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Protection des travailleurs isolés : le toulousain Néovigie lance une solution pour le télétravail

Sécurité. Néovigie, start-up toulousaine, s’est récemment implantée au Canada et annonce le lancement d’une solution pour la sécurité des salariés en télétravail. Spécialisée dans la protection des travailleurs isolés, elle commercialise déjà un boîtier et une application, dont les technologies se basent sur l’Intelligence artificielle afin de garantir leur sécurité sur le lieu de travail.

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Photo de Léonie Labit, Lionel Lewis Fleur et Benoit Pouillac
Léonie Labit, Lionel Lewis Fleur et Benoit Pouillac, respectivement, ingénieure des ventes, directeur de l’entreprise et responsable support, travaillent depuis la France et le Canada pour vendre et développer les solutions de Neovigie. La start-up toulousaine travaille notamment avec L’Oréal et le groupe Siemens. (© Neovigie)

Œuvrer pour le bien-être et la sécurité des travailleurs isolés, autrement dit tout salarié exerçant son métier hors de vue ou de portée de voix d’autres personnes sans possibilité de recours extérieur, telle est l’ambition de Néovigie. La start-up, née à Toulouse, s’est implantée depuis 2016 sur ce marché florissant. En effet, selon l’Institut national de recherche et de sécurité, 10 % de l’ensemble des accidents de travail mortels impliquent des salariés isolés.

Parmi les secteurs d’activité qui recensent le plus de travailleurs isolés, on retrouve traditionnellement le bâtiment et les travaux publics, l’agriculture ou encore le transport. Mais l’avènement du télétravail depuis la crise du Covid change la donne. De facto, les risques concernent aussi les salariés de bureau qui se retrouvent souvent seuls chez eux. Une problématique sur laquelle travaillent Lionel Lewin Fleur, le dirigeant de Néovigie, et son équipe de 12 ingénieurs. « Nous avons développé une application web qui permettra à la personne en télétravail de déclencher directement une alerte », explique le chef d’entreprise.

0,95 seconde pour transmettre le signal d’alarme

La nouvelle plateforme web dédiée au télétravail viendra, dès octobre, compléter l’offre de la start-up, qui commercialise déjà un boîtier, dont la carte électronique est produite par l’entreprise AA Électronique dans le Gers, ainsi qu’une application mobile pour smartphones et montres connectées. « En collaboration avec le laboratoire allemand Fraunhofer, nous avons modélisé et enregistré une multitude de chutes pour arriver à les détecter sur un smartphone. Nous utilisons l’Intelligence Artificielle (IA) et le Machine Learning pour que notre technologie soit toujours plus efficace », détaille Lionel Lewin Fleur.

Aujourd’hui, le logiciel de détection d’alerte de Néovigie est capable non seulement de déceler les chutes mais aussi l’absence de mouvement potentiellement due à un arrêt cardiaque ou à un AVC. L’utilisateur peut également utiliser l’application ou le boîtier pour signaler une crise de panique ou une situation dangereuse. Le dispositif inclut aussi un système de localisation, qui fonctionne grâce à des balises Bluetooth installées dans les locaux de travail.

Tout est automatisé, et les équipes de Néovigie, qui travaillent avec des centres de télésurveillance comme Sécuritas, promettent « un temps moyen de transmission d’alarme de 0,95 seconde. » Et d’ajouter : « C’est l’utilisateur qui paramètre l’application ou le boîtier. Il doit alors choisir qui de ses proches ou du centre de télésurveillance peut être contacté en cas de signalement. » L’utilisation de l’application ou du boîtier nécessite la souscription d’un abonnement « dont le prix peut varier autour des 10 €, en fonction des options demandées. »

Plus de 300 entreprises clientes

Lauréat de nombreuses récompenses dont le premier prix au concours Orange Developper Challenge ou encore celui de l’innovation du concours Préventica à Strasbourg, la jeune pousse a tapé dans l’œil de nombreux clients notamment lors du CES 2023 de Las Vegas. Elle ambitionne d’ailleurs de conquérir le marché nord-américain. Pour ce faire, elle a ouvert une filiale à Montréal au Canada en juin dernier, dans laquelle deux personnes travaillent à la commercialisation de ses produits sur le continent. « Aujourd’hui, nous travaillons avec plus de 300 entreprises dont les groupes Vinci, Siemens et L’Oréal et nous doublons notre croissance chaque année », conclut Lionel Lewis Fleur.