Maillon Mobility veut lever 1 M€ pour booster sa production de vélos cargos couverts

Après les bicyclettes, les trottinettes, les vélos électriques, les vélos cargos envahissent à leur tour les pistes cyclables. À Toulouse comme dans les grandes agglomérations, ils sont plébiscités pour emmener les enfants à l’école ou pour transporter des charges, mais surtout pour éviter les bouchons du périphérique et du centre ville. Preuve de leur succès, entre 2019 et 2022, les ventes de ce type de véhicule ont été multipliées par 11. En 2023, près de 33 000 ont été commercialisés dans l’Hexagone.

Une dynamique sur laquelle surfent Charles Pugnet et Paulin Fabre, anciens ingénieurs dans le domaine du spatial et cofondateurs de Maillon Mobility. Fondée en 2024, cette société toulousaine fabrique des vélos cargos couverts et les commercialise auprès des entreprises et des collectivités. « Notre produit à tous les avantages du vélo, sans les inconvénients de la voiture. Il permet d’éviter les embouteillages en toute sécurité et sans être énergivore », se félicite Charles Pugnet.

Adaptable aux besoins des entreprises

Pères de famille et adeptes des mobilités douces, « nous avons pensé notre produit de manière à ce qu’il réponde aux différentes contraintes qu’implique l’utilisation du vélo dans le cadre du travail, à savoir la sécurité, la fatigue, les intempéries ou encore la capacité de chargement », explique l’intéressé. La jeune pousse engagée a bénéficié au moment de sa création du soutien de la Technopôle de Castres-Mazamet et du programme d’accompagnement Réalis porté par la Région Occitanie.

Personnalisables et équipées d’un porte-charge ou d’un banc pour transporter des passagers, les deux versions du véhicule sont capables de transporter jusqu’à 250 kg de charge utile sans effort. Comment ? Grâce à son design, ses trois roues et une carrosserie en acier. « Ces dispositifs permettent de protéger l’utilisateur des intempéries et de lui apporter plus de sécurité », affirme Charles Pugnet.

Pédaler sans effort

L’innovation majeure se trouve au niveau du pédalier, comme le précise le trentenaire :

Ici, on ne parle pas juste d’un vélo à assistance électrique. En collaboration avec les entreprises françaises Virvolt, pour la batterie et le générateur, et Gene-pi pour toute la partie codage, nous avons repensé la manière de pédaler. »

Grâce à un écran positionné sur le guidon, développé par les trois entreprises, l’utilisateur peut ainsi sélectionner l’effort souhaité. Cet effort, transmis au générateur, reste constant quelle que soit la charge transportée ou la pente à gravir. La batterie, quant à elle, se recharge à mesure que l’utilisateur pédale, ce qui permet également d’économiser l’énergie. Pour le chargement supplémentaire, pas besoin d’installation particulière, seule une prise secteur est nécessaire.

Adresser le marché des particuliers d’ici deux ans

Depuis sa création et jusqu’à aujourd’hui, la start-up, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 47 K€ en 2024, a commercialisé 10 vélos cargos couverts d’une valeur de 10 K€ chacun. « Notre business model s’appuie aussi bien sur la vente que sur la location. Pour l’instant, notre vélo est utilisé par les métropoles du Mans dans la Sarthe pour assister les services de voirie ainsi que par la cité médiévale de Villeneuve-lès-Avignon, dans le Gard, pour transporter les touristes. Il a également été mis en place dans un centre hospitalier de Niort, en Nouvelle-Aquitaine pour acheminer du matériel », détaille le gérant de Maillon Mobility.

La pépite toulousaine ambitionne d’atteindre les 20 vélos cargos livrés d’ici fin 2025. « Pour cela, nous sommes en train d’effectuer notre première levée de fonds afin de collecter environ 1 M€ », annonce Charles Pugnet, qui a dévoilé ses deux modèles de vélos au salon VivaTech, le plus grand événement européen dédié à la technologie, qui se tient à Paris jusqu’au 14 juin. Confiante dans son innovation, la start-up envisage d’adresser le marché des particuliers d’ici deux ans.