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N’Py : les stations des Pyrénées dans les starting-blocks à l’approche de la saison 2025-2026

Tourisme. Alors que N’Py fête ses 20 ans, les huit stations partenaires ont dévoilé les investissements réalisés pour améliorer l’expérience clients en amont de l’ouverture de la saison, prévue entre le 29 novembre et le 6 décembre 2025. L’occasion pour la Compagnie des Pyrénées, propriétaire de la marque, d’annoncer le ralliement du Département de la Haute-Garonne au réseau.

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Le Grand Tourmalet fait partie des huit domaines skiables du réseau N’Py. Lors de la conférence de presse annuelle du réseau qui s’est tenu au Palais Consulaire de Toulouse, les représentants des stations ont détaillé les investissements réalisés pour la saison prochaine. (© Paul Quintana, N’Py)

Dans le cadre de sa conférence de presse annuelle, la Compagnie des Pyrénées a annoncé le lancement de sa saison 2024-2025. Les représentants des stations de Cauterets, Gourette, le Grand Tourmalet, La Pierre Saint-Martin, Luz-Ardiden, Peyragudes, Piau-Engaly, et le Pic du Midi, toutes partenaires du réseau N’Py, étaient présents à Toulouse au Palais Consulaire le 14 octobre.

Cette année encore, les clients vont profiter des derniers investissements réalisés par chaque station dans les infrastructures, les offres commerciales des quatre saisons et les offres touristiques, ainsi que dans les nouveaux outils digitaux à retrouver aux bords des pistes.

Quels investissements dans les infrastructures ?

La station de Peyragudes (12,6 M€ de CA ), qui compte sur la réouverture de la ligne ferroviaire Montréjeau-Luchon pour booster sa fréquentation, a investi 600 K€ pour la saison 2025-2026. Une enveloppe qui a permis à la station des Hautes-Pyrénées, de se doter de 15 nouvelles cabines supplémentaires pour le Skyvall, permettant d’augmenter le nombre de voyageurs à 1250 personnes/heure contre 700 précédemment. Autre poste de dépense : l’entretien des 270 canons à neige détaille Laurent Garcia le directeur de la station qui compte 49 pistes pour 65 km.

De son côté, Piau-Engaly (5,9 M€ de CA) annonce 610 K€ d’investissements. « Nous avons installé des casiers skieurs pour y stocker les affaires de nos clients », explique Émilie Mothes, directrice de l’office du tourisme et de la communication du domaine skiable des Hautes-Pyrénées.

Dans les Hautes-Pyrénées encore, la station du Grand Tourmalet (plus de 19 M€), elle, a dépensé 1 M€ pour préparer sa saison. La plus grande station du massif s’est procuré une nouvelle dameuse, et a aménagé « un retour ski au pied sur le versant de la Mongie », assuré grâce à l’installation de nouveaux canons à neige, précise son directeur général Hervé Pouneau.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la station de Gourette (près de 6 M€), a investi 34 M€, dont 22 M€ pour l’installation de deux nouvelles télécabines en bas du domaine. Une stratégie que l’exploitant explique ainsi : « la problématique du manque d’enneigement concerne les basses altitudes, c’est pourquoi nous souhaitons assurer la "skiabilité" dès 1 600 mètres d’altitude ».

Le Pic du Midi (10 M€ de CA) investit de son côté 4 M€ pour l’entretien des infrastructures au sommet. Pas en reste, la Pierre-Saint-Martin (3,3 M€ de CA) a dépensé 360 K€ notamment pour développer la skiabilité de son domaine. Cette année a vu l’installation de nouvelles barrières à neige et de merlons le long des boulevards des Myrtilles et des Pyrénées et l’acquisition d’une turbo-fraise frontale pour dameuse.

Quelles nouvelles offres touristiques ?

Pour maximiser une offre touristique de qualité, Peyragudes mise un appart hôtel des Cols à Bordère Louron, entièrement rénové. Le complexe met en location 17 appartements, du studio pour deux personnes aux suites pour six personnes. La station de Piau-Engaly accompagne désormais ses propriétaires dans la rénovation de leur bien, grâce au label Qualité Hébergement. Le VVF de la station fait aussi peau neuve dès décembre 2025. Avec un investissement de 6 M€, le village vacances devrait proposer 249 lits, un restaurant pouvant accueillir 171 vacanciers ainsi qu’un bar et une nouvelle piscine.

Niché à 1 700 mètres d’altitude au-dessus du Grand Tourmalet, le restaurant la Laquette « devrait dorénavant accueillir 300 clients assis par services », se félicite Hervé Pouneau. Pour la station Luz-Ardiden (près de 4 M€ de CA et 650 K€ d’investissements sur la saison), c’est un nouveau snack d’altitude, le Picot, qui devrait voir le jour à 2 100 mètres en haut de la remontée d’Aulian, selon Rémi Barbe, responsable communication de la station des Hautes-Pyrénées.

Pour Cauterets, une enveloppe de 1,8 M€ permet la rénovation du restaurant le Lys, qui accueille à présent 100 skieurs dans sa salle panoramique. « Notre village se réinvente également avec des commerçants et des acteurs qui s’engagent dans un label en faveur du tourisme durable », ajoute Anaïs Aguillon, communicante de la station.

La formule luxe du Pic du Midi se réinvente avec 10,2 M€ injectés dans des travaux de rénovation et d’extension de l’Hôtellerie des Laquets. Alors que son ouverture est prévue à l’été 2026, l’établissement sera relié au Pic du Midi par un téléphérique de type va-et-vient, avec une seule cabine qui ne nécessite ni l’installation de pylônes ni de construction de gares. Le restaurant Le 2 877, perché au sommet des Pyrénées, met en avant un menu de dégustation revisité, faisant honneur au porc noir de Bigorre, produit du terroir par excellence. Vincent Doutre, directeur commercial du site, se réjouit de « sa candidature au patrimoine de l’Unesco, dont l’inscription est attendue à horizon 2027 ».

Quelles nouvelles offres digitales ?

La palme du domaine skiable le plus connecté revient cette année à Cauterets, qui déploie ses écrans LED géants sur lesquels les skieurs peuvent suivre en temps réel les conditions d’enneigement, l’état d’ouverture des pistes, le programme des animations et les événements de la station. Des données fournies en partie grâce à des drones. Les clients peuvent aussi compter sur un site internet entièrement repensé. « Tout a été organisé pour faciliter la planification d’un séjour », explique le service communication de la station. Un automate, disponible 24h/24 au cœur du village, permet d’acheter un forfait rapidement, et de rejoindre les remontées mécaniques sans attente.

Luz-Ardiden et ses 60 kilomètres de domaine skiable se mettent à la page digitale, avec des photos prises depuis un ensemble de webcams et de drones, « permettant aux skieurs de suivre les conditions météorologiques à tout moment, et de profiter de prises de vues à 360° sur la vallée ». Des clichés à retrouver dans le village et sur son site internet.

Les quatre saisons, encore un objectif ?

« Le divertissement estival représente en moyenne 20 % de l’activité totale des stations », reconnaît Regis Lignon, directeur général de la Compagnie des Pyrénées. « On encourage nos partenaires à proposer d’autres activités que le ski », fait-il remarquer. À Peyragudes, « la coupe du Monde de VTT revient fin mai 2026 », rappelle Laurent Garcia. Il s’agit d’un événement hautement attractif au printemps, pour la station. La vallée du Louron, dont dépend Peyragudes, développe depuis sept ans « plus de 500 kilomètres de circuits balisés VTT enduro, trottinettes de montagne, VTT à assistance électrique, gravel, vélo de route et 225 kilomètres de circuits de trail, running et de course à pied ». Ces installations permettent au modèle économique de s’émanciper des saisons hivernales.

À Cauterets, le théâtre de la nature et son parc municipal, ouvert toute l’année, « sont des lieux d’activités outdoor avec padel, tennis, city-stade, skatepark, Pumptrack, tour d’escalade, tyrolienne, aire de jeu et boulodrome », une offre adaptée à la période estivale. La station souhaite investir le complexe pour « proposer des concerts et des spectacles sous le ciel étoilé ».

Alors que l’été indien bât encore son plein en Occitanie, la saison de sport d’hiver devrait débuter en fonction des stations entre le 29 novembre et le 6 décembre 2025 pour se terminer au plus tard le 19 avril 2026.