Nanomade lève 3 M€ et lance une unité de production de ses capteurs tactiles révolutionnaires

Tout juste rentré du CES de Las Vegas, le toulousain Nanomade annonçait en janvier sa volonté de lancer une nouvelle levée de fonds. Il n’aura pas mis longtemps à la finaliser. L’entreprise vient en effet d’annoncer, dans un communiqué daté du 21 mai 2024, avoir bouclé un nouveau tour de table de 3 M€.

Créée en 2009 sur la base d’un brevet commun avec le Laboratoire de Physique et Chimie des Nano-Objets (LPCNO) de Toulouse, Nanomade est spécialisée dans les nanotechnologies appliquées aux capteurs tactiles. Elle conçoit et fabrique des capteurs de déformation.

15 ans de recherche ont été nécessaires à la start-up toulousaine pour développer cette nouvelle gamme de capteurs tactiles d’une sensibilité et d’une précision inégalées. Une innovation de rupture qui repose sur l’utilisation d’une encre chargée en nanoparticules. Elle permet de transformer n’importe quelle surface (plate, courbe, rigide, souple, opaque ou transparente) et tout matériau (métal, plastique, bois, cuir, tissu, etc.) en un support interactif intelligent.

Innovation de rupture

L’encre imprimée sur un support flexible est en effet capable de détecter et mesurer des variations de microdéformation (toucher, force, pression, poids, intensité, etc.) à l’échelle nanométrique. Une trouvaille qui intéresse de nombreux domaines d’activité depuis l’électronique grand public jusqu’au applications médicales en passant par l’automobile ou encore l’aéronautique.

« Nos capteurs nous permettent d’imaginer, développer et concevoir les produits qui changent la façon dont nous interagissons avec les objets de demain », assure Olivier de Tremaudan, président et cofondateur de Nanomade. Lequel imagine « intégrer le capteur dans des commandes de pilotage pour faciliter les manœuvres, ou bien dans l’accoudoir d’un avion, pour interagir avec les médias, ajuster la lumière ou demander de l’aide au personnel et ainsi se passer d’une multitude de boutons en plastiques, mécaniques, inesthétiques et peu robustes dans le temps… »

6 M€ ont déjà été investis par l’entreprise pour parvenir à ce résultat. Pour aller plus loin, Nanomade vient de lever 3 M€ auprès de business angels issus justement des secteurs automobile, aéronautique et électronique. Ces fonds vont lui permettre lancer sa propre usine de production automatisée à grande échelle et ainsi d’accélérer le déploiement de sa solution.

Une nouvelle usine de fabrication

Installée dans la Ville rose, cette unité de production de 500 m² accueillera cet été également le bureau d’études. Équipée de machines de haute technologie, l’usine contrôlera les étapes de fabrication de A à Z (plasma, génération d’impression, encapsulage, découpage au laser, etc.). La start-up espère ainsi multiplier par 50 sa capacité de production, passant de 20 000 unités à plus d’un million en 2025. Des recrutements sont également prévus. L’entreprise veut embaucher un directeur d’industrie et qualité, ainsi que trois personnes dans des postes de production et à la R&D.

Grâce à cette nouvelle technologie qui permet de réaliser de sérieux gains de poids, les industriels voient la possibilité de réaliser de substantielles économies sur le plan des matières, souvent coûteuses et polluantes, et ainsi d’améliorer leur bilan carbone. Et Olivier de Tremaudan d’ajouter :

Nous avons déjà la confiance de prestigieux clients tels que Airbus, Safran ou Novares et avons hâte de déployer notre technologie sur les marchés internationaux clés de notre secteur. Tous les premiers échanges sont très prometteurs, et nous avons récemment signé avec un acteur majeur de semi-conducteurs américain ! »

La levée de fonds doit enfin permettre à Nanomade d’accélérer son développement commercial à l’international. L’entreprise veut en effet étendre son réseau de partenaires et de clients aussi bien aux États-Unis et qu’en Asie, deux marchés incontournables de l’électronique.