Renée Costes Viager installe son siège régional à Toulouse pour profiter d’un marché en hausse de 5 % en 2024
Immobilier. Parfois affublé d’une mauvaise image, le viager offre pourtant de réels atouts pour les vendeurs comme pour les acheteurs. La preuve, le nombre de transactions est en plein boum. Une dynamique sur laquelle surfe le groupe parisien Renée Costes qui vient d’installer à Toulouse son nouveau siège régional. Objectif ? Renforcer sa position sur le marché occitan.
Alors que le marché immobilier enregistre depuis 2021 une spectaculaire chute des ventes, le marché du viager et de la nue-propriété est, lui, en pleine expansion en France. Ce marché de niche représente en effet près de 5 500 opérations par an, soit 0,5 % des transactions immobilières total, avec un taux de croissance annuelle dans l’ensemble de l’Hexagone de près de 6 %. Le complément de revenu (capital et rente viagère) perçu par les retraités propriétaires immobiliers et vendeurs, se chiffrerait ainsi à 1 Md€.
Si l’Ile-de-France constitue le gros du marché, avec 30 % des opérations, la région Paca pointe juste derrière avec 15 % des opérations devant la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne-Rhône-Alpes (10 % chacune). La Bretagne, les Pays de la Loire et l’Occitanie représentent pour leur part 9 % des transactions.
Un marché en croissance de près de 5 % en Occitanie
En Occitanie, les ventes en viager et nue-propriété constituent un marché en croissance. Le nombre d’opérations a progressé de près de 5 % en 2024. C’est ce constat qui a conduit le groupe Renée Costes à installer à Toulouse son nouveau siège régional. Présent en Occitanie depuis plusieurs années, le groupe compte déjà une vingtaine de conseillers salariés dans la région.
La création d’une agence au cœur de la Ville rose va permettre au groupe, qui se présente comme le leader du marché avec plus de 2 000 opérations de viagers et de ventes en nue-propriété par an pour un volume d’affaires de 600 M€, de « maintenir une plus grande proximité avec ses clients » et « de renforcer son ancrage local », précise l’entreprise dans un communiqué daté du 10 décembre 2024.
Alors que l’âge moyen des vendeurs en viager et en nue-propriété est d’un peu plus de 74 ans, le viager est aujourd’hui perçu comme un moyen d’augmenter ses revenus ou de compléter sa retraite. Et même s’il date de 1804, il n’en reste pas moins, selon Stanley Nahon, directeur général du groupe, « un outil moderne de gestion de patrimoine », et pour le moins « une solution pertinente et intergénérationnelle pour bien vieillir chez soi. »
Un jeu de hasard
La vente en viager est « un jeu de hasard », prévient toutefois le conseil supérieur du notariat, qui peut avantager le vendeur comme l’acheteur ou bien être neutre. « Tout dépendra de la durée de la vie du vendeur. »
Pour rappel, le viager consiste à vendre à un tiers un bien immobilier en échange d’une rente périodique (mensuelle, trimestrielle ou annuelle). Cette rente s’accompagne d’une somme payée comptant à la signature de l’acte de vente, le bouquet. L’acheteur (appelé le débirentier) verse à un ou plusieurs vendeurs (le crédirentier) une rente viagère jusqu’au décès du bénéficiaire à vie.
Au décès du crédirentier, le viager cesse et le débirentier entre en possession du bien sans faire aucune démarche. Il existe deux formes de viager. Le viager occupé est le plus répandu. Dans ce cas, le vendeur conserve jusqu’à son décès l’usufruit ou un droit d’usage du bien vendu.
L’usufruit lui permet d’habiter dans le logement ou de le louer et de percevoir les loyers tandis que le droit d’usage lui permet de conserver l’usage personnel du logement en y habitant sans pouvoir le louer. Le logement pourra être occupé par l’acheteur à partir du décès du vendeur ou du décès du dernier survivant lorsque le contrat concerne plusieurs vendeurs.
Il existe par ailleurs le viager libre (8 % des opérations). Dans ce cas, dès la signature de la vente, l’acheteur dispose librement du bien pour l’occuper ou le louer et percevoir les loyers. Un autre type de vente a le vent en poupe : la vente en nue-propriété. Elle permet au vendeur de vendre son bien tout en restant vivre chez lui après la vente jusqu’à son décès, tout en percevant immédiatement la totalité du montant de la vente.