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Marché de la carte cadeau : la start-up toulousaine Treegr rachetée par Uggy

Acquisition. Mi-juillet 2024, le Parisien Uggy a officialisé le rachat de Treegr. Fondée en 2021, la start-up toulousaine est spécialisée dans l’agrégation de cartes cadeaux à dépenser auprès d’enseignes engagées. Ce rapprochement marque une étape majeure dans la volonté commune des deux entreprises de promouvoir une consommation durable.

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Photo de Camille Mettendorff, Emmanuel Woloch, François Combes et Dimitri Ducourtieux
(De gauche à droite) Camille Mettendorff, directrice de la supply chain chez Uggy, Emmanuel Woloch et François Combes, les fondateurs de Treegr et Dimitri Ducourtieux, le PDG et co-fondateur de Uggy.
(©Uggy)

Alors que beaucoup d’entrepreneurs vivent le rachat de leur entreprise comme un échec, d’autres y voient au contraire l’opportunité d’atteindre leurs objectifs. C’est le cas de François Combes et d’Emmanuel Woloch, les fondateurs de Treegr. Créée en octobre 2021, la start-up toulousaine a développé une plateforme web d’achats éco-responsables pour les CSE et leurs bénéficiaires, qui leur permet de réaffecter leurs dépenses vers des prestataires engagés, et de mesurer l’impact concret de leurs actions.

Concrètement, « nous faisons de l’agrégation de cartes cadeaux mono-enseignes éco-responsables pour les mettre à disposition de plateformes d’avantages salariés, de programmes de fidélité... », détaille François Combes. Parmi les marques partenaires : Ça va Barber, qui conçoit artisanalement des produits pour entretenir sa barbe (huiles, peignes...), le fabricant bordelais Jean Fourche qui fabrique des vélos produits à plus de 85 % en Europe ou encore le lillois Drôles de Bouilles qui commercialise des tables d’activité et bureaux pour enfants.

« Aucun regret »

Dans un communiqué daté de mi-juillet, la pépite a officialisé son rachat par le Parisien Uggy, spécialisé dans la carte-cadeau dématérialisée à destination des entreprises et des particuliers. Conscients de la difficulté de dégager suffisamment de volume pour pouvoir être rentable économiquement et donc viable sur le long terme avec un business model basé sur de la commission sur chaque vente de carte cadeau, « ce rapprochement nous permet d’intégrer une structure beaucoup plus solide financièrement, humainement et technologiquement parlant. Ce rachat est donc plutôt une suite logique », assure l’intéressé qui a d’ores et déjà rejoint avec son associé les équipes de Uggy (35 salariés), avant de préciser :

Nous nous sommes lancés dans l’entrepreneuriat avec l’idée de favoriser la transition vers une consommation plus éco-responsable et nous avons aujourd’hui davantage de moyens pour y parvenir. C’est un nouveau nom, une nouvelle équipe, une nouvelle manière de faire mais la mission reste la même. Nous n’avons donc aucun regret. »

Cette acquisition marque une étape majeure dans la volonté commune des deux entreprises de promouvoir une consommation durable. Un défi de taille dans un contexte où l’inflation et les incertitudes géopolitiques ont relégué la transition écologique au second plan. « Depuis plusieurs années, malgré nos efforts pour accompagner les marques éco-responsables, force est de constater que les volumes ne sont pas au rendez-vous. Pour parler chiffres, les catégories “Made in France” et “écoresponsable” représentent conjointement moins de 1% sur les 200 M€ de cartes cadeaux que nous distribuons cette année », indique de son côté Dimitri Ducourtieux, le PDG et co-fondateur de Uggy.


Accompagner plutôt que culpabiliser

Pourtant, paradoxalement selon l’Ademe, près de 80 % des Français souhaitent modifier leur choix de consommation pour se tourner vers des produits plus respectueux de la planète et de leur santé. « Il y a encore aujourd’hui un énorme décalage entre les discours et les actes car si beaucoup d’acteurs se disent sincèrement intéressés et prêts à consommer responsable, ils ne le font pas car in fine c’est le portefeuille qui prend le dessus », déplore François Combes. Outre les prix, une étude publiée par la société d’études de marché Euromonitor révèle que le « manque de transparence sur l’impact des produits » fait aussi partie des facteurs qui empêchent une modification durable des comportements d’achats.

En unissant leurs forces, les deux acteurs du marché de la carte cadeau entendent bien inverser la tendance et impulser une nouvelle façon de consommer avec comme mot d’ordre : accompagner plutôt que culpabiliser. « Nous avions 1 000 projets dans les cartons. L’expérience et l’énergie débordante des équipes de Treegr vont nous permettre de multiplier les initiatives », affirme la direction de Uggy.

Désireuse d’asseoir sa position de leader sur le marché, l’entreprise parisienne vise les 400 fournisseurs d’ici la fin de l’année. « Nous allons également lancer un nouveau produit baptisé Gift Cool : une application qui permet d’offrir en quelques clics une carte cadeau à dépenser dans les commerces de proximité. L’idée étant de redynamiser les commerces des centres-villes », annonce François Combes, qui s’occupe désormais de l’approvisionnement sur des marques éco-responsables (sourcing, gestion des stocks…), ainsi que de la politique RSE de la société.