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Les Cafés Di-Costanzo, vertueux du grain à la tasse

L’entreprise de torréfaction installée à l’Isle-Jourdain dans le Gers (32) est en plein développement. Bien implantée sur le segment hôtellerie-restauration, elle ouvre de nouvelles boutiques, construit un nouveau bâtiment écoresponsable et innove en faisant transporter ses cafés à la voile sur les océans et sur le Canal du Midi.

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Émilie et Étienne Gavanier ont repris en 2007 l’entreprise de torréfaction installée à l’Isle-Jourdain dans le Gers. (©A. Jolivet -Agence Attila)

Qu’est-ce qui fait courir Émilie et Étienne Gavanier, les dirigeants des cafés Di-Costanzo ? L’amour du café, répondent-ils sans hésiter. Le couple a repris l’entreprise installée à l’Isle-Jourdain (Gers) en 2007, ils n’avaient alors que 28 ans.

« Nous sommes tous les deux diplômés de l’école d’agriculture de Purpan. J’ai travaillé sur un domaine viticole. Étienne, lui, faisait du consulting, de la gestion d’entreprise », indique Émilie Gavanier avant de poursuivre : « On cherchait à reprendre une entreprise pour être autonome mais on ne connaissait pas grand-chose à la torréfaction. En revanche, on aimait le café et les bons produits. »

Stratégie de montée en gamme

Les amoureux ont choisi de garder le nom Di-Costanzo pour surfer sur la notoriété de la marque. Ils ont ciblé une clientèle d’hôteliers et de restaurateurs, assurant eux-mêmes (dans un premier temps), les livraisons. « On aimait le contact direct avec les clients. Puis, on a mis les mains dans les machines, c’est l’essence du savoir-faire du torréfacteur. Nous assurons l’installation et le suivi chez les clients », précisent les deux intéressés.

Di-Costanzo achète du café vert de toutes origines, l’entreprise a fait le choix de monter en gamme et de créer un café de saison :

Nous sommes passionnés par de nouvelles origines de café. Pour vendre un café, on doit d’abord l’aimer. On achète des cafés en édition limitée, on parle de grands crus, c’est comme dans le vin. On travaille le café en grains uniquement sur des arabicas pour avoir une belle complexité en bouche. »

Preuves de cet investissement et de cette passion pour leur métier, en 2021, Éienne Gavanier a gagné le concours du meilleur mélange expresso de France et Émilie Gavanier a passé le diplôme d’Arabica Q-Grader, devenant ainsi une experte du café.

Un café plus éco-responsable ?

Émilie et Étienne Gavanier sont devenus de fins connaisseurs et des esthètes du café mais ils ont souhaité aller plus loin pour réduire leur empreinte carbone. Labellisée zéro déchet, l’entreprise torréfie en utilisant un gaz vert.

Elle a été la première en septembre dernier à (re)utiliser le Canal du Midi pour transporter 32 palettes de café (20 tonnes) depuis Arles à bord de la péniche La Tourmente appartenant à Jean-Marc Samuel, marinier passionné qui souhaite relancer le trafic fluvial sur le Canal.

Déjà en 2022, Di-Costanzo avait importé du café de Colombie, à la voile. L’entreprise travaille avec l’armateur Towt qui lancera ses propres cargos à voile en 2024, il pourra transporter 1 500 tonnes de marchandises.

On veut que 100 % de nos cafés de spécialité soient transportés à la voile. C’est deux fois plus cher qu’un transport classique. Ça ne fonctionne que sur des produits à forte valeur ajoutée. »

Di-Costanzo trace sa route avec un chiffre d’affaires de 3,7 M€, son terrain de jeu reste régional pour pouvoir approvisionner les professionnels en moins de deux heures. 60 % du CA est assurée par le secteur hôtellerie-restauration.

Objectif pour les années à venir ? Développer la vente en ligne, dans les épiceries fines et les supermarchés locaux. La marque construit par ailleurs un nouveau bâtiment bas-carbone, il sera opérationnel en 2025. Elle a aussi ouvert des boutiques à L’Isle-Jourdain et à Toulouse (Haute-Garonne). Deux autres sont en préparation dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques.