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Médecine de catastrophe, un nouveau bâtiment high-tech à 3,5M€

Santé. En 2024, le CHU de Toulouse se dotera d’un centre de simulation environnementale et neurosensorielle à la pointe de la technologie. Objectif ? Entraîner les professionnels de santé à répondre aux situations de crise en condition réelle.

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Le futur bâtiment
Ce futur bâtiment de 140 m2 préparera les équipes impliquées dans la gestion des situations exceptionnelles à avoir une réponse adaptée. Coût du projet ? Plus de 3,5 M€. (Crédit : HÔPITAUX DE TOULOUSE)

Catastrophes naturelles, attentats, épidémies, attaques chimiques… Préparer les médecins et plus largement les personnels soignants à intervenir sur les lieux de sinistre ou prendre en charge au sein même de leur hôpital un nombre important de victimes, voilà l’ambition du nouveau projet XXL du CHU de Toulouse.

Baptisé Sens, ce projet de dôme de 140m2 vise à exposer et à entraîner par la stimulation l’ensemble des professionnels de santé aux conditions environnementales, sensorielles et émotionnelles ressenties en situation de crise. Présenté à l’occasion du salon SantExpo, qui s’est tenu en mai dernier à Paris, ce centre de simulation 3.0 sortira de terre sur le site de l’hôpital Purpan en 2024.

Pour Vincent Bounes, le chef de pôle adjoint des services d’urgences du CHU de Toulouse et chef du Samu 31 : « Intervenir en première ligne exige une préparation optimale pour apporter une prise en charge de qualité aux patients. La maîtrise des conditions environnementales et émotionnelles est cruciale dans la performance des équipes, et dans le ressenti des patients et des soignants. Réagir à une catastrophe c’est bien, mais il nous faut anticiper sur la façon de réagir. »

Pour acquérir une véritable culture de la gestion d’une catastrophe et du risque collective, qui reste très différente de celle de la mise en oeuvre de soins d’urgence individuels, rien ne vaut la formation et l’entraînement en condition réelle.

Un bâtiment high-tech unique au monde

C’est justement tout l’intérêt de ce dôme Sens qui sera capable de réaliser les mises en situation les plus réalistes possibles, stimulant ainsi tous les sens (vision, son, toucher, odeurs).

Il comportera également une salle de supervision équipée d’un système informatique ergonomique permettant le contrôle des paramètres environnementaux : variation de température (de -5 à +30°C), neige, vent et pluie (jusqu’à 30 km/h), fumée ou encore odeurs particulières (sang, cheveux brûlés…).

Grâce à une bibliothèque d’environnements (ruraux, industriels, jour/nuit, intérieur/extérieur...) ; de patients (âge, sexe, morphologie) ; de pathologies (brûlures, amputation) et de modélisations de soins (maîtrise des dégâts, perfusions…), le personnel entraîné sera confronté à différents scénarii en fonction des objectifs recherchés.

Lieu de thérapie pour les patients traumatisés

Les professionnels hospitaliers et préhospitaliers (Samu, forces de secours et de sécurité) ne seront pas les seuls à profiter de ce projet innovant. Les différentes crises qui ont touché le pays ces dernières années ont aussi mis en exergue la problématique de l’adaptation et du suivi des patients en période prolongée de crise, telle que la pandémie.

Voilà pourquoi, en partenariat avec les équipes de psychiatrie du CHU de Toulouse, le dôme de simulation proposera une thérapie d’exposition neurosensorielle pour des patients traumatisés.

Pour réaliser ce projet, le centre hospitalier universitaire de Toulouse est accompagné par Cegelec Défense. Filiale de Vinci Energies, l’entreprise participe à de grands projets de défense et de sécurité, grâce à ses compétences d’intégrateur de solutions et de systèmes. D’un montant global de 3,5M€, le futur bâtiment Sens est financé par le CHU de Toulouse et la Région Occitanie.

Ce projet, qui a obtenu un cofinancement européen, va percevoir une aide prévisionnelle Feder de 3 049 242 €. « L’arrivée prochaine de Sens témoigne de l’engagement continu du CHU de Toulouse à rester à l’avant-garde dans le domaine de la médecine d’urgence », ajoute Jean-François Lefebvre, son directeur général. Et de conclure : « Cette expertise reconnue fait de notre CHU un leader en matière de réponse médicale aux catastrophes, offrant à la population une assurance supplémentaire quant à notre capacité à faire face à des situations critiques et à fournir des soins de haute qualité, même dans les circonstances les plus difficiles. »