M3 Systems accélère sur le marché de l’automobile
Technologie. Le spécialiste des systèmes de localisation et de navigation par satellite poursuit la diversification de ses activités. La PME haut-garonnaise vient de signer des contrats importants en Chine, aux Etats-Unis et en Russie.
Après le spatial et la défense c’est sur le marché de l’automobile que M3 Systems vient de faire son entrée. Une percée décisive puisque la société, créée en 1999 par Marc Pollina, vient de signer des contrats importants avec plusieurs acteurs du secteur notamment en Chine, dont l’Institut de recherche du transport intelligent et connecté (Sinat pour Shanghai Intelligent Network Automotive Technology Center) ou le constructeur Dongfeng Nissan, mais aussi outre-Atlantique où des contrats ont déjà été signés avec l’équipementier Aptiv ainsi qu’avec un grand constructeur automobile américain, et en Russie avec l’équipementier électronique Elara.
L’enjeu pour la PME haut-garonnaise est désormais de concrétiser ses ambitions sur ce marché très concurrentiel. Installée à Lavernose-Lacasse, M3 Systems développe deux principaux savoir-faire : dans le domaine du positionnement par satellite (GNSS pour Global navigation satellite system), dont le plus connu est le GPS mais il en existe d’autres dont son équivalent européen Galileo, le chinois Beidou ou le russe Glonass. La seconde brique technologique, développée aujourd’hui depuis la Belgique où une filiale de M3 Systems a été créée en 2005, c’est la gestion du trafic aérien (ATM pour air trafic management) pour de grandes institutions telles qu’Eurocontrol.
Depuis 2013, avec le concours du Centre national d’études spatiales (Cnes), M3 Systems a développé une gamme de produits logiciels, StellaNGC, qui intègre différentes briques et en particulier un outil de simulation GNSS. Outre ses clients historiques que sont des acteurs institutionnels des secteurs du spatial et de la défense, tel le Cnes ou la DGA, M3 Systems vise désormais avec cette suite logicielle le marché automobile, un secteur que connaît bien Florent Bournazel, directeur commercial de M3 Systems, puisqu’il a travaillé plusieurs années chez Continental après être passé chez Actia et Renault.
L’automobile et le train
De fait, la solution développée par M3 Systems intéresse « tout type d’utilisateur qui souhaite tester les performances de son outil de positionnement », détaille-t-il. C’est le cas des constructeurs automobiles qui ont besoin de tester les performances du GPS embarqué.
« Notre solution StellaNGC Plug & Play permet de simuler la trajectoire du véhicule et de voir comment le récepteur GNSS se comporte, à savoir s’il est suffisamment précis et fiable, ajoute Florent Bournazel. Pour des applications simples comme l’infodivertissement, il n’est pas nécessaire d’avoir un très haut niveau de performance et de fiabilité. En revanche, dès l’instant où l’on parle d’applications critiques, telles que les aides à la conduite (Adas) et les véhicules autonomes (AD), qu’il s’agisse de voiture, de drone ou de train, il est indispensable de tester très finement les performances mais aussi la fiabilité de ces outils. Ces tests prennent donc de plus en plus d’importance. Or, notre solution permet d’effectuer ces tests, en amont, en laboratoire, dans la phase de design, d’implémentation et de validation-vérification du système de positionnement. »
Des marchés très porteurs, grâce au développement de l’AD, qui devraient permettre à la PME de générer de 600 à 700 K€ de chiffre d’affaires supplémentaires dès cette année. Elle a également de belles perspectives dans le ferroviaire, un secteur dans lequel elle mène des pourparlers avancés avec plusieurs acteurs européens (italiens, français et espagnols). Elle a également noué un premier contact avec des opérateurs chinois du secteur.
Bénéficier de la reprise du marché automobile
Alors que les économies redémarrent, l’entreprise entend bien « bénéficier de la néocroissance du marché automobile », notamment grâce à l’essor du véhicule électrique (EV), particulièrement en Chine et aux USA « où de nombreux acteurs se placent dans la roue de Tesla et ont accès à des ni veaux de financements publics ou privés très importants. Ces nouveaux entrants veulent travailler avec des acteurs capables de les accompagner au plus proche et de manière très réactive, voir de développer des outils spécifiques à leurs besoins. »
Autant de services que peut leur apporter la PME de Lavernose. « Ces nouveaux entrants nous intéressent donc doublement, à la fois parce qu’ils nous font progresser et parce qu’ils ont accès à une force de frappe financière très importante. Ils nous permettent du coup d’être d’autant plus crédibles sur nos marchés. » L’entreprise, qui s’appuie aujourd’hui sur un réseau de partenaires locaux pour adresser ces clients à l’export, n’exclut pas de créer dans l’avenir des agences commerciales sur place, notamment en Chine.
L’entreprise haut-garonnaise, qui emploie 25 personnes, a réalisé 2,4 M€ de chiffre d’affaires en 2020. Elle forme, avec M3 Systems Belgique (10 collaborateurs), et une troisième entité, la société Boréal, le groupe Mistral. Rachetée en 2015 par Marc Pollina, Boréal est basée à Castanet. S’appuyant sur une équipe d’une huitaine de salariés, la PME développe, fabrique et exploite des drones à grande élongation à voilure fixe destinés à effectuer de longues missions qu’elles soient scientifiques, de surveillance ou cartographiques.