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Les hôteliers de plein air opposés à une « surtaxe »

Tourisme. Le Tarn-et-Garonne et 13 départements du grand Sud Ouest frappés par une taxe additionnelle à la taxe de séjour.

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Plusieurs tentes de camping
Hôteliers de plein air. (Crédit : Pixabay)

Une importante taxe additionnelle à la taxe de séjour devrait frapper les professionnels du tourisme du grand Sud-Ouest dès janvier 2024. Cette surtaxe, qui vise à financer les nouvelles infrastructures ferroviaires, inquiète notamment la confédération régionale de l’hôtellerie de plein air. Dans le cadre du projet de loi de finances 2023, le Sénat a en effet adopté un amendement visant la création d’une surtaxe régionale à la taxe de séjour pour financer l’amélioration des infrastructures ferroviaires en Provence et dans le Sud-Ouest.

Il serait ainsi instauré à compter du 1er janvier 2023, une taxe additionnelle de 34 % à la taxe de séjour perçue dans les départements des Bouches-du Rhône, du Var et des Alpes Maritimes. Cette nouvelle taxe serait collectée sur la base de la taxe de séjour existante et serait reversée à l’établissement public local « Société de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur. » Une taxe similaire serait créée à partir du 1er janvier 2024 dans les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques, de la Haute-Garonne, du Gers, des Hautes-Pyrénées, de l’Ariège, du Lot, du Tarn et du Tarn-et Garonne au bénéfice de la « Société du Grand Projet du Sud-Ouest ».

Une taxe générale

Les départements de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales sont également concernés par cette mesure et le produit de la taxe serait reversé à la « Société de la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan ». La confédération régionale de l’hôtellerie de plein air s’oppose à cette disposition qui, indique-t-elle, « ferait peser une nouvelle taxe sur les Français alors que leur pouvoir d’achat est déjà affaibli par la crise économique et l’inflation. Elle serait lourdement pénalisante pour l’attractivité de nos territoires dans un contexte concurrentiel exacerbé entre les destinations touristiques européennes. »


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Les représentants régionaux de la filière estiment également qu’ « en impactant négativement la compétitivité-prix des campings, et alors que 18 millions de Français ne prennent jamais ou très rarement de vacances, cette nouvelle disposition dégradera encore un peu plus le taux de départ des familles modestes. Ce qui risque de saper purement et simplement les initiatives politiques de cohésion sociale. »

La fédération régionale de l’hôtellerie de plein air se dit très inquiète par ce renchérissement du coût global des séjours. « Nombre de gestionnaires de camping envisagent d’ores et déjà de réduire leurs prix de vente de location pour préserver leur niveau de fréquentation, au détriment de leur marge et de leur capacité à investir » , précise-t-elle. Et parce que le montant de la taxe est plus bas dans les campings d’entrée de gamme, « ils se reclasseront parallèlement en une étoile par mesure de survie », prévient la fédération qui voit là « une bien mauvaise nouvelle pour notre région et notre économie touristique. »