Pharmacie Lafayette affiche une croissance insolente

La réalité est parfois trompeuse. Alors que dans le centre-ville de Toulouse, les habitants à la recherche d’une pharmacie n’ont que l’embarras du choix, la France, elle, est confrontée depuis plusieurs années maintenant à une vague sans précédent de fermetures d’officines. En 2024 encore, ce sont 290 pharmacies qui ont baissé définitivement le rideau, soit une par jour ouvré. Un record !

Pire, cette dégradation du maillage officinal sur le territoire va non seulement se poursuivre, mais elle va même s’accélérer a alerté en début d’année au micro de plusieurs médias David Syr, le directeur général adjoint du GERS Data, acteur de référence en matière de données et analyses pour le marché de la santé. « En 2014, le réseau officinal comptait 21 914 pharmacies. Aujourd’hui, on en dénombre plus que 19 676. C’est 10 % de moins », détaille-t-il.

Les raisons de cette hécatombe sont multiples : une baisse des prix des médicaments remboursables, une chute du nombre de prescriptions faute aux déserts médicaux, l’inflation avec une hausse structurelle des coûts, des ruptures de stock (une moyenne de 1 300 références manquantes) ou encore la concurrence des e-pharmacies.

Un positionnement unique sur le marché

Malgré ce contexte difficile, certaines arrivent à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du réseau emblématique né à Toulouse, Pharmacie Lafayette, qui a enregistré l’année dernière une forte croissance avec un chiffre d’affaires de 1,2 Md€ (+14,7 %). L’enseigne de la société Laf Santé [1], filiale de la holding Hygie31 (3,3 Mds€ de CA), revendique désormais près de 320 pharmacies implantées partout dans l’Hexagone.

Pour expliquer la success story des pharmacies Lafayette, le réseau met en avant, dans un communiqué daté du 27 mars dernier, son positionnement unique sur le marché et un format à taille humaine, duplicable dans les territoires. « Avec une surface moyenne de 200 m2, nous proposons un modèle de croissance rapide dans toutes les agglomérations de plus de 10 000 habitants, avec un équilibre 50/50 entre médicaments et parapharmacie. » Le groupe a surtout disrupté le secteur de la santé en introduisant le modèle du discount avec des prix bas, et un large choix de produits.

Loin d’être rassasié, le réseau dirigé depuis fin 2023 par Stéphane Solinski, prévoit d’atteindre cette année les 1,4 Md€ de chiffre d’affaires (+15 %) et un total de 361 pharmacies. Cet objectif sera porté par un plan d’actions baptisé « Gotomax », dont la vocation est d’amplifier son positionnement et sa promesse d’une « Santé pour tous ». Comment ? Par la défense du pouvoir d’achat et un accès facilité au parcours de soin.

Conjuguer transformation digitale et services de proximité

Concrètement cela passera notamment par l’augmentation du nombre de références produits, le lancement de nouvelles marques, le déploiement des services santé en officine (outils de diagnostic et de dépistage pour détecter par exemple les angines et les cystites) ou encore en musclant ses campagnes de communication pour diffuser « l’information et la prévention sur des sujets de santé publique ».

Enfin, alors qu’en moyenne un pharmacien consacre encore 70 % de son temps à des tâches de back-office, le groupe Pharmacie Lafayette annonce vouloir poursuivre ses efforts en matière de transformation digitale, tout en maintenant, assure-t-il, un service de proximité de qualité grâce notamment à des partenariats avec des start-up santé et l’utilisation de l’IA. Sans oublier une offre HygieStore (plateforme d’approvisionnement) renforcée « avec 130 laboratoires et 3 000 références disponibles, livrées en 48 à 72 heures », ainsi qu’un accompagnement terrain soutenu et personnalisé des adhérents par une équipe de 15 animateurs.