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Restauration hors foyer : la PME Locacuisines a doublé son activité en trois ans

Restauration. Installée à Lespinasse, en Haute-Garonne, l’entreprise spécialisée dans la location de cuisines professionnelles a doublé son activité de location en trois ans. Une croissance qu’elle veut vertueuse : Locacuisines travaille depuis plusieurs années sur la réduction de l’impact de ses activités sur l’environnement.

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Photo de Philippe Beato
Philippe Beato, le PDG de Locacuisines (©Christophe Ferrand).

Louer ses équipements de cuisine professionnels plutôt que les acheter ? De plus en plus d’acteurs de la restauration collective ou commerciale optent pour cette solution qui leur permet de limiter leurs investissements. Cette tendance émergente, pointée par le cabinet Xerfi dans sa dernière étude consacrée au marché des équipements de cuisine professionnels à l’horizon 2025, fait le bonheur de Philippe Beato.

Il est le dirigeant de Locacuisines qui se présente comme le leader français des loueurs de cuisines provisoires. Créée en 1996 et installée à Lespinasse, au nord de Toulouse, l’entreprise, qui emploie 70 salariés, a doublé son activité de location au cours des trois dernières années. En 2023, elle a enregistré un chiffre d’affaires de 9,4 M€, soit près de 50 % de croissance en un an. Une belle performance, reconnaît son PDG :

2023 a été une année record en matière de location de matériels de cuisine. D’une part, l’activité du secteur événementiel a retrouvé son dynamisme d’avant pandémie et nous avons été choisis pour équiper de nombreux événements culturels et sportifs. »

En 2023, les équipes de Locacuisines ont ainsi installé 60 nouvelles cuisines modulaires (soit près de 8 300 m² de modules) qui ont permis de servir sept millions de repas dans des lieux tels que les Internationaux de France de tennis de Paris, le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le festival Pause Guitare à Albi (81), le restaurant de plage à Messanges (40), le centre hospitalier de Péronne (80) ou encore un hôtel Marriott 5 étoiles à Lille (59)...

Locacuisines loue, comme son nom l’indique, des cuisines modulaires, du matériel de cuisine professionnel, mais aussi des modules de salles de restaurants provisoires, jusqu’à 700 m2, pour de courtes ou longues durées, partout en France. L’entreprise prévoit d’ailleurs l’ouverture cette année d’une agence en Île-de-France pour améliorer le maillage de son réseau. Elle projette également le recrutement d’une quinzaine de nouveaux collaborateurs. Elle recherche notamment des cuisinistes-frigoristes, commerciaux, menuisiers, électriciens, logisticiens et techniciens méthode.

Changement de paradigme

La PME, qui prévoit d’investir 4,5 M€ dans l’achat de matériels neufs et de plus d’une centaine de nouveaux modules – « 80 % des investissements sont made in France », précise au passage Philippe Beato – se développe également à l’étranger. Déjà présente en Belgique et en Suisse, elle entend faire désormais une percée sur le marché espagnol.

« De plus en plus de professionnels de la restauration ont changé de paradigme, poursuit-il : jusqu’à présent ils investissaient pour posséder leur matériel. Aujourd’hui, ils ont basculé vers l’économie de l’usage, ce qui a boosté notre activité. » La location de cuisines répond ainsi à de multiples usages : qu’il s’agisse pour les professionnels de la restauration hors foyer de remplacer du matériel en panne, de faire face à un accroissement temporaire d’activité, de mettre en place une dark kitchen pour assurer un service de livraison à domicile ou encore de tester un nouveau concept ou un nouveau lieu sans pour autant épuiser sa trésorerie.

La PME toulousaine surfe également sur un nouveau marché, celui de la rénovation énergétique des écoles, le fameux plan « EduRénov » lancé en mai 2023 par le ministre de la Transition écologique qui doit permettre de financer 2 Mds€ de travaux d’ici 2027 dans 10 000 établissements. Elle propose aux collectivités de louer une cuisine relais avec sa salle de restaurant, adaptée aux enfants, afin d’assurer le service de restauration scolaire durant toute la phase des travaux.

« Notre solution séduit d’autant plus les professionnels qu’elle offre des conditions optimales pour assurer la sécurité alimentaire. En effet, cuisiner dans un module de cuisine professionnelle est conforme à la réglementation », précise Philippe Beato. Pour asseoir son développement, la PME a également ouvert depuis le 1er janvier 2024 un site de location en ligne, Mylocacuisines.fr.

Réduire son impact environnemental

Photo d'une cuisine professionnelle de l'entreprise de Lespinasse
L’entreprise de Lespinasse loue des cuisines professionnelles et des salles de restauration jusqu’à 700 m2, comme ici au lycée de Versailles (©Locacuisines).

Depuis plusieurs années, Locacuisines travaille à l’amélioration de son impact sur l’environnement, notamment en réduisant ses consommations d’énergie ou en ayant recours à des moyens de transport plus écologiques ainsi que le précise son dirigeant.

En 2023, nous avons installé une ferme solaire de 200 m² permettant de produire 50% de nos consommations internes, et avons fait repeindre en blanc les toits des bâtiments loués à nos clients, permettant la réflexion du soleil et offrant ainsi une protection simple contribuant à la maîtrise des températures. Nous avons aussi renouvelé les voitures de fonction avec des modèles 100% électriques ou hybrides ».

Locacuisines a parallèlement enclenché un ambitieux programme de transition du gasoil vers les carburants verts pour le transport de ses volumineux modules. « Notre objectif pour 2024, ajoute Philippe Beato, est d’atteindre 30 % des transports globaux effectués avec du carburant vert, et d’atteindre les 80 % à l’horizon 2026. En parallèle, nous privilégions depuis l’été 2023, le transport combiné rail-route sur longue distance quand celui-ci est disponible, comme c’est le cas en Ile-de-France. »

Pour réduire encore l’impact de ses activités, l’entreprise va investir cette année dans des chambres froides de nouvelle génération dotées des systèmes au CO2, « et non plus avec des gaz frigorigènes très polluants », en anticipation de la réglementation communautaire qui vise à interdire leur usage d’ici 2030, ainsi que dans des modules dotés de panneaux solaires « permettant ainsi d’apporter aux cuisines une partie de l’alimentation électrique autoproduite ». Ils seront déployés courant 2024.