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Repris par le toulousain Semo, Mécanuméric écrit un nouveau chapitre de son histoire industrielle

Industrie. Ouf ! de soulagement pour le spécialiste des machines de découpe et d’usinage à commande numérique. Validée par le tribunal de commerce d’Albi, la reprise de Mécanuméric par le machiniste toulousain Semo ouvre un nouveau cycle industriel, avec 70 emplois maintenus et des ambitions affirmées sur les marchés européens.

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Fondée en 1994 à Albi par Arthur Païs avec le soutien de 12 ingénieurs et techniciens, Mécanuméric est un fabricant français de machines-outils qui propose une nouvelle génération de machines à commande numérique. (©Mécanuméric)

C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Mécanuméric. Le tribunal de commerce d’Albi a validé, le 9 décembre 2025, le plan de reprise des actifs du fabricant tarnais de machines à commande numérique porté par Sébastien Nobiron, le dirigeant de la PME toulousaine Semo, fabricant d’équipement automatisés. Un projet construit collectivement avec des salariés, d’anciens salariés et l’entrepreneur haut-garonnais, avec l’ambition de relancer durablement l’activité.

La production sera désormais assurée par une nouvelle entité, Mécanuméric Industries, qui emploiera 70 salariés dès la reprise, sur les 86 employés restant. Un signal fort pour le territoire, avec le maintien du site industriel de Marssac-sur-Tarn et de ses 13 000 m² de surface de production.

Recentrage sur le client et cap européen

À la tête de la nouvelle structure, Sébastien Nobiron affiche une feuille de route claire : replacer les usages et les besoins des clients au cœur de la stratégie. L’objectif est de conforter la position de Mécanuméric comme leader français des machines de fraisage et de découpe à commande numérique, tout en accélérant son développement à l’échelle européenne, notamment via ses filiales en Italie et en Espagne.

Créée en 1994 à Albi, Mécanuméric s’appuie sur un solide héritage industriel, avec plus de 13 000 machines livrées (fraiseuses, thermoformeuses plastiques, machines de découpe laser, etc.) dans 64 pays en trois décennies. Ses solutions équipent aujourd’hui de grands donneurs d’ordres issus de secteurs aussi variés que l’aéronautique, les composites, la plasturgie, le médical ou encore l’éducation. En 2024, la société réalisait encore 14 M€ de chiffre d’affaires.

Une alliance au sein de Robotics Place

La reprise s’inscrit également dans une logique de coopération étroite entre Mécanuméric Industries et Semo, deux entreprises membres du cluster Robotics Place. Chacune conservera toutefois son identité, ses moyens et ses marchés. Une alliance « intelligente », pensée pour tirer parti de compétences complémentaires en machines spéciales, automatisation et robotisation.

« Mécanuméric est une entreprise exceptionnelle, connue et reconnue pour la qualité de ses équipes et de son outil industriel. Ensemble, nous allons écrire un nouveau chapitre centré sur la satisfaction client et la performance », a déclaré Sébastien Nobiron mettant en avant une compatibilité naturelle entre les deux sociétés, qui « partagent les mêmes valeurs de qualité et d’excellence technique ».

Acteur engagé pour le renouveau de l’industrie

Basée à Cornebarrieu, Semo s’inscrit dans une longue tradition industrielle. Fondée dans les années 1970 sous le nom de Saint Éloi Mécanique Outillage par trois compagnons du devoir, l’entreprise a d’abord été conçue comme un atelier d’outillage au service de leurs pairs.

Depuis plus de cinquante ans, la PME a fait évoluer son activité tout en restant fidèle à sa mission : concevoir et fabriquer des « machines de grande qualité dédiées aux process d’assemblage ». Elle intègre aujourd’hui l’ensemble des métiers de la construction de machines au sein de son site : ingénierie mécanique et électrique, programmation en automatisme et robotique, usinage, électroérosion, rectification, ainsi que montage et câblage.

Une organisation intégrée « qui garantit une maîtrise technique complète et la réactivité nécessaire pour accompagner les projets industriels les plus exigeants », affirme sur son site le fabricant qui emploie une quarantaine de salariés et réalise un chiffre d’affaires de 5,5 M€.

Transmission apaisée

Après plus de 31 ans passés à la tête de Mécanuméric, son fondateur Arthur Païs cède la présidence « en toute quiétude ». « Je suis apaisé et heureux de voir que nos clients continueront à être accompagnés par des équipes engagées et que nos produits, conçus et fabriqués en France, poursuivront leur diffusion à l’international », a-t-il confié. Il s’est également félicité du maintien de la majorité des emplois sur le site, se disant rassuré de voir les salariés s’inscrire « dans le renouveau de l’entreprise ».

Avec cette reprise, Mécanuméric Industries entend conjuguer savoir-faire industriel local, continuité sociale et ambitions européennes, dans un contexte où la souveraineté industrielle retrouve toute son importance.