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Le montpelliérain Celeste Science mise sur l’IA pour doper ses prévisions météo

Innovation. Depuis 2023, la start-up Celeste Science propose une solution de prédiction météorologique intégrant de l’IA. Son logiciel, principalement destiné aux assureurs et aux collectivités, permet de faire des prévisions plus fiables. Grâce à une levée de fonds de 2 M€ bouclée au début du mois d’avril, la pépite développe de nouvelles fonctionnalités et vise une croissance de 200 % entre 2024 et 2025.

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La levée de fonds opérée par la start-up auprès d’investisseurs privés va notamment permettre d’intégrer plus de modules au logiciel, dont un capable d’appréhender les risques liés à la subsidence des sols. (© Celeste Science)

Ces dernières années, les événements météorologiques extrêmes se multiplient du fait du dérèglement climatique. En effet, l’Hexagone est soumis à des vagues de chaleurs et des épisodes de pluie intenses et de plus en plus fréquents et dévastateurs. Entre décembre 2023 et janvier 2024, la Région des Hauts-de-France avait notamment été le théâtre d’inondations à répétition impactant 540 000 personnes. Selon Ici Nord (ex France Bleu) au 7 octobre 2024, « l’État avait débloqué 262 M€ pour aider le Pas-de-Calais et le Nord, en comptant le rachat des maisons, le relogement et les nombreux travaux ».

À l’opposé, au mois d’août 2024, les habitants de la Ville rose avaient suffoqué avec des températures dépassant les 35 degrés plusieurs jours d’affilé, soit des valeurs bien au-dessus des normales de saison. Un épisode de canicule auquel nous devrons nous habituer selon Météo France, dont le siège se trouve à Toulouse dans le quartier de Basso-Cambo. En effet, le service de météorologie national prévoit que d’ici 2050, des vagues de chaleur pourront survenir tous les deux ans et durer jusqu’à 60 jours !

Comment dans ces conditions protéger les populations et les cultures ? Une des solutions est d’utiliser les informations et les données existantes pour produire des prévisions météorologiques qui aideront les habitants, les collectivités et les assureurs à se préparer aux risques à venir. Problème, selon Léo Lemordant, PDG et co-fondateur avec Pierre Gentine de la start-up montpelliéraine Celeste Science : « Les organismes météorologiques ne peuvent prédire le temps qu’à court terme, comme la météo que l’on voit à la télé, ou à très long terme comme c’est le cas pour les prédictions émises par le Giec par exemple. »

La jeune pousse créée en 2023 est spécialisée dans l’estimation et l’anticipation des risques météorologiques à impact avec l’aide de l’intelligence artificielle. La solution développée par l’entreprise est capable de donner « des prévisions fiables à plus de deux semaines et jusqu’à six mois ».

Les assureurs, clients numéro un

Comment ? Grâce à son logiciel innovant qui dispose de plusieurs modules capables d’appréhender différents types de risques. « Pour l’instant, notre solution est capable d’anticiper des risques comme les vagues de chaleur, les sécheresses ou les inondations. Pour cela nous utilisons des données climatiques et environnementales délivrées par les organismes privés et publics de prévisions nationaux et internationaux que nous intégrons dans des algorithmes d’IA génératives développés par nos équipes de Montpellier et Paris », détaille Léo Lemordant avant d’ajouter :

Cela nous permet de délivrer des prédictions plus fiables en prenant en compte les événements météorologiques passés, ainsi que les conséquences annoncées du changement climatique. C’est ce qui fait la force de notre proposition. »

Le logiciel de Celeste Science s’adresse principalement aux assureurs ou aux professionnels de l’énergie ou de l’agriculture pour leur permettre de réduire leurs pertes économiques en prévoyant mieux les impacts des risques climatiques pour leurs clients, leurs infrastructures et leurs cultures. Forte aujourd’hui d’une équipe de sept collaborateurs, la pépite compte plusieurs clients d’envergure comme l’assureur suisse Zurich et le français Allianz. Son business model est basé sur un système d’abonnements annuels.

10 nouveaux clients d’ici 2026

Pour mettre au point cette solution, qui a nécessité un an et demi de recherche et développement, la start-up, incubée au BIC de Montpellier, a bénéficié du soutien de Bpifrance via la bourse Emergence, destinée aux deeptech. Elle est également soutenue par la société d’accélération du transfert de technologies montpelliéraine SATT AxLR. Celeste Science a, par ailleurs, bouclé un tour de table de 2 M€ au début de ce mois d’avril. « Cette opération nous a permis de développer le logiciel pour y intégrer d’autres modules concernant la grêle ou encore la subsidence, soit l’affaissement de la surface de la croûte terrestre sous l’effet du poids de l’eau par exemple », précise l’ingénieur.

Pour accompagner leur développement, les dirigeants de Celeste Science ont l’intention de recruter trois nouvelles personnes notamment sur le plan commercial. Enfin, « nous visons un taux de croissance de 200 % entre 2024 et 2025 ainsi que 10 nouveaux clients », conclut Léo Lemordant.