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Macondo, fer de lance de la transition écologique

Équipement. Allier déchets du bâtiment et basse technologie, c’est l’objectif que s’est fixé la coopérative Macondo pour construire un complexe qui casse les codes du bâtiment.

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Aux portes de Montpellier, se dessine un projet architectural d’envergure de 3 000 m2 qui s’inscrit dans une démarche écologique. 

Le complexe inclut des bureaux, des ateliers, un laboratoire dédié aux basses technologies et un centre de formation. DR

Un projet qui associe réemploi de matériaux issus du bâtiment et énergies renouvelables, soutenu par l’Ademe Occitanie et la Région. L’objectif, en effet, est de construire un complexe incluant des bureaux, des ateliers, un laboratoire dédié aux basses technologies, un centre de formation pour les jeunes en situation de précarité, et un espace convivial ouvert à tous les acteurs de la transition écologique. Le tout construit à partir de déchets du bâtiment issus des chantiers.

Un tiers lieu gouverné par des entreprises et des associations

Macondo s’appuie sur une gouvernance partagée au travers du statut de société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Issu d’un partenariat entre huit structures, dont des entreprises et des associations, ce tiers lieu se veut ouvert aux échanges entre tous les acteurs de la transition écologique. Se définissant comme une coopérative, le projet a été imaginé par l’entreprise Ecosec, spécialisée dans le renouvellement des eaux usées à Montpellier, et est porté par d’autres PME et associations héraultaises :

« Notre démarche se veut locale et artisanale, raison pour laquelle nos partenaires sont tous originaires de Montpellier, explique Anna Pautard, coordinatrice du projet. Nous voulons prouver que l’utilisation de matériaux de réemploi est une solution innovante où tout le monde est gagnant »

. Parmi les entreprises, figure Transfarmers qui œuvre dans la conception de pots de fleurs composteurs imaginés pour nourrir les plantes avec des épluchures. S’ajoute à la liste la M’co, une menuiserie collaborative ouverte aux professionnels comme aux particuliers. Enfin, pour bénéficier d’une énergie renouvelable au sein du complexe, Macondo fait appel à Enercoop qui a notamment participé à l’installation de panneaux photovoltaïques sur tous les hangars appartenant au tiers lieu. Du côté des associations, Macondo fait appel à Calypso, œuvrant pour la végétalisation des bâtiments. Composée de 10 salariés, la coopérative Macondo prévoit de recruter deux personnes supplémentaires et 12 dans les structures extérieures d’ici la fin de l’année 2021.

Une école inaugurée en février 2021

Outre des ateliers et des bureaux, Macondo compte également un centre de formation destiné aux jeunes en situation de précarité. Ce centre de formation, également nommé école de la transition écologique (ou école de
l’ETRE) a pour mission de former les jeunes précaires et/ou en décrochage scolaire aux métiers en lien avec la transition écologique (mobilité durable, énergies renouvelables, écoconstruction et agriculture urbaine) pendant deux à quatre mois. Inaugurée en février 2021 en présence de la vice-présidente de la Région en charge de l’économie circulaire et la transition écologique, Agnès Langevine, l’École ETRE fait partie du réseau des Écoles de la transition écologiques qui a pour objectif de former 100 000 jeunes et de les diriger vers les 400 000 postes à pourvoir en lien avec la transition écologique. Placés sous la direction des entreprises et coopératives membres de la gouvernance de Macondo, les jeunes participent également à la création du tiers lieu et découvrent tous les métiers qui permettent sa construction.
«  L’école ETRE est sans aucun doute l’une de nos plus belles réussites car elle permet la réinsertion des jeunes vers des métiers d’avenir », conclut Anna Pautard.