Nailloux Outlet Village change de main et va bénéficier d’un plan de transformation
Commerce. Propriétaire depuis 2015 de Nailloux Outlet Village, Klépierre vient de céder les 25 000 m2 de locaux commerciaux situés au sud-est de Toulouse à une joint-venture composée du fonds immobilier britannique Patron Capital et de la société de gestion de portefeuilles parisienne Mindston Capital. Objectif pour les acquéreurs : repositionner le complexe commercial parmi les destinations outlet majeures en France et en Europe.

Conjoncture économique fragile, pouvoir d’achat contraint, croissance faible, concurrence internationale exacerbée… les enseignes de l’habillement connaissent de sérieuses difficultés depuis quelques années. Au point que plusieurs d’entre elles et non des moindres ont disparu dont Camaïeu, C&A, Kookaï ou encore Pimkie.
Selon les chiffres du Panel Retail Int. pour l’Alliance du Commerce, si 2024 avait été marquée par un retour à l’équilibre, l’année 2025 reste incertaine. Sur le premier semestre, les chiffres d’affaires en magasin ont certes progressé de +1,3% par rapport à 2024, mais les situations diffèrent fortement selon les types de commerce.
Ainsi, les zones d’activités commerciales et les retail parks (centres commerciaux à ciel ouvert) affichent la meilleure dynamique (+3,4%) tandis que le centre-ville est en croissance de +0,7%. En revanche, les centres commerciaux reculent (-0,6% en centre-ville, -0,5% en périphérie) tout comme les outlets (-2,3%).
Inversement de tendance ?
Faut-il y voir l’amorce d’un retournement du marché ? Ces magasins d’usine, qui ont pour vocation de liquider les collections des fabricants de l’année précédente, avaient en effet jusque-là bien résisté aux récentes crises traversées par le secteur, avec, toujours selon l’Alliance du Commerce, une augmentation de 13% de leur activité depuis 2019.
C’est dans ce contexte que, dix ans tout juste après en avoir pris le contrôle, Klépierre, l’un des leaders européens des centres commerciaux, vient de céder Nailloux Outlet Village à Patron Capital, un fonds immobilier britannique, associé à Mindston Capital, société de gestion de portefeuilles parisienne. Présent depuis l’ouverture du site en 2011, Advantail, un groupe spécialisé dans l’administration des centres commerciaux, en reste, de son côté, le gestionnaire.
S’ils n’ont pas l’assise de Klépierre (plus de 20 Mds€ de valorisation du portefeuille), les nouveaux propriétaires du village de marque haut-garonnais ne sont pas non plus des inconnus. Fondé en 1999, Patron Capital possède entre autres une douzaine de centres commerciaux et autres villages de marques en Europe. Basé à Londres, il représente près de 5,3 Mds€ de capitaux levés. De son côté, Mindston Capital compte quelque 200 M€ d’actifs sous gestion et a investi plus de 500 M€ dans différents projets immobiliers depuis sa création en 2021.
Pour le village de marques occitan, c’est donc un nouveau chapitre qui débute. Situé en Haute-Garonne, à 40 minutes au sud-est de Toulouse, au croisement de l’autoroute A61, qui relie Narbonne à la Ville rose et de l’A66 entre Villefranche-de-Lauragais et Pamiers, le centre commercial, qui s’étend sur 25 000 m², compte 72 boutiques avec plus de 110 marques dont Nike, Adidas, Lacoste, Samsonite, Levi’s, Le Creuset, Ba&sh, IKKS, Serge Blanco, Eminence ou encore l’enseigne toulousaine Religion Rugby.
Une destination incontournable
Le site, qui emploie près de 400 personnes, draine une clientèle à la fois locale, régionale et touristique. L’an dernier, il a ainsi accueilli 1,61 million de visiteurs (+6%), tandis que le chiffre d’affaires des différentes enseignes présentes a progressé de 4,8 % par rapport à 2023. Le panier moyen s’établit, lui, à 140 €.
« Nailloux est une belle endormie disposant de fondamentaux solides et d’un fort potentiel, sans concurrence dans le Sud-Ouest », assurait le 8 juillet dernier Maxime Depreux, associé chez Mindston Capital, à nos confères de La correspondance de l’enseigne. De fait, les nouveaux propriétaires ont de grandes ambitions pour le village de marques haut-garonnais. « Cette joint-venture vise à repositionner le magasin en une destination incontournable grâce notamment à un plan d’investissement complet et des actions marketing », détaille le Britannique sur son site.
Le complexe, qui n’a pas subi de travaux majeurs depuis son ouverture, devrait ainsi bénéficier d’un vaste plan de transformation, précise dans un communiqué daté du 9 juillet dernier le duo d’acheteurs. Un programme qui vise à :
- Moderniser l’environnement et le parcours client à travers une requalification architecturale inspirée du patrimoine occitan, la création de terrasses végétalisées, de nouveaux espaces enfants et une signalétique repensée ;
- Renforcer l’offre commerciale grâce à l’arrivée de nouvelles enseignes de référence dans les segments lifestyle, prêt-à-porter et sport, en complément de l’offre existante, ainsi que de nouveaux cafés et restaurants.
L’opération de rachat devrait être clôturée après l’été.