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Les différents visages de FoodConnection

Commerce. Le groupe toulousain, qui comprend différentes enseignes, a doublé sa surface pendant la crise et poursuit son maillage aux portes de la ville Rose. Il s’apprête à ouvrir son cinquième établissement, baptisé Pronzo, dédié aux spécialités italiennes.

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Le Canaille Club à l’espace Cobalt. FoodConnection

Si le nom FoodConnection, un groupe dirigé par Christophe Baron, Romain Pecqueret et Alexis Dupuis, ne parle pas au grand public, les enseignes qu’il abrite ont pourtant pignon sur rue. Il s’agit de L’Alimentation (le Foodstore de la rue Maurice Fonvieille, le Bar à Vins et l’Épicerie, tous deux situés Place de la Bourse et le Foodstore situé a Labège), le bar les Boulistes, et enfin le restaurant éphémère et guinguette Canaille Club ainsi que le restaurant plus gastronomique Dumbo.

Tous deux ont pris leurs quartiers au sein de Cobalt, un grand tiers lieu dédié à la culture et à l’événementiel que le groupe a transformé. Le dernier né, est l’établissement italien Pronzo (à la fois restaurant et épicerie) qui ouvrira ses portes fin novembre, à Rouffiac-Tolosan et qui disposera d’une capacité de 200 couverts.

Un groupe aux multiples visages

En vue de cette prochaine ouverture, le groupe entend recruter 35 collaborateurs dont des managers, un chef de partie, d’hôtesses, de runners, de barmans, de plongeurs et de chefs de rang. De quoi faire pâlir les concurrents, d’autant que le secteur de la restauration a globalement pâti de la crise sanitaire et économique. FoodConnection semble être une exception et poursuit son maillage dans le paysage toulousain.

« Nous avons arrêté notre activité neuf mois sur les deux dernières années. Nous avons été impactés mais pas au point de remettre en cause notre développement. Au contraire, nous avons continué à grandir et avons ainsi presque doublé notre surface globale. Notre choix de nous diversifier, de sortir aussi du centre-ville et d’élargir notre socle de clientèle porte ainsi ses fruits », explique Christophe Baron, cofondateur de FoodConnection. Le groupe, aux multiples visages, fort de 300 collaborateurs, avec un pic à 400 l’été, espère, atteindre 13 M€ de CA en 2022.

Développer le concept de l’alimentation

À l’origine, le groupe a vu le jour en 2015 avec l’enseigne l’Alimentation, d’abord sous la houlette de Christophe Baron, et Romain Pecqueret (tous deux ayant revendu Le Télégramme en centre-ville), avant d’avoir une direction tricéphale depuis un an et demi – Alexis Dupuis ayant rejoint la famille FoodConnection, après de longues années de collaboration avec Christophe Baron. L’idée était, dans un premier temps, de développer un concept autour de produits d’exception et locaux, à travers un lieu de restauration et une boutique. Ce concept a, depuis, fait des petits.

Aujourd’hui, la marque, qui regroupe trois lieux à Toulouse et un à Labège, est pourvoyeuse d’emplois, représentant une centaine de collaborateurs. Le Foodstore à Labège a ouvert, lui, ses portes au sortir du premier confinement, en 2020, disposant de 350 places assises, dont 150 en terrasse. Cette nouvelle enseigne, qui vise 3,2 M€ de CA en 2022, combine ainsi les trois codes de réussite expérimentés par L’Alimentation en centre-ville de Toulouse : le Foodstore, ouvert rue Maurice Fonvieille fin 2015, le Bar à Vins place de la Bourse – disposant de près de 500 références – lequel jouxte l’épicerie L’Alimentation, qui, elle, propose plus de 300 produits. Et cette marque a un grand appétit.

« Le Foodstore de Labège, c’est le modèle de restaurant que nous avons créé pour nous développer en périphérie autour de Toulouse, mais aussi sur le grand quart Sud- Ouest de la France, confirme Christophe Baron. C’est cependant un modèle que nous ne souhaitons pas franchiser car nous dépendons des producteurs qui, eux, ne disposent pas d’une capacité de production à l’infini ». Cependant, après deux années particulières, le cofondateur ne veut pas brûler les étapes. « L’important est d’abord de réaliser une année pleine pour l’ensemble de nos établissements, avant de prospecter de nouveaux lieux pour poursuivre l’extension de la marque que nous envisageons dès 2023 ».

S’affranchir des codes

Après l’implantation de la première enseigne de l’Alimentation, s’ensuit l’exploitation du bar à pétanque, Les Boulistes, et l’ouverture d’un établissement itinérant sur le long de la Garonne, le Canaille Club, qui après trois saisons, a pris ses quartiers dans les bâtiments de l’ancien rectorat à Saint- Michel, faisant la part belle à l’esprit guinguette. Désormais, c’est au sein de Cobalt, à deux pas des Halles Latécoère, à Montaudran, que ce restaurant éphémère, qui peut accueillir 1500 personnes par soir (avec une capacité de 160 couverts intérieur et 160 en terrasse), prend vie de juin à septembre à côté de l’enseigne Dumbo, ouvert depuis juin 2021.

« Nous voulons développer l’événementiel avec, en 2022, un festival autour du vin et un autre autour de la gastronomie »

Le nom du restaurant Dumbo, fait ainsi référence à un quartier historique de Brooklyn. « Dumbo, c’est le berceau du graffiti à New York », souligne Christophe Baron. « C’est un clin d’oeil, une passerelle, avec l’histoire de Cobalt ». Le trio a d’ailleurs souhaité s’affranchir des codes de la gastronomie française en proposant un foisonnement de toutes les cultures, Christophe Baron et Romain Pecqueret ayant notamment parcouru le monde ensemble. Et, c’est le chef exécutif, Grégory Chomette, lequel a fait ses classes dans de grandes maisons, qui élabore toutes les recettes pour l’ensemble du groupe.

Cobalt voué à évoluer

En parallèle, les entrepreneurs multirécidivistes souhaitent continuer de développer Cobalt, un lieu qui veulent résolument « mouvant et pluriel ». « Canaille Club permet d’asseoir le modèle économique de la friche industrielle que nous avons transformée. » Coup de l’investissement : 2 M€. « Nous avons d’autres envies de développement. Nous souhaitons donner différentes fonctions à ce lieu unique, et ainsi de nous inspirer de modèles intéressants que nous avons vu, notamment au Portugal et en Espagne. C’est un lieu que nous voulons en mouvement permanent. À ce titre, nous avons aménagé un théâtre, le Studio 55 dont nous avons confié la direction artistique à un trio passé par les 3T, Mélissa Billard, Fred Menuet et Pat Borg. »

Disposant de 240 places assises, ce théâtre fera son levé de rideau le 10 novembre. L’espace Cobalt est ainsi voué à changer au fil des saisons et des années. D’autres événements sont également prévus. « Nous voulons développer l’événementiel avec, en 2022, un festival autour du vin et un autre autour de la gastronomie ». Outre le marché du BtoC, Cobalt cible aussi des entreprises, au vu du nombre de team building qui tend à augmenter au sortir de la crise. Quant à la question de savoir si les entrepreneurs sont sensibles à la notion d’écoresponsabilité, Christophe Baron conclut : « nous travaillons sur des pistes de réflexion avec des start-up spécialisées dans le recyclage des déchets mais nous en sommes encore qu’aux balbutiements. Cependant, c’est en cours. »