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Meteo France International signe un contrat record de 85 M€ avec l’Angola et renforce sa position de leader

Innovation. La filiale de Météo France a signé le 17 janvier 2025 un méga contrat avec l’Institut national de météorologie et de géophysique d’Angola. À travers le renforcement des moyens d’information et d’alerte de ce pays d’Afrique de l’Ouest, l’objectif est d’assurer une meilleure protection des personnes et des biens mais aussi d’offrir de nouveaux services dans le domaine agricole, du transport aérien, des activités maritimes, de la défense ou encore de la santé.

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Vera Daves, ministre des Finances de l’Angola et Patrick Bénichou, président de Meteo France International, lors de la signature de ce nouveau méga-contrat avec l’Inamet (Instituto Nacional de Meteorologia e Geofísica) angolais. (©Meteo France International)

Les succès s’enchaînent pour Meteo France International (MFI), l’entreprise basée à Toulouse qui conçoit et déploie des systèmes d’information de pointe pour les services météorologiques étrangers. Après avoir signé en septembre dernier un contrat de 37 M€ avec la Direction générale de l’aviation civile du Koweït, cette fois c’est en Angola que MFI vient de remporter un important marché. L’accord a été conclu avec l’Inamet (Instituto nacional de meteorologia e geofísica pour institut national de météorologie et de géophysique) le 17 janvier 2025 à Paris, à l’occasion d’une visite du président angolais en France.

Créée en 2002, la filiale de Météo France développe des solutions clé en main incluant des infrastructures techniques de base, des réseaux d’observation ainsi qu’un système intégré de traitement et d’analyse de données et de production d’alertes vers le grand public et les acteurs économiques. La PME, qui emploie 85 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 25 M€ en 2024, dont réalisé à 99 % à l’export, a déjà mené des projets dans 116 pays dans le monde.

Ces missions ont pour objectifs principaux d’assurer une meilleure protection des biens et des personnes dans un contexte de changement climatique global et de multiplication des phénomènes météorologiques sévères, mais également le développement de services au profit de secteurs météo-sensibles jugés prioritaires, tels que l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’eau, l’énergie et la santé. C’est précisément le cas en Angola.

Un nouveau contrat pour un montant record

Ce n’est pas le premier contrat que MFI signe avec ce pays lusophone d’Afrique de l’Ouest. L’entreprise travaille en effet à la mise en place du service météorologique national angolais depuis 2019. À l’issue d’une première étape réalisée avec succès, l’accord qui vient d’être signé correspond à la deuxième phase du projet, baptisée ANGoMET.

Ce nouveau marché d’un montant de 85 M€ (contre 60 M€ pour la première tranche) s’étend sur quatre ans. Il porte sur le développement, en lien avec les autorités angolaises, de nouvelles capacités « notamment en termes d’infrastructures, de réseau d’observation, de système d’information, d’alerte et de services utilisateurs, et de montée en compétences des équipes de l’Inamet », précise MFI dans un communiqué daté du 17 janvier 2025.

Une capacité étendue aux secteurs économiques sensibles

Cette nouvelle phase doit permettre à l’Inamet de disposer d’un système d’alerte des populations plus performant notamment grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle et de concepts tels que l’Impact-Based Forecast. Les prévisions basées sur l’impact permettent en effet aux autorités d’anticiper les effets d’un événement météo et donc de mener des actions précoces ciblées.

Les secteurs économiques particulièrement sensibles comme l’agriculture, la navigation aérienne, les activités maritimes, la défense ou la santé devraient profiter de ces capacités accrues. La capitale de l’Angola, Luanda, frappée ces dernières années par des pluies torrentielles et des inondations meurtrières, devrait aussi bénéficier d’un dispositif spécifique pour mieux faire face à ces phénomènes sévères.

Un spectre d’activités plus large

Ce renforcement des moyens d’information angolais se veut conforme au plan d’action mondial de l’ONU, EW4All, Early Warnings for All. Lancé en 2022, ce plan vise à généraliser les systèmes d’alerte précoce à l’échelle planétaire. Il prévoit des investissements ciblés estimés à 3,1 Mds$ sous cinq ans. MFI compte bien capitaliser sur son expérience en projets complexes pour répondre à cet appel de l’ONU et élargir son spectre d’activité vers les besoins de la sécurité civile

« Il s’agit d’étendre les projets de renforcement des services météo aux volets amonts de préparation (identification des vulnérabilités et plan d’actions) et aux volets avals de dissémination massive des alertes, assorties d’actions précoces sur le terrain, adaptées en fonction des situations », précise Jean-Sébastien Cases, directeur commercial et vice-président de MFI. Et d’ajouter : « La complexité de mise en place de tels projets nécessite un seul chef d’orchestre pour pouvoir être implémentés dans les temps. »

Un rôle en quelque sorte taillé sur mesure pour la PME toulousaine qui met en avant son business model particulier basé sur des contrats de type DBO (design build operate pour concevoir, réaliser et gérer) dans lesquels elle seule conçoit, réalise et gère les installations concernées. Dans ce cadre, elle accompagne ses clients à chaque étape du projet : recherche de financement et accompagnement en ingénierie financière, partenariats publics-privés (PPP), conception, déploiement, intégration, formation, support technique, opération, etc.

« Face à des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes liées au changement climatique, Meteo France International est en ordre de marche pour généraliser les systèmes d’alerte précoce et répondre à l’appel lancé par l’ONU », conclut Patrick Bénichou, président et fondateur de MFI.