Malgré les tensions de sa supply chain, ATR a livré 35 avions et garde le cap
Aéronautique. L’an dernier, le constructeur toulousain d’avions régionaux, qui a engrangé 56 nouvelles commandes, soit 40 % de plus en un an, a également vu ses activités de support et de maintenance décoller. Il boucle l’exercice 2024 sur un chiffre d’affaires de 1,2 Md$.

Depuis la crise du Covid, les avionneurs et surtout leurs sous-traitants ont du mal à remonter la pente. La situation du géant européen Airbus illustre bien la problématique : un carnet de commandes rempli pour 10 ans, mais du mal à produire les appareils. Une situation pour le moins paradoxale qui impacte aussi l’avionneur toulousain ATR, détenu à parts égales par Airbus et l’Italien Leonardo. Le premier constructeur mondial d’avions régionaux à hélices (turbopropulseurs), dont les ateliers sont situés à Blagnac, dresse pourtant un bilan positif pour l’année 2024.
Dans un communiqué daté du 12 février 2025, ATR annonce en effet des résultats en forte croissance. Le fabricant d’appareils de moins de 90 places, qui a pour vision d’« améliorer la connectivité durable des populations, y compris dans les zones les plus reculées », enregistre une hausse des commandes de 40 % par rapport à 2023. Un rebond notamment porté par une demande asiatique toujours soutenue et un intérêt croissant du marché canadien.
35 avions livrés en 2024
Au total, 51 appareils ATR 72 et 5 ATR 42 ont été commandés en 2024 par 16 opérateurs dans 10 pays différents, portant le carnet de commandes à plus de 150 appareils. Dans le même temps, fidèle à ses prévisions de début d’année, l’avionneur a livré 35 avions, et ce malgré d’importantes tensions dans la chaîne d’approvisionnement. « En 2024, nous avons tenu nos promesses. Nous avons maintenu notre cadence de production, dans des conditions difficiles », se félicite ainsi Nathalie Tarnaud Laude, présidente exécutive d’ATR.
Alors que ces perturbations devraient persister « a minima durant la première moitié de l’année », le constructeur table sur le même nombre d’appareils livrés en 2025. Toutefois, l’industriel compte bien « remonter progressivement à environ 60 avions par an » affirme Alexis Vidal directeur commercial d’ATR dans les colonnes du Figaro.
Garder le cap pour 2025
L’avionneur, qui a réalisé 1,2 Md$ de chiffre d’affaires en 2024, voit ses activités également confortées par la forte dynamique du marché de l’occasion. ATR a en effet réalisé une centaine d’opérations sur ce marché l’an dernier. Un succès que l’entreprise, qui emploie près de 1 100 personnes, explique par « les performances économiques et environnementales inégalées de ses produits ». Selon le constructeur, ses turbopropulseurs – qui sont aujourd’hui utilisés par près de 200 compagnies aériennes dans 100 pays différents – produisent 45 % de CO₂ de moins que les jets de taille similaire.
L’autre point clé de la stratégie d’ATR, c’est l’essor de son activité de support et de maintenance. En 2024, la performance de cette branche a augmenté de 15 %, atteignant un chiffre d’affaires record de 480 M$. Une croissance qui s’explique selon le constructeur par la volonté des opérateurs d’optimiser leurs coûts de maintenance. « Ces résultats montrent à quel point nos avions sont pertinents pour nos opérateurs et pour les personnes qui veulent bénéficier de connexions durables », conclut Nathalie Tarnaud Laude, qui prévoit en 2025 « une nouvelle année de stabilisation. »