Maf Roda, à la pointe de la technologie
Agriculture. Le futur, c’est maintenant… pourrait être la devise de cette PME familiale dont le siège social est installé à Montauban. Spécialisée dans la fabrication de lignes de calibrage pour les stations fruitières, l’entreprise, qui réalise plus de 70 % de son CA à l’international, fêtera ses 60 ans en 2022. On peut réellement parler de success story.
Vous ne regarderez plus jamais votre pomme de la même façon ! Calibrée, nettoyée, examinée sous toutes les coutures, de la peau aux pépins, la pomme qui passe sur les lignes construites par Maf Roda n’a pas le droit à l’erreur. Elle doit se montrer sous son plus beau jour avant de rejoindre sa cagette. L’histoire de l’entreprise commence en 1962. Lucien Blanc, de retour d’Algérie crée la société Maf : matériel pour l’arboriculture fruitière. Dix ans plus tard, son fils Philippe le rejoint à la sortie de l’École nationale d’ingénieurs de Tarbes (Enit) et prend les rênes de la société. Il s’entoure de quatre ingénieurs et développe le concept de calibreuses mécaniques. « Il a contribué à la notoriété de ce type de machines », explique Fabrice Blanc, le petit-fils du fondateur, directeur commercial export.
« Nous travaillons dans l’agriculture de demain. Beaucoup de nos clients sont surpris de trouver chez nous un tel degré de technicité »
Aujourd’hui, le groupe emploie 1200 personnes, dont 250 à Montauban au siège social. 16 entités sont installées en Chine, aux USA, en Australie, au Chili, en Afrique du Sud au Portugal où l’entreprise fabrique toutes les cuves en inox destinées au groupe. Les cinq fils détiennent chacun 20% du capital de l’entreprise. Philippe Blanc, âgé de 73 ans, est cependant toujours très actif dans l’entreprise. « Il joue un rôle très important dans la stratégie du groupe », ajoute Pascal La lande, directeur commercial adjoint pour la France.
Créer des lignes de A à Z, jouer sur l’automatisation
« Depuis la sortie du verger jusqu’au départ en palettes, nous construisons des machines capables de dialoguer entre elles et de faire de la régulation », explique Fabrice Blanc. « Nous avons fait le choix de créer des départements distincts pour chaque fonctionnalité de la machine : électricité, mécanique, robotique… pour rester compétitifs. L’automatisation est très importante, les clients sont en attente. Ça leur permet de gagner en rentabilité. »
L’entreprise va jusqu’au bout du concept pour tester ses machines : elle entretient les vergers créés par le grand-père et dispose d’une station fruitière capable de traiter 8 000 tonnes de fruits à l’année. Un argument de poids pour l’entreprise !
Aller plus loin dans le RSE en économisant l’eau
En 10 ans, le chiffre d’affaires de l’entreprise a doublé pour avoisiner les 200 M€. Maf Roda propose à la vente plus de 20 modèles de calibreuse par type de fruit. « Nous ne sommes pas spécialisés, c’est notre force. De la myrtille à l’oignon, on peut tout calibrer », ajoute Pascal Lalande. Prochaine étape : attaquer le marché de la pomme de terre. C’est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. « On veut un produit propre en interne et en externe, on travaille sur de nouveaux con voyeurs », ajoute le directeur commercial adjoint. L’entreprise tarn-et-garonnaise développe un système de filtration innovant qui permet à la fois d’économiser l’eau et d’éviter les contaminations croisées entre les fruits abîmés.
Les équipes R & D en France et en Espagne sont en développement permanent sur le secteur de la vision. Des caméras multi-spectrales aux technologies infrarouges permettent d’entrer dans le fruit et de détecter d’éventuelles tâches. Offrir de telles avancées a permis à Maf Roda de devancer les concurrents. En Nouvelle-Zélande, de grosses coopératives spécialisées dans le kiwi lui ont permis de signer de jolis contrats. Autre axe de développement, le marché du fruit à l’unité, dont la pandémie n’a fait que renforcer la demande.
Les robots permettent d’emballer automatiquement les fruits sans les toucher. C’est le retour de la barquette en carton. « Nous travaillons dans l’agriculture de demain. Beaucoup de nos clients sont surpris de trouver chez nous un tel degré de technicité », sourit Fabrice Blanc. Il rêve de voir évoluer dans ses vergers le robot cueilleur, des tests sont en cours. Il pourrait être une solution à la pénurie de main d’oeuvre