Les entreprises s’engagent au côté de l’Armée
Partenariat. Lundi 22 mai, 19 entreprises de la région Occitanie ont signé au Palais Niel de Toulouse le manifeste ProMilès. Ce dispositif vise à élargir le cercle des sociétés accompagnant et soutenant les Armées, notamment en termes d’insertion professionnelle des militaires ou encore de mécénat.
Fermé au public à l’exception de la journée du patrimoine, le Palais Niel, qui héberge des militaires, a déroulé le tapis rouge aux dirigeants de 19 entreprises de la région Occitanie lundi 22 mai. La raison ? La signature du manifeste ProMilès. Celui-ci est le fruit du dispositif éponyme lancé en août 2022 conjointement par l’état-major des armées et le Medef dans une volonté de mieux faire connaître l’armée auprès du tissu économique.
Plus particulièrement de nouer des partenariats forts avec ses acteurs, autrement dit avec les entreprises. Et après Paris, Metz, Lyon et Marseille, c’était au tour de Toulouse d’être le témoin de ses « fiançailles ».
Nouer des partenariats forts avec ls entreprises
« Je suis heureux d’être là pour acter la signature de ce manifeste. Véritable lettre d’intention, elle marque le début de l’histoire qui lie l’institution aux entreprises présentes aujourd’hui », s’est réjoui le général Pascal Facon, gouverneur militaire de Marseille, aussi général de la zone de défense sud sur les trois régions administratives Occitanie, Paca et Corse.
Une zone immense qui couvre 21 départements et regroupe 77 000 militaires, soit un tiers des forces vives du ministère. Dans son discours, le général est revenu sur les objectifs de ce manifeste ProMilès, pensé comme un premier pas non contraignant d’une entreprise vers le monde militaire.
« Ce dispositif vise à développer l’insertion professionnelle des militaires valides et blessés qui quittent l’institution. Il doit également permettre l’insertion des conjoints et conjointes de militaires. Un enjeu majeur notamment dans le contexte économique actuel qui rend obligatoire pour un couple ou une famille d’avoir deux salaires pour vivre. Les entreprises peuvent aussi s’engager sur d’autres secteurs comme le mécénat ou encore la réserve opérationnelle et citoyenne. »
Et parce que ce dispositif d’une durée de cinq ans, renouvelable, marche dans les deux sens, les forces armées s’engagent, elles, à « faciliter et encourager cette démarche visant à instaurer une connaissance, voir une culture partagée ».
Pour le général Pascal Facon pas de doute, « le savoir être et le savoirfaire des militaires peuvent apporter une vraie plus-value aux entreprises et ce, quels que soit leur taille et leur secteur d’activité ». Avec ProMilès, l’institution souhaite aussi renforcer son influence en tant qu’acteur sur les territoires au niveau local.
Insertion pro des militaires et de leurs conjoints
En Occitanie, 19 entreprises ont décidé de s’engager avec l’armée. Parmi elles, le groupe Jimenez, spécialisé dans le transport et la logistique. Basée à Villeneuve-lès-Bouloc, dans la zone d’activité Eurocentre, la société compte 700 salariés répartis sur toute la France et enregistre en 2022 un CA de plus 80M€. Pour sa présidente directrice générale, Valérie Jimenez, ce rapprochement était une évidence.
« De par notre secteur d’activité, nous sommes amenés à échanger régulièrement avec des gendarmes (vols, documents…). Nous avons déjà recruté d’anciens militaires. En plus d’être compétents, ils sont respectueux, honnêtes et loyaux. Et cela va bien au-delà de ce manifeste. Je suis à fond pour un rapprochement de l’armée et des entreprises, et plus largement avec l’État en général. C’est important de créer une synergie pour croiser nos compétences et se tirer tous vers le haut. La signature de ce dispositif n’est que le début je l’espère d’une longue collaboration. »
Même état d’esprit du côté d’Éric Ducournau, le directeur général de Pierre Fabre. Géant mondial pharmaceutique et dermo-cosmétique avec un CA de 2,7 Mds€ en 2022, le groupe emploi 10 000 personnes, dont les deux tiers en France.
Et si pour la très grande majorité des entreprises signataires, le lien avec l’institution militaire reste encore à tisser, ce n’est pas le cas de l’entreprise castraise. Et pour cause, la ville héberge le 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine.
« Le manifeste ProMilès vient renforcer une collaboration qui existe déjà. Elle s’est en effet déjà matérialisée par le passé par des recrutements, et ce dans les deux sens », indique Éric Ducourneau. Preuve de ce dialogue, « au début du covid, le premier coup de fil que j’ai passé a été au chef de corps du régiment pour lui demander s’ils avaient besoin de gel hydroalcoolique, de masques ou autre afin qu’il puisse maintenir leurs opérations. »
Le directeur général de Pierre Fabre, l’assure, il va communiquer et mener des actions auprès de ses salariés concernant ce rapprochement avec l’armée. « L’institution militaire a été éloignée de la société civile et je trouve cela dommage. Managérialement parlant, l’armée peut être un exemple pour les entreprises avec un commandement qui est très décentralisé, qui passe par la responsabilisation de chacun. »