La fermeture de la base Easyjet plombe les résultats de l’aéroport de Blagnac au premier semestre
Transport. Le trafic aérien peine à retrouver ses niveaux d’avant-crise Covid. Si les liaisons internationales ont selon les statistiques de la DGAC dépassé les chiffres de 2019, il n’en est pas de même du trafic intérieur, toujours plombé. L’aéroport de Blagnac, qui vient de publier les chiffres de fréquentation du deuxième trimestre, n’échappe pas à cette tendance.

Selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), au terme du premier semestre 2025, le trafic aérien commercial en France a enregistré une progression de +3,9% en référence à 2024 et de +1,9% par rapport à 2019. Une hausse essentiellement portée par les liaisons internationales.
En effet, le trafic intérieur est resté atone au cours des six premiers mois de l’année (-0,7 % par rapport à 2024). Mais vis-à-vis de 2019, il est en net retrait (-21,1%). À l’opposé, sur le semestre, le trafic international a progressé de 4,8% comparé à 2024 et de +7,5% vis-à-vis de 2019.
Des résultats plombés par la fermeture de la base Easyjet
De son côté, Toulouse-Blagnac, sixième aéroport de France avec 7,8 millions de passagers accueillis l’an dernier, peine lui aussi à retrouver ses niveaux de fréquentation d’avant-crise. C’est ce qu’indiquent les chiffres communiqués le 8 août dernier par la société Aéroport Toulouse-Blagnac qui gère la plateforme.
Ainsi, au premier semestre 2025, 3 787 691 passagers ont été enregistrés, représentant une baisse de 1,9 % par rapport à 2024 et de 20 % comparé à 2019. Après un premier trimestre dynamique (+0,4%), les chiffres se sont dégradés au cours des trois mois suivants (-3,7%), la fermeture de la base Easyjet début avril expliquant en grande partie cette évolution.
Une décision annoncée en septembre dernier par la compagnie britannique, 13 ans après son installation à Blagnac, et justifiée par « une reprise plus lente post-Covid et la pression inflationniste ». La compagnie opère désormais 11 lignes au départ de Toulouse contre 21 fin 2023.
S’agissant de la troisième compagnie en part de marché à Blagnac, derrière Air France et Ryanair, avec 1,7 million de passagers transportés en 2024, ce départ a en effet de lourdes répercussions sur les résultats de la plateforme toulousaine.
Ainsi, les déplacements en France, qui représentent plus de 40% du trafic total de Blagnac, ont reculé de 1,1 % au cours des trois premiers mois de l’année, puis de 2 % au deuxième trimestre par rapport à 2024. Sur le semestre, si le trafic vers Paris se maintient (+0,2%), les vols transversaux ont, eux, été fortement impactés par la fermeture des lignes vers Rennes et Lille notamment (-6,2%).
À l’image du constat dressé par la DGAC à l’échelle de l’Hexagone, le trafic aérien à Blagnac est donc essentiellement porté par la bonne dynamique des vols internationaux qui représentent 60 % de son activité.
Un taux de reprise de 80 % par rapport à 2019
Les situations sont cependant très contrastées selon les destinations. Ainsi, au premier semestre 2025 à Blagnac, le trafic à l’intérieur de l’espace Schengen [1] a progressé de 1,7 % tandis qu’au dehors, il a chuté de 6,9 % en référence à la même période de 2024.
Le trafic hors Schengen est pourtant le seul à progresser par rapport aux chiffres d’avant-Covid. Il est en hausse 9 % comparé au premier semestre 2019 tandis que les autres segments de marché sont à la traîne.
Six ans après le début de la crise sanitaire, le trafic au sein de l’espace européen est en effet inférieur de 8 % à ce qu’il était auparavant. Les liaisons intérieures affichent, quant à elles, des écarts plus significatifs encore, de près de -36 % entre 2025 et 2019. Même constat pour le trafic fret et poste : au cours des six premiers mois de l’année, un peu moins de 16 000 tonnes ont été traitées à Blagnac, soit près de 55 % de moins qu’en 2019.
Plus que jamais, comme l’a rappelé Philippe Crébassa, président du directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac, en janvier dernier à l’occasion de la présentation du bilan annuel de la plateforme : « Le présent et le futur de l’aéroport se conjuguent à l’international et même à l’intercontinental. »
[1] L’espace Schengen comprend les territoires de 29 États européens - 25 États membres de l’Union européenne et quatre États associés membres de l’Association européenne de libre-échange.