Louise Émoi : les raisons du succès
Cosmétique. Véronique Schiavon est une chef d’entreprise visionnaire, elle est arrivée sur le marché de la cosmétique, plus exactement des savons solides avant que le marketing ne s’empare du concept. Installée à Vielmur-sur-Agout dans le Tarn, elle passe à la vitesse supérieure.
« J’ai toujours cru au savon solide, on le pensait désuet mais j’étais persuadée qu’on reviendrait à des choses raisonnées pour la peau », explique Véronique Schiavon, la fondatrice. Elle avait vu juste. Le marché du savon a explosé ces dernières années, Les entreprises qui se développent le plus en France depuis la Covid, sont les savonneries et les micro-brasseries. Véronique Schiavon était sur le marché bien avant, c’est par besoin qu’elle a créé sa marque de savon : « une de mes filles ne supportait pas les gels douche, il me fallait trouver des solutions pour la laver. » Véronique Schiavon a pas mal bourlingué dans sa carrière, entrepreneure dans l’âme, elle a développé l’autoécole familiale en Martinique, suivi des études de chimie à Détroit.
C’est d’ailleurs cette base qui lui a servi à démarrer son activité. Elle a repris les études et passé un diplôme de maître-savonnier à l’université européenne des saveurs et des senteurs de Forcalquier. Elle a ensuite fabriqué ses savons dans le sous-sol de la maison. « J’ai commencé seule, je me suis fait une clientèle grâce aux salons, au bouche-à-oreille. » Puis, au bout de quatre ans, le comptable a proposé de monter une SAS et de rejoindre l’aventure. En 2017, la commune a vendu 500 m² de bâtiments, au bout de deux ans, Véronique Schiavon a doublé la superficie. En 2019, cinq personnes travaillaient pour Louise Émoi. « En 2020, nous étions 25, tout est allé très vite. »
UNE ENTREPRISE SOLIDE
Solide… Comme les savons… L’entreprise compte aujourd’hui quatre associés : Louise Charles Alfred, Matthieu Delbo et Sarah Meyran. Véronique Schiavon a choisi une méthode ancestrale de fabrication pour ses savons : la saponification à froid qui permet de garder la glycérine, elle y ajoute des huiles qui vont restaurer le film lipidique. Louise Émoi produit en moyenne 70 tonnes de savon par an et fabrique également pour d’autres revendeurs, en marque blanche. « Nous avons des clients professionnels dans toute l’Europe. On a créé des formules pour une grande entreprise autrichienne. »
DÉVELOPPER UN ÉCOSYSTÈME AUTOUR DU SAVON
Véronique Schiavon a toujours été curieuse, grande voyageuse, elle s’est intéressée aux plantes de montagne, s’est formée auprès de producteurs. Elle travaille avec des plantes fraîches. « On fabrique nos macérats. » Une des anciennes collaboratrices de Louise Émoi s’est lancée dans la culture de plantes, elle a créé son entreprise : Inflorescences. Elle va approvisionner la savonnerie en violettes et en fleurs d’immortelle.
UNE PRÉSENCE CONSTANTE SUR LE TERRAIN
Louise Émoi participe à tous les salons bio de France comme le très connu Marjolaine mais aussi au salon Valériane à Namur, en Belgique. « Ça me permet de connaître les tendances, c’est important de rencontrer les clients ». Tout est formulé en interne, Véronique Schiavon joue la carte de l’innovation et de la jeunesse. « Je prends très souvent des alternants en licence ou master formulation. Une fois formés, je leur propose de rester, la transmission fait partie de mes valeurs. »
Louise Émoi ne cache pas ses ambitions, un commercial viendra renforcer l’équipe en octobre. Le laboratoire va s’agrandir pour augmenter ses capacités de production et un nouvel entrepôt sera consacré à 100% à l’expédition. Le CA est estimé à 1,6 M€. « On a toujours eu une progression naturelle mais avec la multiplicité des entreprises ces dernières années, il faut se démarquer », conclut Véronique Schiavon.