Mise en orbite du satellite MetOp-SG-A1 : le futur des prévisions météo plus fiables s’écrit à Toulouse
Spatial. La troisième mission d’Ariane 6 est un succès. Le 13 août, la fusée européenne a mis en orbite le satellite d’observation européen MetOp-SG-A1. Construit à Toulouse par Airbus Defense and Space, il est le premier d’une nouvelle série de six satellites qui à terme offriront des prévisions météorologiques beaucoup plus précises et une meilleure connaissance du climat.

Nouveau succès pour Ariane 6 ! Le lanceur européen de nouvelle génération opéré par Arianespace a parfaitement réussi son troisième vol depuis Kourou en Guyane. Le 12 août, elle a en effet mis en orbite à environ 800 km d’altitude le satellite d’observation européen MetOp-SG-A1, de l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques (Eumetsat).
Fabriqué à Toulouse par Airbus Defence and Space dans le cadre d’un contrat avec l’Agence spatiale européenne (ESA), MetOp-SG-A1 est le premier d’une nouvelle série de six satellites qui assureront la continuité et l’amélioration des données météorologiques spatiales jusqu’au milieu des années 2040.
« Alors que les phénomènes météorologiques sont toujours plus erratiques, il est plus crucial que jamais de pouvoir réaliser des prévisions rapides et précises. La mission MetOp-SG est justement appelée à contribuer de manière décisive à l’amélioration des prévisions météorologiques et de l’étude du climat », détaille Simonetta Cheli, directrice des programmes d’observation de la Terre de l’ESA.
Trois paires de satellites à construire

Le programme comprend trois paires successives de satellites, chaque paire comprenant deux types de satellites, « A » et « B », composés d’instruments complémentaires et construits par Airbus. Les satellites de la série A sont construits à Toulouse, et ceux de la série B à Friedrichshafen, dans le sud de l’Allemagne.
Ce premier satellite « A » est équipé de six instruments d’imagerie et de sondage atmosphérique qui fourniront des données d’observation dans le visible, l’infrarouge et les hyperfréquences, essentielles pour les prévisions météo, la veille climatique et un large éventail d’autres services et applications. Les satellites MetOp-SG B sont équipés d’instruments d’imagerie micro-ondes et d’observation radar.
Ce lancement réussi a été salué par Alain Fauré, directeur d’Airbus Space Systems, qui, dans un communiqué daté du 13 août 2025, parle d’un « un moment historique pour l’Europe et pour les prévisions météorologiques mondiales ». Et d’ajouter :
Après avoir conçu et construit la première génération de satellites MetOp, nous voyons aujourd’hui le premier de cette nouvelle série puissante entrer en orbite. Ces satellites seront les sentinelles de notre planète et contribueront à fournir des prévisions météorologiques plus précises qui profiteront aux citoyens du monde entier. »
Un plan de réduction des effectifs
Ce succès intervient alors qu’Airbus Defence and Space met en œuvre un plan de réduction des effectifs. En fin d’année 2024, confrontée à des difficultés financières, la filiale d’Airbus avait en effet annoncé sa volonté de tailler dans ses effectifs en vue d’améliorer sa compétitivité.
2 043 suppressions de postes sont ainsi prévues dans le monde dont 540 à France (424 à Toulouse et 116 à Elancourt, dans les Yvelines). Un accord de rupture conventionnelle collective a été conclu avec les syndicats au printemps dernier pour faciliter les mobilités internes, la fin de carrière et les départs de l’entreprise dans le cadre d’un projet professionnel externe.
Pour autant, le carnet de commandes d’Airbus Defence and Space est bien rempli. En 2024, les prises de commandes ont atteint un niveau record de 16,7 Mds€, en hausse de plus de 6 % par rapport à l’année précédente. En décembre, la division d’Airbus a notamment engrangé une mégacommande de la part d’Eutelsat.
L’industriel s’est en effet vu confié la construction de 100 satellites destinés à compléter la constellation OneWeb en orbite basse (LEO) d’Eutelsat. Ces satellites qui seront construits à Toulouse seront livrés à partir de la fin de l’année 2026.
Les résultats financiers publiés par l’avionneur pour le premier semestre 2025 paraissent somme toute solides. Malgré une baisse des livraisons des avions commerciaux, le chiffre d’affaires du groupe s’établit pour les six premiers mois de l’année à 29,6 Md€, en hausse de 3 % par rapport à 2024. Le chiffre d’affaires d’Airbus Defence and Space a, lui, augmenté de 17 % en glissement annuel pour atteindre 5,8 Md€, « tiré par des volumes plus élevés dans toutes ses lignes d’activité », précise le constructeur dans un communiqué daté du 30 juillet 2025.