Rob’Occ lève 3 M€ et veut démocratiser les robots assistants auprès des TPE et PME
Industrie. Forte de 10 salariés, la jeune pousse tarnaise, qui développe une gamme de robots assistants pour l’industrie, la logistique ou encore le retail, veut en accélérer leur commercialisation en France et en Europe. En 2026, elle ambitionne de vendre une cinquantaine de ces outils d’optimisation de la productivité et une centaine dès l’année suivante.
Nommée dans la catégorie start-up parmi les finalistes des Trophées Export du Moniteur du Commerce International remis pour la première fois en région Occitanie le 27 novembre dernier, Rob’Occ fait à nouveau parler d’elle. Le 1er décembre, la jeune pousse tarnaise a en effet annoncé le succès de sa levée de fonds de 3 M€.
Basée à Brens dans le Tarn, l’entreprise est spécialisée dans le développement de robots assistants dont la vocation est d’améliorer la productivité et les conditions de travail, en libérant les collaborateurs des tâches de transport répétitives, contribuant ainsi à prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS).
Fondée en juin 2023 par huit experts de la navigation autonome indoor, la pépite a conçu un premier modèle, le Roc-E, un assistant robotique mobile intelligent qui embarque plusieurs technologies IA. Polyvalent et collaboratif, il s’adapte à de multiples usages : transport interne, réassort, acheminement de pièces, documents ou marchandises, affichage et interaction avec le public.
Le Roc-E vise à répondre aux besoins de nombreux secteurs d’activité : depuis l’industrie jusqu’au retail en passant par la logistique, les services ou encore la santé. Commercialisé depuis janvier 2024, il a déjà séduit une grande variété de clients en France dont Mecaprec, BIC, Actia, Safran ou encore Orange. La start-up tarnaise vient également de dévoiler au salon Prod&Pack, qui s’est tenu à Lyon du 18 au 20 novembre, un second robot, le Roc-E Picker. Capable d’embarquer jusqu’à 200 kg, il est doté d’une fonction de charge, transport et décharge de caisses, rolls et étagères logistiques
Une innovation industrielle souveraine
Le tour de table qui vient d’être bouclé devrait permettre à Rob’Occ d’accélérer leur commercialisation sur le marché européen. Il a été réalisé auprès d’un consortium de business angels franco-suisses ainsi que d’Occibot Industries, une société créée en 2024 qui a pour ambition d’accompagner la filière robotique dans le cadre de la stratégie de réindustrialisation régionale. Celle-ci a pour actionnaire l’Agence régionale des investissements stratégiques (ARIS) et le groupe Magellim. Tarn Capital Investissement, fonds d’investissement territorial créé à l’initiative du Département du Tarn et de la chambre de commerce et d’industrie du 81, a également pris par à cette levée de fonds.
Grâce à ces moyens consolidés, Rob’Occ, qui emploie une dizaine de salariés pour un chiffre d’affaires qu’elle ne souhaite pas dévoiler, prévoit de fait de recruter une quinzaine de collaborateurs supplémentaires pour asseoir son développement, notamment dans les domaines marketing, commercial et technique. La fabrication des robots, elle, est assurée par Usitech, une société industrielle de mécanique de précision basée également à Brens, avec 84 % de composants européens.
Avec ses robots souverains, l’entreprise ambitionne de favoriser « la démocratisation des assistants robotiques de services en France et à l’international », précise son PDG, Patrick Dehlinger. Rob’Occ entend en effet séduire non seulement les grands groupes et les ETI, mais également les TPE et PME plus modestes, qui n’ont pas les moyens de s’offrir ces outils d’optimisation de la productivité. Elle a pour ça un argument de poids : la simplicité de mise en œuvre.
Une simplicité de mise en œuvre inégalée
« Plug & play », « 100 % autonome », ces robots ne nécessitent en effet ni Wi-Fi, ni intervention IT, ni adaptation du site. Installés en moins d’une heure et cyber-sécurisés dès leur conception, ils s’intègrent partout et s’adaptent instantanément à leur environnement, quel que soit le niveau de maturité numérique de l’entreprise utilisatrice.
D’où des retours sur investissement très rapides pour les premiers utilisateurs, entre six et 18 mois. Ce qui montre que « l’amélioration des conditions de travail et la diminution des TMS peuvent se conjuguer avec rentabilité et accroissement de la productivité de manière positive, sans opposer robotique et progrès social », assure celui qui est aussi vice-président de Robotics Place, le cluster occitan dédié à la filière robotique.
Rob’Occ prévoit de vendre plus de 50 robots en 2026 et de doubler ce chiffre en 2027. À l’équilibre dès 2024, l’entreprise espère doubler son chiffre d’affaires à la fin de l’année. Des perspectives de croissance ambitieuses confortées par le soutien qu’elle a déjà reçu aussi bien de la Région Occitanie que d’Airbus Développement et de Bpifrance dans le cadre de France 2030 sous la forme de prêts, subventions et avances remboursables.
À noter qu’à l’occasion du salon Vivatech qui s’est tenu en juin à Paris, le gouvernement a annoncé, toujours dans le cadre du plan d’investissement de l’État, le lancement de trois nouveaux dispositifs d’accompagnement « du laboratoire à l’usine » dédiés la convergence entre intelligence artificielle et robotique.
À savoir un nouveau programme de recherche de 30 M€ dédié à la robotique, auquel s’ajoute un appel à manifestation d’intérêt « Robotique et machine intelligente » et enfin un futur dispositif « Pionnier de l’IA » consacré, lui, au financement d’innovation de rupture par l’IA dans des domaines scientifiques, dont la robotique.