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Néotec, une longueur d’avance

Industrie. Plus vite, plus loin et en toute sécurité, telle pourrait être la devise de Néotec ! L’entreprise installée à Bressols dans le Tarn-et Garonne est spécialisée dans la conception de châssis, de matériel roulant pour le ferroviaire, de nacelles et de tracteurs. Un marché de niche qui a permis à cette industrie de pointe de s’imposer à l’international. Néotec, présent dans 25 pays, a trouvé un nouveau créneau pour se développer : les activités liées à la maintenance de son matériel.

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Néotec assure la maintenance et le recyclage des machines. D. R.

Pascal Roux, aux commandes de l’entreprise, a toujours eu une appétence particulière pour les jeux de construction et les engins roulants. De formation ingénieur aéronautique, il a travaillé chez Airbus dans le secteur exigeant de la certification. Très vite, il s’envole vers d’autres horizons et prend la direction technique d’un petit groupe industriel local, Roda-Maf, spécialisé dans le calibrage et le conditionnement de fruits, aujourd’hui leader dans son secteur. En 1991, alors âgé de 34 ans, il fonde Néotec.

« Nous avons commencé par concevoir des bras spéciaux pour remplacer les bras des pelles hydrauliques. On travaillait dans le spatial. Et puis, Renault Agriculture est venu nous chercher et nous avons développé une nouvelle génération de tracteurs. C’était une suite logique, se souvient Pascal Roux. Je n’ai fait que répéter ce que j’avais appris dans le spatial pour l’ appliquer aux porteurs spéciaux. » Néotec, repéré par Massey Fergusson, se spécialise dans la conception de boîtes de vitesse. « Nous sommes entrés dans la cour des grands, ajoute Pascal Roux. Nous nous sommes frottés à des entre prises comme Porsche Engineering pour produire des boîtes à double embrayage. » L’entreprise s’est imposée dans ce domaine grâce à plusieurs brevets déposés pour Renault et Massey Fergusson.

Comment Néotec est devenu leader de l’industrie ferroviaire

« Mon objectif en créant l’entreprise a toujours été de devenir un constructeur », explique Pascal Roux. Néotec a fourni des porteurs pour l’usine Airbus d’Hambourg sur les chaînes d’assemblage de l’A320néo. Puis, l’activité s’est délitée et Néotec s’est lancé dans la fabrication de grues foreuses. « J’y voyais un avenir, ajoute le fondateur, la France étant un important fournisseur d’énergie en Europe. Pas de chance, les programmes se sont arrêtés et nos marchés sont tombés. » Le savoir-faire de l’entreprise dans le secteur des transmissions a permis à Néotec de franchir les barrières de la SNCF pour y proposer des draisines.

« L’innovation tient aussi dans la façon de régénérer ou de recycler le produit. »

« Nous avons mis au point un système permettant de passer de la route aux voies ferrées et de dérouler du fil neuf. On a commencé à fabriquer des engins pour l’installation de caténaires. Vinci a vite été séduit. » Le groupe, qui emploie 70 salariés, génère un CA moyen de 20 M€. De nouveaux marchés se dessinent notamment en Australie. L’entreprise se démarque grâce à la R&D à laquelle elle consacre plus de 5% de son CA.

Priorités : faire rimer performance et écologie

L’entreprise est détenue à 65% par la famille. IXO Private Equity et la Bpifrance sont entrés au capital en 2016. « Nous développons beaucoup l’activité au Benelux et en Allemagne. On a franchi le pas avec des produits hybrides, des machines silencieuses et non polluantes », ajoute le dirigeant. C’est un véritable atout pour le ferroviaire où les travaux se font essentiellement de nuit. « Nous nous adressons à de grands groupes pour qui l’environnement est une priorité, c’est devenu un véritable argument commercial. »

Dans la même veine, l’entreprise a mis en place un contrat longue durée pour assurer la maintenance et le recyclage de la machine. « L’innovation tient aussi dans la façon de régénérer ou de recycler le produit. » Bien vu, cette activité pourrait représenter 20 % du CA annuel. « Le meilleur produit du monde, sans maintenance, ne représente pas grand chose, on travaille aujourd’hui sur l’optimisation. Être leader, c’est bien, le rester, c’est encore mieux », conclut Pascal Roux.