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Matières premières botaniques : Orius vise une production de 20 tonnes en fin d’année

Innovation. Spécialisée dans la production de matières premières végétales, Orius, biotech haut-garonnaise, lance son pilote industriel. Objectif : répondre aux besoins des industries pharmaceutiques, cosmétiques et nutraceutiques en recherche de matières premières botaniques de qualité. Elle vise 1 M€ de CA cette année.

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Photo d'une chambre de culture
Basée à Escalquens, en Haute-Garonne, Orius développe un pilote industriel pour garantir une production continue, standardisée avec un impact environnemental maitrisé de matières premières végétales. Grâce à cet outil, la pépite espère enregistrer 1 M€ de CA l’année prochaine et projette la construction d’une nouvelle usine en Occitanie d’ici deux à quatre ans. (© Orius)

Selon le site Exactitudeconsultancy, la taille du marché des extraits botaniques, évaluée à 4,49 Mds$ en 2020, devrait atteindre 9,91 Mds$ d’ici 2029. De fait, ces substances obtenues directement à partir de plantes intéressent de très nombreux secteurs et notamment les industries pharmaceutiques, nutraceutiques et cosmétiques.

Des acteurs pour lesquels les approvisionnements en matières premières végétales sont stratégiques. Ils représentent qui plus est de très nombreux défis : qualité, standardisation, impact environnemental, etc. C’est pour répondre à ce besoin d’un approvisionnement « local, contrôlé et sécurisé », que la start-up Orius a développé des solutions de culture très innovantes.

Fondée en 2021, la pépite d’Escalquens, près de Toulouse, est spécialisée dans la production de matières premières végétales. Elle propose aujourd’hui une vaste gamme d’ingrédients actifs à haute valeur ajoutée issus de plantes à fleurs ou à feuilles, de champignons, de racines, de plantes tropicales ou rares.

Produire de plus grands volumes

Paul-Hector Oliver, Pierre Jay et Jérôme Velociter sont les fondateurs de Orius. (© Orius)

Afin d’accélérer sa croissance et répondre à la forte demande de ses clients, l’entreprise qui emploie une quinzaine de salariés vient de lancer son pilote industriel. Ce nouvel outil lui permet de garantir « une production continue, standardisée, avec un impact environnemental mesuré ».

Comment ? En maîtrisant la température, l’humidité, la lumière et la nutrition des plantes. Pour cela, la biotech utilise notamment un système de LEDs ainsi qu’un système de contrôle du climat, développé et breveté deux fois par l’entreprise, pour réduire la consommation énergétique liée à la culture de matières premières. Cette technologie va permettre à la pépite d’agir sur divers leviers biologiques des plantes et ainsi augmenter la concentration en actifs d’intérêt, majoritairement utilisés par les clients d’Orius.

Cela va aussi renforcer la performance et la flexibilité des technologies développées par l’entreprise. « Ce pilote va nous permettre de mettre à l’échelle ce qu’on a déjà fait en labo pour fournir de plus gros volumes à nos clients », précise Élodie Rallo, responsable marketing et communication d’Orius.

En 2022, Orius avait lancé la Biomebox, sorte d’imposant frigo en inox de 500 kg composé de trois parties pensées de manière à reproduire des environnements propices au développement d’apports nutritifs et de principes actifs. Cette innovation avait permis à la société de signer un partenariat avec le CNES qui avait pour objectif de mettre cette technologie à l’épreuve sur la Lune, grâce à un cofinancement d’1 M€. La Biomebox a également permis de mener plusieurs collaborations avec différents industriels, laboratoires et fournisseurs d’ingrédients, indique la start-up dans un communiqué daté du 17 septembre 2024.

1 M€ de CA en 2024

Grâce à cette importante activité, « l’an dernier, nous avons fait 500 000 € de chiffre d’affaires et nous prévoyons 1 M€ de chiffre d’affaires cette année », confirme Élodie Rallo. Une croissance rendue possible notamment grâce à la récente inauguration de 500 mètres carrés d’espaces de production supplémentaires, en corrélation avec le pilote industriel. Ses nouvelles capacités vont permettre à Orius de viser jusqu’à 20 tonnes de plantes fraîches par an à la fin de l’année et 100 tonnes dès 2025.

D’ici deux à quatre ans, Orius projette également la construction d’une usine dédiée à la fabrication de matières premières végétales. Cette usine devrait permettre à la start-up de produire environ « 2 000 tonnes de plantes fraîches », selon Élodie Rallo. L’implantation de cette future usine est à l’étude, en lien avec des partenaires stratégiques tels que Capsum, Add’Occ, Invest in Toulouse et Bpifrance.

« La capacité d’Orius à moduler la composition chimique des plantes attire de plus en plus l’attention du marché. Avec notre pilote industriel, nous serons en mesure de produire des volumes significatifs de matières premières végétales, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle filière d’approvisionnement française, innovante et de haute qualité », conclut Paul-Hector Oliver, CEO d’Orius.