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Les Maraîchers du Ciel : une autre idée du jardin

Entrepreneuriat. Il était une fois trois filles amoureuses de la terre… Marine Rivron, Clotilde Latieule et Laurie Battini ont décidé d’unir leurs compétences et de créer leur entreprise avec un objectif commun : installer des potagers clé en main au plus près des villes et des supermarchés. La start-up est en plein développement, elle propose une nouvelle façon de penser la ville.

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Photo de Marine Rivron, Clotilde Latieule et Laurie Battini
Marine Rivron, Clotilde Latieule et Laurie Battini ont installé leur start-up au sein de l’incubateur du Min, à Toulouse. (Crédit : DR)

Consommer autrement, favoriser les circuits courts, la vente directe entre producteurs et supermarchés, réduire les émissions de gaz à effet de serre, c’est l’objectif des Maraîchers du Ciel.

« Ce projet réunit toutes nos compétences en agriculture, urbanisme et architecture. On souhaite agir sur les constructions urbaines pour répondre aux nouveaux usages de la ville », explique Marine Rivron.

Toutes les trois ont une parfaite connaissance de l’agriculture et de l’urbanisme. Clotilde est en effet ingénieure agronome, diplômée de l’INP de Purpan, Laurie est ingénieure en génie civil et titulaire d’un master de finance d’entreprise et Marine, elle, est architecte.

« Donner du sens à notre manière de consommer »

Les créatrices ont installé un premier potager en avril 2022, un an après la fondation de l’entreprise, à Ramonville Saint-Agne, près de Toulouse, près d’un supermarché. « Il faut savoir que dans toute nouvelle construction, il y a des obligations d’espaces verts, on pourrait y cultiver des légumes », précise Marine.

Les trois associées proposent une offre complète de services. Elles installent le potager sur un toit ou près d’un supermarché et s’occupent de sa gestion. « Il y a des enjeux énormes en agriculture urbaine. On met en place une offre de communication pour valoriser la production. C’est aussi un bon moyen de mettre en avant les autres fruits et légumes cultivés localement. »

Marine, certes, reconnaît qu’il s’agit d’une goutte d’eau au milieu des géants de la grande distribution. « Je suis toutefois très optimiste, le modèle de consommation est en train de changer, il y a une prise de conscience, des deux côtés. On voit des consommateurs boycotter les supermarchés et des dirigeants qui s’intéressent à la production locale. Le pouvoir est entre les mains des consommateurs. »

Les fondatrices développent un modèle économique innovant, elles proposent une forme de leasing, « chaque mois, le distributeur verse une somme en échange des légumes et des offres de communication. »

De la conception du jardin à la récolte

L’entreprise est installée au sein de l’incubateur du Min à Toulouse. Elle est suivie par d’autres accélérateurs, Incoplex et l’un des spécialistes de l’accompagnement de projets à impact, Live For good. Les créatrices font beaucoup de R & D sur leur modèle de culture. Elles travaillent avec le studio de design industriel Antracite sur la conception de sacs potagers.

Elles viennent d’ailleurs de boucler une campagne de financement participatif sur Mimosa et ont récolté 7 000 €. Mais qui fait le jardin ? « Nous, sourit, Marine, sur le premier jardin expérimental de Ramonville. »

Elles vont ensuite faire appel à des maraîchers partenaires pour s’occuper de la gestion des potagers.

« On veut fonctionner avec des saisonniers, accueillir des stagiaires et des alternants. » Elles travaillent avec le lycée agricole d’Auzeville qui lance un brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) en agriculture urbaine.

Les Maraîchers du Ciel tablent sur un CA de 60 000 € la première année. Sur une surface de 90m, elles ont récolté, 350 kg de fruits et légumes. « C’est un bon début ». Les trois créatrices espèrent bien semer dans toute la France. « Il y a un réel intérêt pour l’agriculture urbaine. Lorsqu’on a les mains dans la terre, on ne pense à rien d’autre. »