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Les ambitions XXL de la start-up WeMet, pionnière de la carte de visite connectée

Innovation. Fondée en 2021, la worktech toulousaine a bouclé mi-mars une levée de fonds d’1 M€ auprès de 19 business angels. Une opération qui doit lui permettre d’accélérer l’industrialisation de ses produits, étoffer son équipe R&D et renforcer sa visibilité sur le marché français. Objectif ? Atteindre les 450 000 utilisateurs à horizon 2030, contre 150 000 aujourd’hui.

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Fabriquées à Toulouse, les cartes WeMet sont conçues à partir de PVC recyclé ou de bois upcyclé, avec des encres UV à faible impact. (©WeMet)

Levée de fonds, nouveaux services, recrutement, internationalisation… le toulousain WeMet n’en finit pas de grandir. Créée en 2020 par Samuel Dassa et Hannah Temam, la worktech commercialise des cartes de visite connectées réutilisables et surtout personnalisables.

Véritables clés d’identité professionnelle, à mi-chemin entre support d’identification sans contact et profil interactif, ces « smart card » permettent grâce à une simple puce NFC de partager sur le téléphone de son interlocuteur ses coordonnées, son CV, son agenda, ses liens professionnels style LinkedIn, des plaquettes PDF… Bref une mine d’informations qui peuvent être mises à jour en temps réel via une plateforme de gestion. Installée en plein cœur de la Ville rose au sein du quartier Esquirol, la start-up compte aujourd’hui 12 salariés et revendique plus de 150 000 utilisateurs dans 33 pays.

Des cartes éco-friendly

Fort aujourd’hui d’un produit mature, WeMet affiche une croissance de plus de 80 % pour un chiffre d’affaires de 1,5 M€. Née dans le contexte post-Covid, la PME s’inscrit dans une double dynamique : celle du sans contact généralisé et de la prise de conscience écologique.

Les co-fondateurs de WeMet : Hannah Temam et Samuel Dassa. (©WeMet)

Alors que 10 milliards de cartes de visite en papier sont encore imprimées chaque année à travers le monde, soit 27 millions par jour, 88 % d’entre elles sont jetées dans les deux semaines après leur échange. Une aberration écologique mais aussi économique à l’heure où le digital mais surtout la RSE, considérée comme un levier de performance, est devenue un pilier essentiel pour la stratégie et la pérennité des entreprises.

Fabriquées à Toulouse, les cartes WeMet sont conçues à partir de PVC recyclé ou de bois upcyclé, avec des encres UV à faible impact. Un support unique pour des centaines d’usages, réduisant ainsi le gaspillage de papier et l’empreinte carbone.

De quoi séduire un certain nombre d’indépendants mais aussi de grandes entreprises parmi lesquelles le groupe Accor, la SNCF, Veolia ou encore Pierre Fabre, « premier grand compte à nous avoir fait confiance », rappelle Samuel Dassa. Pour poursuivre sa dynamique de croissance, la jeune pousse toulousaine vient de lever 1 M€ auprès de 19 business angels, dont des experts en cybersécurité et en stratégie d’entreprise.

Augmenter sa force de vente

Long à se dessiner, ce premier tour de table intervient en effet dans un contexte économique et politique instable, défavorable aux financements et aux investissements. Selon le dernier baromètre d’EY, les montants levés par les start-up françaises ont baissé de 19 % au premier trimestre 2025, pour atteindre 1,43 Md€.

« Contrairement à d’autres start-up, nous n’avions pas besoin de cet argent pour survivre, mais bien pour nous développer. Rentable et fort d’un chiffre d’affaires solide, nous n’étions donc pas dans l’urgence. Cela nous a permis de nous focaliser, non pas sur un montant, mais sur les personnes que nous souhaitions voir rentrer au capital. À savoir des business angels qui vont nous permettre de franchir des caps grâce à leur expertise, leur savoir-faire et leur réseau », détaille l’intéressé.

Cette augmentation de capital doit permettre à la PME de poursuivre plusieurs objectifs. Le premier, augmenter sa force de vente avec le recrutement de plusieurs commerciaux. Autre priorité, poursuivre ses efforts en R&D afin de proposer « un produit toujours plus novateur et avec toujours plus de fonctionnalités », mais aussi des services complémentaires comme avec wMail : la signature mail connectée « qui synchronise automatiquement vos informations avec votre carte de visite digitale ».

Objectif : 15 M€ de CA d’ici 2028

Enfin, cette levée de fonds doit permettre à la société d’amorcer une nouvelle phase de son développement : celle de l’internationalisation, en ciblant en priorité les marchés européens sensibles aux enjeux de sobriété numérique et de sécurité des données.

« Cet élargissement s’accompagne d’ambitions chiffrées : atteindre 70 000 entreprises clientes dès 2027, contre 30 000 aujourd’hui et tripler le nombre d’utilisateurs à horizon 2030, soit plus de 450 000 », conclut Samuel Dassa qui vise les 15 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2028.