La Compagnie fluviale du Midi largue les amarres
Nautisme. Bienvenue à bord ! Nicolas Périé, votre Capitaine, a toujours eu une relation fusionnelle avec l’eau. Embarqué dès le plus jeune âge sur le voilier familial, il s’était promis de devenir marin. Mission accomplie, on le retrouve à Port Canal à Montauban, à la barre du Gaïa et de l’Olympe. La Compagnie fluviale du Midi a choisi de se positionner sur plusieurs créneaux : la promenade et l’entretien des bateaux. Une stratégie de développement qui se révèle déjà payante…
Dire que Nicolas Périé a le pied marin est un euphémisme : « avant d’arriver dans le Tarn-et-Garonne, avec ma compagne Helen, on vivait sur une vedette hollandaise à Nogent-sur-Marne. » Photographe de formation, à l’âge de 22 ans, il monte son entreprise de communication visuelle. En 2019, le couple décide de changer de vie et de venir poser ses valises près du canal des Deux-Mers. « J’ai passé le permis bateau pour pouvoir ramener Gaïa des Pays-Bas. Nous l’avons achetée à Gouda. Deux mois et 600 écluses plus tard, elle était à Montauban », sourit Nicolas Périé.
En mars 2020, le quadra dépose officiellement les statuts de la Compagnie fluviale du Midi. L’entreprise compte aujourd’hui deux navires : le Gaïa pouvant transporter 12 passagers et l’Olympe, un bateau-promenade de 75 passagers. Nicolas Périé prépare en ce moment un second certificat de capacité qui lui permettra de piloter l’Olympe en solo.
Six personnes travaillent actuellement avec Nicolas Périé. Le chef d’entreprise engage d’ailleurs ses collaborateurs, déjà détenteurs de l’ASP (attestation spéciale passagers) à passer le capacitaire : « on a besoin de pilotes pour faire tourner de nouveaux bateaux et se développer », ajoute-t-il.
« Les chantiers navals se sont très bien portés pendant la pandémie, en combinant plusieurs activités, explique Nicolas Périé. On va pouvoir investir dans de nouveaux bateaux. Il ne me reste plus qu’à trouver des pilotes en nombre suffisant »
Générer de l’activité hors-saison
L’objectif du dirigeant est de pouvoir garder ses salariés toute l’année en élargissant sa palette de services. Gardiennage et entretien de bateaux placés en hivernage, assistance et maîtrise d’ouvrage : « On a un chantier fluvial situé à Castelsarrasin. C’est le seul du canal des Deux-Mers. Je vais représenter les clients dans le suivi de gros travaux, le doublage de coques par exemple. »
Autre axe de développement, le convoyage de navires et la prise en main du bateau pour les nouveaux propriétaires. Un service très apprécié de la clientèle étrangère qui ne connait pas toutes les subtilités de la navigation fluviale et du passage des écluses. La Compagnie a recruté quatre personnes en début de saison et va embaucher deux nouveaux collaborateurs à l’automne. Ils devront disposer de compétences en soudure pour assurer les prestations de maintenance.
Cette année est celle du démarrage, le CA n’est pas significatif : « 70 000 €, explique Nicolas Périé, les activités d’hivernage devraient représenter 20 % de l’activité à terme. »
« Nous prévoyons une croissance organique d’au moins 30% l’année prochaine »
La location de péniches sans permis s’est effondrée au cours des deux dernières saisons, le canal étant majoritairement fréquenté par une clientèle internationale. La Compagnie fluviale du Midi a donc choisi de s’adresser aux clients qui souhaitent bénéficier de prestations confortables et naviguer avec un guide embarqué : « il ne s’agit pas de croisières de luxe, détaille Nicolas Périé, je propose le bateau en version gîte. » Dès le mois d’août, le Gaïa partira sur le Tarn avec plusieurs escales entre Montauban et Moissac pour un tarif accessible (170 € par personne pour trois jours/une nuit avec le repas). Le Gaïa sera, lui, dédié à 100 % à la croisière avec hébergements, alors que l’Olympe, qui peut embarquer 75 passagers, intéresse déjà les entreprises qui souhaitent le privatiser.
« Les chantiers navals se sont très bien portés pendant la pandémie, en combinant plusieurs activités. On va pouvoir investir dans de nouveaux bateaux. Il ne me reste plus qu’à trouver des pilotes en nombre suffisant », ajoute Nicolas Périé. Prêts à larguer les amarres ?