Entreprises

Marché des implants dentaires, Axentiss veut sa part du gâteau

Santé. Les protocoles d’implantation dentaire sont longs et complexes pour le patient et aussi pour les chirurgiens-dentistes. Voilà pourquoi une start-up toulousaine a décidé de changer la donne avec un dispositif plus ergonomique et davantage biocompatible.

Lecture 5 min
Photo de Luc Trevisan et Pierre Bras
Luc Trevisan et Pierre Bras sont les co-fondateurs de cette start-up toulousaine. (Crédit : Axentiss)

Avec une croissance constante d’environ 5% chaque année, le marché des implants dentaires ne connaît pas la crise. Il est aujourd’hui estimé à 4 Mds€. Sur les premières marches du podium on retrouve l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.

La France caracole à la quatrième place avec près de 450 000 implants posés rien qu’en 2022 par les 44 000 chirurgiens-dentistes que compte le territoire. Déjà forte, la demande devrait même s’accélérer dans les années à venir au regard du vieillissement de la population.

Un implant bioactif

C’est dans ce secteur porteur, mais très concurrentiel, qu’une start-up toulousaine entend bien se faire une place et obtenir sa part du gâteau. Il s’agit d’Axentiss. La jeune pousse propose un nouveau système d’implant dentaire ergonomique pour des soins moins invasifs, simplifiés et accélérés.

« Les systèmes implantaires se composent d’un implant dentaire, de composants prothétiques qui vont faire la jonction avec la couronne, autrement dit la ou les dents artificielles, explique Luc Trevisan cofondateur d’Axentiss. Aujourd’hui, la majorité des concurrents sur le marché propose des dispositifs qui se présentent sous la forme d’une vis en titane avec un ancrage mécanique. Nous, nous avons opté pour une approche biologique. Grâce à un traitement de surface innovant (antimicrobien) et une forme inédite, les risques d’inflammation ou encore d’abcès sont drastiquement réduits. »

Cet implant bioactif nouvelle génération optimise donc la biocompatibilité pour le patient sur la durée et la facilité d’implantation pour le dentiste. Ingénieur biomédical de formation, Luc Trevisan s’est lancé dans l’aventure de l’entrepreneuriat au côté de Pierre Bras.

Tous les deux ont travaillé pendant plus de 15 ans dans l’industrie du dispositif médical. En contact avec de nombreux dentistes et chirurgiens-dentistes, « on s’est rendu compte au fil des années que l’offre actuelle n’était plus en phase avec les évolutions technologiques (dentisterie numérique) qui ont été faites dans le domaine de l’odontologie ».

Persuadés qu’un créneau est à prendre, ils commencent en 2021 à réfléchir à la conception de leur implant dentaire avant d’immatriculer leur entreprise en novembre 2022.

« Nous sommes aujourd’hui sept associés, parmi lesquels un chirurgien-dentiste renommé qui a une pratique clinique de plus de 20 ans. Il a posé 18 000 implants dans sa carrière donc il sait de quoi il parle. S’associer avec un praticien était quelque chose de primordial pour cibler et répondre aux besoins des praticiens », affirme Luc Trevisan.

Incubé par l’accélérateur de start-up Nubbo

Incubé par l’accélérateur de start-up régional Nubbo, l’équipe d’Axentiss va intégrer ses locaux à La Cité, dans le quartier Montaudran.

« Nous sommes actuellement dans la phase de prototypage. Nous nous occupons du travail de conception. Pour la fabrication, on passe par nos partenaires, tous français », détaille l’intéressé.

Et de poursuivre : « Cet accompagnement de 12 mois va nous permettre de finaliser le développement de notre produit et de valider les essais cliniques. Le time to market dans l’industrie du dispositif médical est très long dû à une exigence réglementaire forte. Il faut démontrer que notre système implantaire est performant et surtout sécuritaire. Objectifs ? Obtenir le marquage CE et l’agrément FDA pour le marché américain. On ambitionne une première commercialisation à horizon fin 2024, début 2025. »

Pour concrétiser l’essai, Axentiss a pu compter sur le soutien financier de Bpifrance qui les suit sur ce projet sous la forme d’une bourse French Tech d’un montant de 100 000 €.

Une première levée de fonds en love money de 500 000€ va être lancée début septembre auprès de praticiens.

« Une fois la commercialisation effective, nous en lancerons une seconde pour financer la croissance et le développement à l’international de l’entreprise. Parallèlement à tout cela, via nos partenaires, nous avons créé un portefeuille de produits connexes au système implantaire que l’on va proposer à nos clients : des équipements spécifiques en lien direct avec l’implantologie (scanner intra oral, dispositifs optiques…) », conclut Luc Trevisan.