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Nataïs augmente ses surfaces cultivables et met l’accent sur l’agroécologie

Agriculture. À l’occasion du Salon Innovagri qui s’est tenu les 4 et 5 septembre 2024 à Ondes, le leader européen du popcorn Nataïs a annoncé une augmentation de 1 300 hectares de ses surfaces cultivables et une prime incitative record en 2024 pour son réseau d’agriculteurs partenaires.

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Photo du Salon Innovagri Nataïs
À l’occasion du Salon Innovagri Nataïs annonce que ses surfaces contractualisées vont augmenter et une prime carbone record en 2024. (© Nataïs)

Depuis la fin des années 90, le leader industriel européen de la production de popcorn est français : il s’agit du gersois Nataïs. Créée en 1994 à Bézéril, l’entreprise familiale est spécialisée dans la production de maïs à éclater et la fabrication de sachets de popcorn micro-ondables. La société exporte dans une cinquantaine de pays et réalise 90 % de son chiffre d’affaires à l’étranger, le Vieux continent représentant 88 % de son activité. Elle détient ainsi 35 % du marché européen du popcorn. À l’occasion du salon Innovagri, le plus grand salon « plein champs » d’Europe, qui a eu lieu les 4 et 5 septembre dernier à Ondes, au nord de Toulouse, Nataïs a rencontré des agriculteurs de la région et fait des annonces importantes.

9 300 hectares de surfaces cultivées d’ici 2025

La première concerne l’augmentation des surfaces contractualisées par Nataïs. Déjà en juillet dernier, la directrice du développement et de la communication Celia Ehmann dévoilait dans les colonnes de la Gazette du Midi les chiffres relatifs au réseau d’agriculteurs avec lequel le leader du popcorn travaille : « Cela représente cette année 200 agriculteurs du Sud-Ouest, 8 000 ha cultivés et 50 000 tonnes récoltées par an ». Aujourd’hui l’entreprise familiale, qui emploie 150 salariés, annonce « 210 agriculteurs-partenaires » cultivant, en moyenne, une surface de 40 hectares pour le compte de Nataïs.

L’industriel a par ailleurs présenté son nouveau contrat 2025, qui accompagne son ambition d’augmenter les surfaces cultivées en passant de 8 000 hectares aujourd’hui à 9 300 hectares d’ici 2025. L’augmentation d’un tier des surfaces cultivées coïncide avec les investissements engagés par le géant gersois à hauteur de 18 M€ jusqu’en 2030.

Une enveloppe dédiée à la construction de nouveaux silos à grain et à la rénovation des existants qui doit lui permettre d’augmenter sa capacité de stockage. « Chaque automne, nous manquons de marge de manœuvre lorsque nous réceptionnons la récolte. Augmenter nos capacités de stockage nous permettra de gagner un peu d’air et d’envisager sereinement les années de développement qui arrivent », précisait il y a quelques semaines Celia Ehmann. Objectif ? Diminuer ses achats de maïs sud-africain qui représente encore en 2024 20 % de ses approvisionnements, une part qui devrait « descendre à 5 % ».

465 000 € de prime carbone

Autre axe de développement pour l’entreprise : la transition agroécologique. Cela fait déjà plusieurs années que Nataïs incite son réseau d’agriculteurs à adopter les bonnes pratiques. Parmi elle, la mise en place de couverts végétaux, des plantes ou graines de services cultivées entre la récolte d’une culture précédente et le semi de la suivante. Ces couverts, essentiellement à base de féveroles, de sorgho fourrager et de phacélie, visent à améliorer la fertilité des sols et à y stocker durablement le carbone.

Actuellement, 70 % des 210 agriculteurs-partenaires de Nataïs implantent des couverts végétaux sur les parcelles de maïs à éclater. Cela représente un total de 6 000 hectares sur 8 000 cultivés. L’entreprise gersoise ambitionne de faire grimper ce taux à 80 % en 2025. Pour inciter les professionnels de la terre, la société agro-alimentaire leur verse une prime incitative de 45 € par tonne de CO2 séquestrée durablement dans les sols.

En 2024, grâce à une météo favorable, les couverts ont été particulièrement efficaces. Le montant de la prime carbone étant directement corrélé à la quantité de carbone stocké, il a bondi à 78 €/ha en moyenne, contre 50 €/ha en 2023. Au total, cette année, Nataïs a versé 465 000 € de prime carbone pour plus de 8 000 tonnes de CO2 séquestrées. À noter qu’en parallèle, l’entreprise accompagne les agriculteurs dans « la mise en place d’équipements d’irrigation plus performants qui, grâce à des sondes capacitives, permettent d’irriguer avec la bonne quantité d’eau au bon moment ».

Pour Michael Ehmann, le président fondateur de Nataïs, ces bons résultats découlent directement de la stratégie mise en place par l’entreprise notamment en faveur de la transition agroécologique mais aussi grâce au lien étroit tissé au fils des ans avec les agriculteurs sur son territoire. « Notre démarche repose sur une répartition des risques avec les agriculteurs mais aussi un partage des valeurs », explique l’intéressé dans un communiqué daté du 2 septembre 2024.