès. En témoigne un nombre grandissant de porteurs de projets sélectionnés, avec cinq lauréats en 2023 contre une grosse dizaine cette année. Les incubés constituant au fil du temps un véritable réseau. « J’organise d’ailleurs des rencontres entre les membres des différentes promotions. L’idée étant pour chacun de partager son expérience », développe Céline Jung, qui annonce une nouvelle promotion en fin d’année 2026. Celle-ci ne devrait pas dépasser les 12 artisans et ce, malgré un nombre de candidatures en hausse.