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Neurinnov vise une levée de fonds de 10 M€

Innovation. Basée à Montpellier, la start-up développe des solutions de neurostimulation implantables qui permettent aux patients tétraplégiques de retrouver une autonomie des membres supérieurs. Plus précisément de la main.

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L'innovation de la start-up Neurinnov
Labellisée Deep Tech en 2020, la start-up Neurinnov est lauréate 2023 du concours régional Les Inn’Ovations, dans la catégorie « produits et service du futur ». (Crédit : NEURINNOV)

Redonner de l’autonomie aux patients tétraplégiques : voilà l’ambition de Neurinnov, spin off de l’université de Montpellier et de l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique).

Après deux premières levées de fonds réussies en 2019 (200 K€) et 2021 (5M€), la startup héraultaise, créée en 2018, cherche de nouveaux investisseurs pour poursuivre sa croissance. Un nouveau tour de table est programmé avant 2025 avec pour objectif de rassembler cette fois-ci 10 M€. « Nous visons clairement le marché américain avec les grandes majors, dont je suis issu, et qui ont toutes un département investissements. Et aussi auprès de fonds spécialisés dans la santé », explique Serge Renaux, PDG de Neurinnov.

Fort de plus de 20 ans d’expérience dans la gestion de start-up et dans la vente et le marketing de dispositifs médicaux, ce dernier a co-fondé l’entreprise avec les chercheurs David Andreu et David Guiraud. « Tous les deux développent depuis une quinzaine d’années des dispositifs de stimulation à la fois externes et implantés mais ils ne trouvaient pas de relais industriel. La solution ? Créer une medtech. Neurinnov était née. »

Retrouver l’usage de sa main

Hébergée chez le géant pharmaceutique Sanofi à Montpellier, dans un bâtiment dédié aux start-up, l’entreprise compte aujourd’hui 15 salariés et développe une nouvelle génération de dispositifs médicaux à destination des personnes tétraplégiques.

Plus précisément, des implants actifs « qui vont stimuler des nerfs et ainsi rétablir les fonctions de préhension chez les patients tétraplégiques souffrant d’une lésion de la moelle épinière entre les cervicales C5 et C8 », détaille Serge Renaux. « Nous ciblons cette tétraplégie en particulier car les personnes conservent une certaine mobilité aux niveaux des épaules et du coude. lls ont encore la capacité de lever un peu le bras et de plier l’avant-bras. »

La technologie Neurinnov doit permettre à ces patients de retrouver l’usage fonctionnel d’une main pour effectuer des activités quotidiennes, comme saisir un objet ou encore manger avec une fourchette. Comment ? Grâce à une opération – réalisée pour le moment sous anesthésie générale –, l’implant est positionné sous la peau en face de la clavicule.Et les électrodes au niveau du bras, sur deux nerfs : le médian et le radial qui permettent d’ouvrir et de fermer la main.

Le dispositif se compose aussi d’un « capteur détecteur d’intention » activé par la voix ou par un mouvement. « Lors des derniers essais cliniques, le capteur était placé au niveau du cou et le patient contractait les muscles du cou pour signifier à l’implant sa volonté d’ouvrir sa main. »

Un espoir pour des milliers de patients

Plus que prometteurs, ces dispositifs médicaux implantables représentent surtout un espoir pour un grand nombre de patients atteints de pathologies et de déficiences fonctionnelles sévères, sans solution thérapeutique aujourd’hui. Rien qu’en Europe, ils seraient déjà plus de 16 700 à être éligibles à une solution médicale. « Pour le moment, nous en sommes encore dans la phase de tests. Des études ont été menées avec une implantation à moins de 30 jours. À horizon 2025, notre but est de travailler avec un implant définitif », indique l’intéressé.

Quant à une future commercialisation, « nous n’en sommes pas encore là mais nous mettons tout en place afin d’obtenir le marquage CE. Il permet aux entreprises de commercialiser leur produit dans tous les pays qui reconnaissent cette certification, y compris tous les pays de l’Union européenne. » Véritable sésame, ce marquage CE, se mérite.

Pour espérer le décrocher, « nous avons besoin de réaliser une étude pivot qui démontrera que notre dispositif médical est sans danger pour les patients mais surtout qu’il a un réel intérêt pour eux. Et ça, il faut le prouver scientifiquement et cliniquement », conclut Serge Renaux.