Le nouveau visage de l’entreprise Battut
Menuiserie. La PME tarn-et-garonnaise, Battut, change de main. Pascal Rouaix, un trentenaire au CV bien garni, prend les commandes et entend moderniser l’entreprise qui existe depuis 90 ans. Le nouveau dirigeant souhaite réveiller « la belle endormie ».
Au coeur du Tarn-et-Garonne, à Cernac, l’entreprise Battut, spécialisée dans la menuiserie et l’aménagement intérieur en bois, change de mains. « J’ai construit ma carrière pour ça, comprenez pour reprendre une entreprise », explique d’emblée, Pascal Rouaix, ingénieur de formation et ancien DG adjoint du groupe Satys.
À travers le nouveau visage de ce haut-garonnais, l’entreprise familiale, créée il y a 90 ans par Fernand Battut, – repris auparavant par deux générations –, s’apprête également à changer de braquet avec le concours d’Irdi Capital Investissement et son fonds proximité Irdi Capital Croissance sur la partie fonds propres, et un accompagnement bancaire de la Société Générale. Forte, pour l’heure, de 20 salariés, la PME, qui a généré un chiffre d’affaires de 2,5M€ en 2021, affiche ainsi de belles ambitions. Elle vise une croissance de 5% à 10% à l’horizon de trois ans.
« La Belle Endormie »
L’entreprise Battut intervient notamment sur les travaux de menuiserie de bâtiment, incluant la restructuration, la rénovation et la réhabilitation des menuiseries extérieures ; la conception, la fabrication et l’installation d’aménagement de menuiserie intérieure (mobiliers, habillages, éléments décoratifs) et la création et la fabrication de mobilier professionnel. Les marchés publics et privés – une diversification d’activité entreprise en 1986 par les descendants, qui a permis à l’entreprise de connaître un bel essor, avec 120 collaborateurs pendant les années les plus fastes –, représentent, pour l’heure, la majorité de son portefeuille.
« Les marchés publics représentent en général 65% de notre activité, et les marchés privés, 30%, souligne le repreneur ». La Halle aux Grains et le Palais de Justice de Toulouse, la CCI de Toulouse, le centre universitaire de Montauban, le siège social d’Airbus ou encore l’hôtel Sheraton de Roissy, figurent parmi ses références. L’entreprise, qui rayonne principalement autour de la Ville rose – dans un rayon de 100 km, représentant 90 % de son activité – et qui mène aussi des chantiers au-delà des frontières Occitanes, souhaite renforcer sa notoriété principalement sur le territoire régional.
L’aménagement des magasins dans le viseur
Pour ce faire, l’entreprise table sur différents axes de développement. L’objectif est, comme le souligne le dirigeant d’impulser une nouvelle dynamique à la « belle endormie ». L’entreprise envisage en priorité de se positionner sur l’aménagement des magasins, qui apporterait, sans conteste, « un vrai relais de croissance ». « Auparavant, les magasins engageaient des rénovations tous les 10 ans, aujourd’hui, c’est davantage tous les trois, quatre ans, détaille Pascal Rouaix. Nous envisageons aussi d’élargir notre portefeuille avec des réseaux de franchises. À moyen terme, cette diversification devrait représenter 50% de notre activité. »
Autre marché sur lequel l’entreprise entend faire la différence : les monuments historiques. « Bien que nous n’ayons pas le label, nous avons en interne tout le savoir-faire nécessaire. Et puis, nous sommes sollicités par des architectes ». En parallèle, Battut entend, dans les trois prochaines années, poursuivre ses investissements, à hauteur de 200 K€, en vue de digitaliser les process et de moderniser le parc avec des machines numériques.
La digitalisation, la priorité absolue
Digitaliser le suivi des chantiers est ainsi une des priorités du chef d’entreprise. « Certains logiciels existent déjà logiciels pour établir du chiffrage ou faire du suivi mais ils sont peu exploités par les équipes. Pour soutenir le développement de l’entreprise, nous envisageons d’informatiser plus de modules afin de répondre à plus d’appels d’offres et ainsi de gagner du temps pour être plus opérationnels sur le terrain. L’objectif est de nous délester des tâches chronophages pour mettre en avant notre plus-value. L’idée est également d’appréhender des logiciels d’aménagement afin de répondre davantage aux besoins des clients. Mon ambition est ainsi de capitaliser, à terme, sur une palette de savoirs techniques et informatiques », explique le jeune dirigeant.
Quid des recrutements ? « Dans les trois ou quatre prochaines années, du fait d’une équipe vieillissante, nous compterons deux à trois départs par an, qu’il faudra remplacer. De plus, avec le tournant digital, de nouveaux postes seront créés. Attirer de nouveaux talents déjà formés sur ces sujets sera un challenge », conclut Pascal Rouaix.