Marre des moustiques ? Ma Boîte à Moustique a trouvé la solution
Innovation. Guillaume Lombart est le fondateur de Ma Boîte à Moustiques. Sa promesse : nous débarrasser de ces insectes grâce à un système innovant, respectueux de l’environnement. L’entreprise haut-garonnaise a déjà convaincu les professionnels de la restauration et les collectivités.
Je me cache derrière les arbres, à la nuit tombée, je viens sournoisement vous piquer, qui suis-je ? Le moustique tigre, de plus en plus envahissant en France. Guillaume Lombart, exaspéré par les attaques répétées des moustiques, a donc conçu une boîte pour les capturer. « L’idée est simple, explique humblement l’entrepreneur, je m’appuie sur un procédé bien connu qui consiste à diffuser du CO2 pour attirer les moustiques, puis à les aspirer. » On parle de biomimétisme, en imitant l’odeur humaine.
C’est la technologie la plus efficace pour piéger le moustique. Ingénieur formé à l’Institut catholique d’Arts et Métiers (Icam) de Lille, Guillaume Lombart s’est fortement appuyé sur son expérience de responsable de projet chez Air Liquide pour transférer une partie de ses compétences et créer son entreprise. Guillaume Lombart l’affirme, le piège est inodore pour l’humain, en revanche les moustiques évoluant à 20 mètres à la ronde sont attirés par le CO2.
S’appuyer sur des ressources locales
L’entreprise souhaite être vertueuse sur toute la ligne, protéger l’environnement sans répandre de pesticides et utiliser un gaz biosourcé. Elle a signé un partenariat avec Gaz de Ferme dans les Pyrénées qui travaille sur la méthanisation. « On veut un bilan carbone le plus neutre possible » ajoute Guillaume Lombart. Le piège est conçu en partenariat avec l’Icam de Toulouse, les cartes électroniques sont fabriquées en France. Ma Boîte à Moustique a fait les choses dans l’ordre, elle est épaulée par des scientifiques, experts de la démoustication du littoral.
Les premiers pièges ont été testés chez le fondateur et dans les jardins d’une trentaine de volontaires pendant l’été 2020. Le chef d’entreprise, accompagné par le réseau Entreprendre Occitanie-Garonne a très rapidement été remarqué. Lauréat de Créalia Occitanie, il a décroché une Bourse French Tech-Bpifrance de 30 000 €. De quoi lui donner des ailes et lui permettre de déposer son propre brevet. En effet, la boîte sera connectée à votre smartphone, permettant d’optimiser et de régler la diffusion de CO2 en fonction de la météo.
Un marché à fort potentiel
L’innovation est une priorité pour Guillaume Lombart : « on travaille sur de nouvelles briques visant à améliorer la connectivité de notre piège ». L’entreprise entend étoffer son équipe pour atteindre 10 salariés d’ici à trois ans. De nombreuses collectivités sont intéressées par ce procédé, à l’image de la ville de Balma, près de Toulouse qui a testé les boîtes. « C’est une excellente carte de visite pour nous », ajoute le chef d’entreprise qui a entrepris les démarches pour sa première levée de fonds. Prochaine étape, conquérir le marché des particuliers en leur facilitant l’accès aux recharges de CO2 pour le piège, Guillaume Lombart a signé un partenariat avec des cavistes locaux qui utilisent déjà ces cartouches de gaz pour leurs tireuses à bière.
L’idée est aussi d’accompagner les collectivités puis les particuliers dans la chasse aux moustiques en apportant du conseil. « On veut expliquer comment fonctionne notre appareil, où l’installer et apprendre aux utilisateurs à se familiariser avec l’univers des moustiques. Il faut distinguer les tigres des autres espèces qui ont un intérêt pour la biodiversité. » Avec le dérèglement climatique, les moustiques tigres prolifèrent. « Le marché est en pleine croissance et ne demande qu’à être structuré », se réjouit le chef d’entreprise. Message aux moustiques : ça va chauffer !