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Lutte contre le cancer, huit étudiants toulousains en compétition au iGEM

Santé. Huit étudiants toulousains portent un projet de recherche qui pourraient limiter les effets secondaires des traitements.

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Héloïse Olivier, Pakindame Boabekoa, Bayane Saï, Cléa Villette, Mathieu Ropert, Jeanne Burdin, Koloina Rabemanantsoa et Marie Laverdure défendront leur projet à Paris en novembre prochain. (Crédit : DR.)

Héloïse Olivier, Pakindame Boabekoa, Bayane Saï, Cléa Villette, Mathieu Ropert, Jeanne Burdin, Koloina Rabemanantsoa et Marie Laverdure, retenez leur nom : les travaux de ces huit étudiants de l’Insa Toulouse pourraient bien améliorer les traitements contre le cancer, seconde cause de mortalité dans le monde.

Encadrés par des chercheurs et des doctorants issus du Toulouse Biotechnology Institute (TBI) et du Centre de Biologie Intégrative (CBI -CNRS/UT3), ils ont en effet décidé de monter une équipe afin de développer une stratégie thérapeutique innovante basée sur l’utilisation de liposomes.

Leur projet, baptisé Calipso pour Cell-targeting Advanced LIPosomes for Selective Onco- therapy, a pour ambition de proposer un mode de traitement plus spécifique du cancer afin d’en limiter les effets secondaires.

« Le principe est d’utiliser un liposome, c’est-à-dire, une petite sphère délimitée par une membrane lipidique semblable à celle de nos cellules », détaille l’équipe sur la page du site gofundme où les étudiants tentent de lever des fonds pour financer le développement de leur projet.

« Ce liposome est décoré de récepteurs capables de reconnaître les cellules cancéreuses et d’ancrer le liposome à la surface de ces dernières. Dès lors qu’il se retrouve dans l’environnement des cellules cancéreuses, un mécanisme interne au liposome se déclenche et permet la production et la libération d’une molécule anticancéreuse. »

L’autre avantage de ce système biologique est qu’il est modulable. « En changeant les récepteurs sur le liposome et le système interne, cette technologie pourrait être utilisée pour plusieurs types de cancer voir s’étendre à d’autres maladies impliquant le ciblage de cellules ».

Les huit étudiants défendront leur projet dans le cadre du concours iGEM (international Genetically Engineered Machine) qui se déroule du 2 au 5 novembre prochain à Paris. Ce concours, qui fête ses 20 ans cette année, a été lancé par des étudiants du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et vise à faire émerger des projets dans le domaine de la biologie de synthèse.

Cette compétition mobilise cette année plus de 350 équipes issues des meilleures universités. D’autres équipes toulousaines ont déjà brillé dans cette compétition internationale. En novembre 2022, l’équipe iGEM Toulouse composée de huit étudiants de l’université Toulouse III Paul Sabatier (en master de bio- technologies) et de l’Insa Toulouse (du département de génie biochimique) avaient remporté une médaille d’or au concours iGEM.

Leur projet portait sur le diagnostic des allergies à haut débit, un fléau qui touche 25 à 30 % des personnes dans les pays développés, un chiffre en augmentation chaque année. L’équipe était déjà encadrée par des chercheurs, des enseignants-chercheurs et des étudiants en thèse du TBI et du CBI. Il s’agissait de la neuvième médaille d’or en neuf participations, un exploit démontrant l’excellence de la formation aux biotechnologies conduite en France et à Toulouse en particulier.