La crise de l’offre sur le logement neuf perdure
Immobilier. Les promoteurs tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme.
Dans l’aire urbaine, acheter un logement neuf devient de plus en plus compliqué : le nombre de biens proposés à la vente diminue comme peau de chagrin tandis que, l’offre se raréfiant, les prix grimpent inexorablement. Au point que les étiquettes, au premier trimestre 2021, tutoient 4 000 € le m2, soit une hausse de 5 % par rapport au premier trimestre 2019. Dans la ville centre, les prix valsent allègrement, pour atteindre 4 310 € le m2, soit 9 % de plus qu’au premier trimestre 2019…
La faute en revient à cette crise de l’offre qui se prolonge depuis plusieurs trimestres dans l’aire urbaine toulousaine et à propos de laquelle les promoteurs tentent, mais en vain, d’alerter les pouvoirs publics, réclamant à tout le moins une accélération des délivrances des permis de construire pour relancer la production de logements neufs et permettre un renouvellement de l’offre, alors que la demande est toujours aussi dynamique dans l’agglomération toulousaine.
Des niveaux au plus bas depuis cinq ans
De fait, au premier trimestre 2021, le nombre des mises en vente a chuté de 24 % dans l’aire urbaine par rapport au premier trimestre 2020, soit 1 317 au total, pour 1 300 ventes enregistrées, un nombre en recul de 15 % par rapport à il y a un an. Ce faisant, l’offre commerciale dans l’aire urbaine dégringole à 4 617 logements disponibles, soit -19 % en un an. Un niveau jamais atteint depuis 2013 : en un an, le marché a perdu 1 100 logements en stock.
Dans la ville centre, les indicateurs ne sont pas mieux orientés. Les professionnels réunis au sein de l’Observer, l’observatoire de l’immobilier toulousain, ont dénombré sur le trimestre 615 ventes (-20 %) pour 607 mises en vente (-34 %). L’offre commerciale chute de 14 % à 2 329 logements. Le plus faible volume d’activité depuis le premier trimestre 2015.
Cette baisse de l’offre pénalise au premier chef les acquéreurs les plus modestes. S’agissant des ventes à occupant qui représentent désormais entre 35 et 38 % du nombre global de transactions, les ventes à prix maîtrisé ou bénéficiant d’une TVA réduite sont en recul de 13 % par rapport au premier trimestre 2020 dans l’aire urbaine et de -7 % à Toulouse. Au cours du premier trimestre 2021, ce sont ainsi 62 ventes à prix maîtrisés qui ont été actées dans l’aire urbaine contre 144 au premier trimestre 2019. Dans le même temps, à Toulouse, 51 ventes à prix maîtrisés ont été enregistrées au cours de ce trimestre, c’est trois fois moins qu’au premier trimestre 2019.
Dans ce contexte de sous-offre, « la capacité de fabriquer du foncier semble plus que jamais essentielle », lâche Jean-Philippe Jarno, président de l’Observer. Lequel craint désormais que si rien n’est fait très rapidement, cette situation ne se propage à l’année 2022 avec des conséquences potentielles dommageables pour l’emploi dans le secteur.