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Les chercheuses Léa Goupille et Margaux Renier récompensées par la Fondation Arc

Santé. Respectivement chercheuses au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse et à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale, les jeunes scientifiques ont trusté les deux premières places du prestigieux prix Kerner pour leurs travaux sur le cancer.

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Le prix Kerner, décerné par la Fondation Arc, a été créé en 2002 pour récompenser les travaux de vulgarisation des jeunes scientifiques spécialisés en cancérologie. (©Fondation Arc)

En 2023, plus de 430 000 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués en France, estime la Ligue contre le cancer, soit 100 000 de plus qu’en 2003. Face à cette augmentation, les chercheurs sont en première ligne pour trouver des traitements efficaces. Acteur historique de la lutte contre le cancer, la Fondation Arc a encore alloué en 2024 « plus de 33 M€ à 332 projets de recherche porteurs d’espoir pour les malades ». Entre 2020 et 2024, rien qu’à Toulouse, ce sont 93 projets qui ont bénéficié d’un soutien financier de 10,3 M€.

En parallèle, depuis 2002, la fondation dirigée aujourd’hui par Dominique Bazy décerne chaque année le prix Kerner pour récompenser la capacité des jeunes scientifiques à vulgariser leurs travaux en cancérologie, et les rendre accessibles au grand public.

Organisée les 22 et 23 octobre, l’édition 2025 a vu la recherche toulousaine briller : Léa Goupille, doctorante au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT), a en effet remporté la première place avec une aide financière de 1 200 €, suivie en deuxième position par Margaux Renier, interne en gynécologie à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS) qui touche une enveloppe de 800 €.

Rendre la recherche accessible

Léa Goupille, doctorante au Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse, brigue la première place du prix Kerner. (©Fondation Arc)

« La vulgarisation de mes travaux de recherche est un apprentissage essentiel dans mon parcours de chercheuse », a réagi Léa Goupille après sa distinction. Une vision que partage sa consœur Margaux Renier pour qui « savoir partager des projets scientifiques auprès du grand public sans dénaturer leur complexité est vital en tant que scientifiques, mais aussi en tant que médecin ».

Le prix Kerner vient saluer, en plus de l’excellence technique, cette aptitude à rendre intelligibles au plus grand nombre les concepts complexes de la cancérologie. Son jury est d’ailleurs composé de journalistes scientifiques qui écrivent pour des revues spécialisées comme Côté Santé, Pour la Science, The Conversation, mais aussi des journaux généraux tels que la Dépêche du Midi, Sud-Ouest et la Tribune de Lyon.

Pour la Fondation Arc, ce concours revêt un caractère particulier, voir essentiel : mettre en lumière les travaux universitaires les plus prometteurs. Comme le confirme Dominique Bazy : « soutenir et récompenser les jeunes talents est essentiel pour les encourager à poursuivre leurs travaux de recherche. L’enjeu est de les accompagner de façon pérenne afin d’encourager les plus performants ».

Des avancées sur le cancer

Les travaux de Léa Goupille « étudient le rôle du métabolisme et de l’alimentation dans la résistance des cellules cancéreuses aux traitements ». La jeune chercheuse s’intéresse aux leucémies aiguës myéloïdes, aux cancers du sang et de la moelle osseuse particulièrement agressifs. Elle explore notamment une piste prometteuse qui « consiste à changer brutalement les ressources énergétiques des cellules cancéreuses via une alimentation particulière ». Une approche qui pourrait améliorer l’efficacité de traitement ciblé sur des patients porteurs de mutations spécifiques.

Margaux Renier, interne en chirurgie gynécologique à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale, remporte la deuxième place. (©Fondation Arc)

Margaux Renier, elle, se focalise sur « la confrontation des cellules graisseuses humaines à des cellules tumorales », grâce à laquelle elle a observé que l’excès de graisses favorise la mobilité et la croissance des cellules cancéreuses. La Fondation Arc a reconnu « une découverte majeure pour adapter les traitements et améliorer la prise en charge des patientes en situation d’obésité ».

Les deux chercheuses viennent s’ajouter à la longue liste de lauréates et de lauréats toulousains. En décembre 2023, Roxana Khazen, chercheuse au Centre de recherche en cancérologie de Toulouse, et Ikrame Lazar du Centre de biologie intégrative de Toulouse se sont distinguées dans le cadre de « Passerelle », un appel à projet lancé par la Fondation Arc.