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Meoss en pointe sur les données satellitaires

Technologie. L’entreprise Meoss installée en Haute-Garonne est devenue un acteur incontournable du traitement des données satellitaires. L’entreprise s’est spécialisée dans l’analyse des datas liées au climat. Irrigation, température, carbone…

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Thomas Ferrero, fondateur de Meoss. DR

« On travaille à partir de données géospatiales et sur l’imagerie satellite », explique Thomas Ferrero, le fondateur de Meoss. Depuis le ciel, on peut tout analyser, des milliers de satellites nous permettent d’observer notre terre. Thomas Ferrero, par conviction, a choisi d’analyser les données liées à l’environnement. « Notre coeur de métier, c’est de faire du service à haute valeur ajoutée à partir de données géospatiales. Nous allons aider, par exemple les aménageurs du territoire, collectivités publiques ou privées à mettre en place des actions pour lutter contre le réchauffement climatique ».

« La protection de la planète me tient à coeur, ce n’est pas une option. Les décideurs vont devoir suivre les nouvelles réglementations. »

Grâce à la lecture des images, Meoss peut localiser les îlots de chaleur en ville, suivre les réserves en eau d’un territoire ou proposer aux acteurs du tourisme une meilleure géolocalisation en 3D d’un lieu voire d’un champ de fleurs pour les voyageurs épris de nature. L’entreprise vient tout juste de sortir un nouvel outil permettant de suivre l’évolution de la séquestration carbone sur un territoire. « J’ai un rôle pédagogique à jouer auprès des aménageurs, ajoute le fondateur. Je dois quantifier et montrer, carte à l’appui, combien de carbone va émettre un parking qui aura remplacé une prairie ».

La cartographie, un marché porteur

Meoss utilise des images satellite – pour la plupart gratuites –, émanant des satellites européens. On pourrait citer le programme Copernicus. En lien avec l’Agence spatiale européenne, il fournit des millions de données aux prestataires en mesure de les exploiter. Meoss collabore aussi avec des grands opérateurs comme le Cnes ou Airbus, très intéressés par l’expertise de l’entreprise. Les huit salariés de Meoss sont ingénieurs, docteurs spécialisés dans l’univers de la data, de l’intelligence artificielle ou du machine learning. Thomas Ferrero a travaillé plusieurs années auprès des collectivités locales dans le secteur de l’aménagement du territoire. Il a décidé en 2018 de passer de l’autre côté de l’écran et de lancer son activité. « L’avantage de l’imagerie satellite est de prendre de la hauteur », s’amuse l’entrepreneur.

Il a choisi de fournir de l’image sur le thème de la protection de l’environnement, « parce qu’on n’a pas le choix, il y a urgence. La protection de la planète me tient à coeur, ce n’est pas une option. Les décideurs vont devoir suivre les nouvelles réglementations. C’est un marché qui a du sens, ce n’est pas du mauvais opportunisme », ajoute-t-il. Le marché de l’image satellitaire est en plein mouvement, en témoignent les dernières batailles entre Elon Musk et Jeff Bezos souhaitant lancer leurs constellations de mini satellites.

Meoss, en veille technologique permanente, est aussi très sollicité par le Cnes pour la construction et l’équipement de satellites de dernière génération permettant de travailler en 3D et d’observer l’infiniment petit (ou presque) depuis le ciel. L’entreprise table sur un chiffre d’affaires de 400 K€ cette année. Elle a gagné le prix Space Tour 2021, issu du plan de relance pour accompagner les sociétés du spatial (5 000 €). Meoss bénéfice aussi du crédit d’impôt recherche, soit 20 K€ par an. Thomas Ferrero envisage sérieusement une levée de fonds prochaine, ce qui lui permettrait de doubler les effectifs et d’accélérer son déploiement.