La marque gersoise de sous-vêtements Pétrone vise les 2,5 M€ de chiffre d’affaires en 2024
Prêt-à-porter. Lancée à Paris en 2018, la marque Pétrone a choisi de déménager son siège social dans le Gers, plus précisément à Pessan. Spécialisée dans la confection de sous-vêtements premium pour hommes, l’entreprise affiche de belles ambitions pour 2024.
Après l’ouverture d’une première boutique à Paris à l’été 2023, la marque gersoise Pétrone, spécialiste des sous-vêtements masculins haut de gamme, envisage de développer d’ici quelques mois d’autres points de vente en France, en particulier à Toulouse (Haute-Garonne).
Six mois après son inauguration, la boutique qui propose l’ensemble de l’offre de la marque dont des sous-vêtements pour hommes mais également des chaussettes, pyjamas et pulls... ainsi que des produits connexes a déjà contribué à hauteur de 15% au chiffre d’affaires total de l’entreprise pour l’année 2023.
« Nous voulons continuer dans ce sens, avec une prochaine ouverture à Toulouse et Lyon. La ville rose est, en effet, la 3e ville en France en termes de ventes en rétail. Pour ce faire, nous réfléchissons à une éventuelle levée de fonds auprès de business angels toulousains à l’horizon 2025, laquelle nous permettra aussi de recruter des spécialistes et d’élargir notre gamme », indique Nicolas Hernandez, co-fondateur de Pétrone avant de préciser : « Si nous décidons de franchir cette étape, nous pourrons plus rapidement mailler le territoire national. Dans le cas contraire, nous envisageons une ouverture par an dans une métropole. »
En parallèle, la marque entend tripler ses ventes en ligne – la gamme de sous-vêtements représentant pour l’heure 53% du CA.
Créer de la valeur sur territoire gersois
L’histoire Pétrone commence en mai 2018 à Paris. « En tant que directeur d’un corner d’une marque de costume pour les Galeries Lafayette, j’ai pu observer que la partie sous-vêtements pour homme réalisait bien plus de chiffre d’affaires que ma partie ou encore celle des chaussures. Sensible à une consommation éco-responsable et aux produits de qualité, je me suis également vite rendu compte qu’en termes de sous-vêtements masculins, il n’existait pas de marques résistantes, bien conçues et produites en Europe », explique le chef d’entreprise.
L’ancien responsable décide alors de se lancer à 100% dans l’aventure entrepreneuriale et de créer une marque éthique, rejoint quelques mois plus tard par Marion Dubuc, sa compagne. « L’objectif était de s’appuyer sur le modèle de DNVB - entreprises 100% digitalisées dès leur création qui supprime les intermédiaires - en proposant des produits de qualité avec des matières respectueuses de la peau, simples et à prix abordables. »
En décembre de la même année, la nouvelle marque dépasse ses objectifs lors d’une campagne de financement participatif via la plateforme Ulule. Rapidement, Pétrone gagne en visibilité. Il y a deux ans, la jeune pousse quitte les murs de l’appartement parisien du couple pour installer son siège social à Pessan, au cœur du Gers, dans un ancien Presbytère de 600 m² :
Bien que le siège de l’entreprise était basé initialement dans la capitale, les colis, eux, étaient stockés chez mes parents et partaient partout en France et vers les pays francophones depuis Auch, dans le Gers. Avec des volumes plus importants, nous nous sommes posé la question d’externaliser la logistique, mais nous voulions d’une part conserver une flexibilité et garder un œil sur le contrôle qualité et deuxièmement nous ambitionnions aussi de participer à la création de valeur sur le territoire, avec des recrutements locaux. D’où ce choix. »
Choix éthiques
Les produits, quant à eux, restent fabriqués au Portugal, entre Braga et Guimarães, au nord de Porto. « Pour la fabrication, nous avions ciblé l’Italie, La France et le Portugal. L’Italie est davantage spécialisée dans la maroquinerie, et en France, la fabrication est trop standardisée, notamment concernant le choix du grammage. De fait, le Portugal était la meilleure option, avec une grande qualité et des prix moins élevés », affirme le gérant.
Quant aux matières premières utilisées, la marque a notamment opté pour le Tencel, une matière textile artificielle écologique. « Nous voyons beaucoup de vêtements fabriqués à partir de matières synthétiques lesquelles accumulent la transpiration et ne sont pas anti-antibactériennes. Le 100% coton, lui, bien qu’il ait de meilleurs atouts peut souvent se transformer en éponge. Nous avons donc porté notre choix sur le Tencel. Tout comme le micromodal, le Tencel est produit à partir de cellulose de bois, originaire d’Autriche. Il a cette spécificité d’être thermo régulant, anti-bactérien, résistant et très doux. Il est le fruit d’une technologie de pointe dans le domaine textile, avec une chaîne industrielle écoresponsable, ce qui correspond à nos valeurs. Nos sous-vêtements et dérivés sont donc produits à partir de cette matière innovante, mélangée à du coton bio qui provient d’Inde », détaille Nicolas Hernandez.
La marque propose une gamme permanente composée d’une quarantaine de produits déclinés en plusieurs couleurs. « Nous sortons près d’une dizaine de nouveaux produits par an. »
Gagner du terrain
La marque entend se faire une place de choix sur le marché des sous-vêtements masculins en France et au-delà. « Un marché qui représente 600 M€ de CA par an à l’échelle nationale. Nous sommes encore petits mais progressivement nous espérons augmenter nos parts de marché et gagner du terrain d’abord en France, puis dans les pays francophones et en Europe. Le site n’est pour l’instant qu’en français mais à moyen terme, nous aimerions avoir une version anglaise. »
L’idée d’une gamme féminine est aussi dans les cartons. Forte de six salariés dans le Gers et deux à Paris, l’entreprise vise 2,5 M€ de CA en 2024.