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Saison 2023-2024 : les stations de ski pyrénéennes se mettent au vert

Tourisme. Mardi 7 novembre 2023, la Compagnie des Pyrénées et son réseau de stations partenaires Nouvelles Pyrénées (N’Py) ont donné le coup d’envoi de la saison 2023-2024 en présence des responsables des stations. Cette année encore, toutes ont investi massivement pour se diversifier afin de sortir du tout ski, tout en réduisant leur impact sur l’environnement.

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Photo d'une piste de ski
À un mois de l’ouverture des stations, la Compagnie des Pyrénées et les huit domaines N’Py (Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette et La Pierre Saint-Martin) ont donné le coup d’envoi de la saison 2023-2024 lors d’un point presse organisé à Toulouse le mardi 7 novembre. (©Paul Quintana)

Après un mois d’octobre exceptionnellement chaud, les sommets pyrénéens ont enfin revêtu leur manteau blanc. Véritable avant-goût de l’hiver, ces premières chutes de neige observées dès 1 200 mètres d’altitude sont-elles pour autant annonciatrices d’une bonne saison pour les stations de ski ?

C’est en tout cas ce qu’espèrent les responsables des domaines skiables du réseau N’Py (Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette, Pierre Saint Martin) ainsi que Régis Lignon, directeur général délégué de la Compagnie des Pyrénées. Tous se sont réunis à Toulouse (Haute-Garonne) le mardi 7 novembre 2023 pour donner le coup d’envoi de la saison d’hiver 2023-2024, qui commencera officiellement le 2 décembre.

2022-2023, une bonne saison malgré le manque de neige

Cette rencontre avec la presse a d’abord été l’occasion de faire le bilan de la saison écoulée. Et malgré une météo capricieuse et un enneigement limite en moyenne montagne « qui a poussé certaines stations à ressortir les VTT à Noël », les huit domaines N’Py ont enregistré un chiffre d’affaires de 60,03 M€ et comptabilisé 1 995 527 journées de ski.

Toujours autant plébiscitées, les vacances de février ont connu une hausse de fréquentation de 7 % par rapport à 2022, qui avaient pourtant été qualifiées de saison exceptionnelle par les professionnels. Cet attrait pour la montagne s’est confirmé pendant la saison estivale avec 5 % de fréquentation en plus par rapport à l’année précédente, ce qui représente 260 000 passages sur les remontées mécaniques.

« Il est intéressant de noter que cette fréquentation s’étale avec de plus en plus d’itinérance, ce qui n’est pas le cas en hiver. Toute la chaîne de montagnes est concernée », a indiqué Régis Lignon qui assure la direction générale par intérim de la SAEM Compagnie des Pyrénées depuis le départ de Christine Massoure. Figure majeure de la montagne pyrénéenne, l’intéressée a rejoint récemment en qualité d’experte l’Arac, l’Agence régionale aménagement construction Occitanie.

Témoins directs du réchauffement climatique, les stations de ski sont engagées depuis maintenant plusieurs années dans une course contre la montre pour trouver de nouveaux modèles de développement. Prises en étau entre des enjeux d’évolution à court et long terme, toutes se veulent pourtant optimistes et assurent travailler ensemble pour y parvenir. Répondre aux enjeux de transition et de croissance des stations, c’est justement la raison d’être de la Compagnie des Pyrénées. Ses mots d’ordre : adaptabilité et flexibilité.

Nous avons lancé début 2023 une étude prospective d’envergure. Sa mission ? Construire avec les domaines skiables pyrénéens et acteurs de la montagne un projet commun et partagé mais aussi anticiper les enjeux de marché à 20 ans. Les résultats sont attendus en fin d’année. »

Photo d'une famille sur une piste de ski
Grâce à la place de marché n-py.com, il est d’ores et déjà possible de composer et de réserver l’ensemble de son séjour au ski. A ce jour, les premières réservations sont en hausse de 4% par rapport à l’année dernière. (©Paul Quintana)

Les stations face au défi du dérèglement climatique

Mais parce que l’urgence climatique « nous oblige à agir dès à présent », les domaines N’Py ont mis en place de nombreuses initiatives pour préserver leur environnement et réduire leur empreinte écologique : réduction moyenne de la consommation énergétique de 10 % sur l’ensemble des stations (15 % à Cauterets), bilans carbone, charte RSE... Autre exemple, 70 % de la consommation énergétique liée à la production de neige de culture se fait grâce à l’approvisionnement de barrages hydroélectriques, l’eau servant d’abord à produire de l’électricité pour être ensuite renvoyée dans le réseau neige de culture.

« Les gens ont tendance à l’oublier mais la protection de l’environnement fait partie intégrante de notre ADN, a rappelé Régis Lignon. Avant d’être notre outil de travail, la montagne est avant tout notre cadre de vie. Près de 80 % des gens qui travaillent dans les stations vivent dans les vallées. Voilà pourquoi notre plan d’action porte sur cinq critères : climat/énergie, eau/agriculture, biodiversité, paysage et gestion des déchets. »

Ambitieuses, les stations de ski visent notamment la neutralité carbone d’ici 2037. Pour y parvenir, « nous avons réalisé le bilan carbone de tous les domaines skiables pour savoir quelles démarches entreprendre et construire une vraie stratégie de décarbonation ». La Compagnie des Pyrénées fait d’ailleurs partie des 10 entreprises nationales retenues par l’Ademe pour participer à son protocole d’expérimentation de la méthodologie appelée ACT : Assessing Low-Carbon Transition. Celle-ci permet d’évaluer la maturité du plan de transition bas-carbone de diverses structures (sociétés, collectivités) et de les soutenir financièrement.

Autre cheval de bataille, l’autosuffisance énergétique. Pour l’atteindre, des études sont menées actuellement au Grand Tourmalet et à Peyragudes sur la production d’hydrogène et la production d’énergie renouvelable d’origine hydroélectrique.

Se réinventer pour survivre

Et si la saison de ski reste encore un moment décisif pour les stations, ces dernières misent aujourd’hui sur la diversification pour capter - hiver comme été - une nouvelle clientèle. Comment ? En étoffant leur catalogue d’activités et d’événements.

Cette année, les touristes pourront par exemple nager dans le Bassin Olympien ouvert en mars dernier à Peyragudes, ou bien se défouler sur l’un de leurs deux nouveaux terrains de paddle. Pour ceux qui voudraient s’essayer au snooc, luge moderne, direction le Grand Tourmalet versant Barèges. Autre ambiance à Luz-Ardiden avec l’arrivée d’un musher installé sur le secteur de Bédéret pour profiter de magnifiques paysages et déconnecter totalement.

Mais cette diversification ne passe pas uniquement par le divertissement, « elle doit avant tout répondre aux besoins et aux attentes des clients en matière d’hébergement, de restauration ou encore d’infrastructures », a souligné Régis Lignon. Rien que pour cette nouvelle saison, les stations N’Py ont ainsi investi 14,7 M€, contre 17,9 M€ en 2022-2023. Objectif : « rendre la montagne accessible à tous. »