Logistique alimentaire : Agriflux lance une levée de fonds participative
Le toulousain Agriflux, spécialisé dans le transport en commun des produits locaux, vient de lancer une levée de fonds participative. Objectif : collecter 600 K€ via le site Sowefund.
Installée au Grand Marché MIN de Toulouse depuis novembre 2022, la start-up Agriflux développe une solution de transports adaptée aux petits volumes générés par les producteurs, artisans, transformateurs et PME.
L’entreprise, cofondée par Jean-Marc Thouy, son PDG, et Tiphaine Elise, emploie aujourd’hui 13 salariés et devrait réaliser 300 K€ de chiffre d’affaires cette année.
Pour accélérer son développement commercial, elle vient de lancer une levée de fonds participative dont l’objectif est de collecter 600 K€ en complément des fonds déjà levés auprès de business angels (près de 500 K€).
Les futurs investisseurs peuvent ainsi dès à présent se rendre sur la plateforme Sowefund pour participer au développement d’une PME qui ambitionne de « réinventer la logistique alimentaire » grâce au « transport en commun des produits locaux ».
Transition alimentaire
Un marché qui peine à décoller en raison de l’organisation même de la logistique en France, assure le PDG d’Agriflux :
Dans le domaine alimentaire, elle est organisée sur la base de flux de palettes. Lorsqu’un producteur souhaite faire livrer un restaurant, une cantine ou un magasin, il livre 10, 20, 30, 100 kg. Pourtant, on lui fait payer une palette. La logistique est dès lors un vrai frein au développement. »
Beaucoup de ces producteurs font en effet le choix d’assurer eux-mêmes ces livraisons. Un non-sens tant économique qu’écologique selon Agriflux dont la vocation est de décharger ces professionnels des contraintes liées à la livraison pour leur permettre de se recentrer sur leur cœur de métier et de développer leur propre activité.
Pour ce faire, l’équipe d’Agriflux a conçu une application qui permet en quelques clics aux producteurs de détailler leurs besoins de livraison. La start-up prend ensuite ces flux en charge. « Telle une tour de contrôle, nous allons organiser le transport en le faisant effectuer par toutes les solutions logistiques disponibles sur le territoire, explique Jean-Marc Thouy. Le producteur ne s’occupe plus de rien. »
Les gains réalisés par les clients d’Agriflux sont loin d’être négligeables. « L’un d’entre eux, qui travaille avec nous depuis six mois, a vu ses points de vente doubler. Il ne s’occupe plus de sa tournée, il vend ! » détaille Jean-Marc Thouy, qui cite également le cas d’un maraicher :
Il faisait jusqu’à présent 10 % de son chiffre d’affaires en vente directe et le reste de sa production partait chez les grossistes. Grâce à nous, il est passé à 30 % de vente directe. »
Transition écologique
La levée de fonds doit aussi permettre à Agriflux de dupliquer son modèle et d’amorcer son développement sur le territoire national.
Ce problème de logistique est le même partout. Toutes les villes ont en effet des objectifs contradictoires. D’un côté, sous l’impulsion de la loi Egalim, elles souhaitent augmenter la livraison de produits locaux dans les lycées, les cantines, mais aussi en GMS, et ainsi reterritorialiser l’alimentation. De l’autre côté, elles entendent réduire la pollution liée au transport. Or, si on augmente la part du local dans l’alimentation, on double le nombre de camions puisque chaque producteur va faire sa livraison. Notre logique est d’intégrer l’ensemble de ces flux pour parvenir à la massification. »
Agriflux compte aujourd’hui une cinquantaine d’utilisateurs, producteurs, magasins, ateliers de transformation. L’objectif est de passer rapidement à 300.