Samuel Hervé, président du Medef Occitanie : « Arrêtons de jouer avec l’économie ! »
Tribune. Après la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, le président du Medef Occitanie appelle à construire rapidement un budget « crédible et cohérent » afin de soutenir l’activité économique et l’emploi dans tous les territoires.

Après moult rebondissements, le palais de l’Élysée a annoncé dans la soirée du 12 octobre 2025 la nomination du gouvernement II de Sébastien Lecornu. Alors que le Premier ministre prononcera sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale ce mardi 14 octobre, à 15 heures, Samuel Hervé, le président du Medef Occitanie (25 000 entreprises adhérentes) appelle dans une tribune l’ensemble des responsables politiques à retrouver « leur sang-froid » et « le sens des responsabilités ».
Le budget de tous les dangers ?
« Comme une très grande majorité de Français, les chefs d’entreprise d’Occitanie ont assisté, ébahis, à cette triste semaine politique, qui a dégradé la confiance collective et, au-delà, l’image de notre pays, dans un moment géopolitique et économique déjà difficile. Je veux le rappeler avec force : contrairement à nos responsables politiques, les entreprises, elles, n’ont pas le droit à l’immobilisme, donc arrêtons de jouer avec l’économie ! », exhorte celui qui est aussi directeur général d’Akté Services, groupe montpelliérain spécialisé dans la restauration collective.
Et de poursuivre : « L’instabilité politique est synonyme d’insécurité économique qui fait peser de grandes menaces sur les entreprises dans tous nos territoires, tant dans leur capacité d’investissement, indispensable pour porter la croissance, que pour la création et le maintien de l’emploi. Un exemple parmi tant d’autres : l’absence de cap concernant l’apprentissage en 2025 a déjà généré 69 000 contrats en moins dans notre pays à date, impactant notamment les jeunes », souligne Samuel Hervé qui alertait il y encore quelques jours sur le nombre record de défaillances d’entreprises : quelque 66 420 en 2024 et 70 000 attendues d’ici la fin 2025.
Pour sortir de cette spirale mortifère, l’intéressé insiste sur la nécessité impérieuse de présenter un budget pour 2026 « crédible et cohérent », avec des garanties pour soutenir la machine économique, avec selon lui quatre axes forts :
- Un budget garantissant enfin de vraies économies réalisées par l’État afin de s’attaquer au mur de la dette qui fait de la France le maillon faible de l’Europe.
- Un budget garantissant de ne pas augmenter la fiscalité des entreprises pour préserver leur plan d’investissement et l’emploi.
- Un budget garantissant de donner la priorité à l’éducation, la formation, l’apprentissage tant les besoins de compétences sont nombreux.
- Un budget garantissant de la visibilité aux collectivités locales – qui doivent décider dans la foulée leurs propres budgets - permettant de soutenir la commande publique dans une logique d’investissement et de développement territorial.
Et de conclure : « Comme toutes les entreprises d’Occitanie, j’appelle le gouvernement, les députés et sénateurs de ce pays, à retrouver au plus vite le sens de l’intérêt général. »