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Self-stockage : avec ses conteneurs maritimes, Resotainer s’impose comme un acteur incontournable

Logistique. Après Baziège, Auterive et la zone d’activité Eurocentre, le spécialiste du self-stockage (garde-meuble) dans des conteneurs maritimes a ouvert en juin dernier une agence à Basso Cambo. Avec cette nouvelle implantation, l’entreprise héraultaise poursuit son maillage du territoire occitan et hexagonal. Forte aujourd’hui de 400 salariés, la PME entend poursuivre sur cette bonne dynamique en 2026. Objectif ? Continuer à gagner des parts de marché.

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Resotainer, acteur engagé de solutions de stockage, a ouvert le 13 juin dernier une nouvelle agence au cœur de la zone Basso Cambo (2 rue Paulin Talabot) à Toulouse. (©Resotainer_DericFourie)

Porté par l’accélération de l’urbanisation et la mobilité professionnelle, sans oublier la flambée de l’immobilier et la réduction des espaces de vie ou encore le boom de l’auto-entrepreneuriat ainsi que du e-commerce, le marché du self-stockage n’a cessé de croître depuis son apparition en France au début des années 90.

Et la succession de chocs majeurs qui a ébranlé l’économie mondiale ces dernières années (crise financière de 2008, crise sanitaire en 2020, guerre en Ukraine, hausse des prix de l’énergie…) n’a pas changé la donne. Bien au contraire. D’après le rapport 2024 produit par la Fédessa [1] en partenariat avec le groupe de conseil en immobilier d’entreprise CBRE, sur le secteur européen du stockage en libre service, la France représente 15,8 % du marché, ce qui fait d’elle le deuxième plus grand marché du Vieux Continent juste derrière le Royaume-Uni. En termes de superficie, l’Hexagone dispose de plus de 2,6 millions de mètres carrés de centres de box de stockage.

Un marché français en expansion

Cet engouement croissant des particuliers comme des professionnels pour ces espaces dédiés à l’entreposage a bien sûr suscité l’intérêt et l’appétit de nombreux acteurs privés. Derrière les mastodontes du secteur que sont le français HomeBox (groupe Rousselet), le britannique Une pièce en plus (groupe Safestore) et le belge Shurgard, l’Héraultais Resotainer a réussi en l’espace d’une dizaine d’années à se faire un nom et surtout une place sur ce marché ultra concurrentiel.

Filiale du groupe familial Arnal-Resotainer, expert dans la logistique, la réparation et la transformation de conteneurs marins, l’entreprise s’est appuyée sur le savoir-faire de sa maison-mère pour concevoir depuis 2012 des bâtiments en conteneurs maritimes dédiés à la location de box de stockage d’une superficie de 1,5 m2 à 28 m2. Modulables à volonté grâce à des cloisons internes, ces caissons en acier et plancher en bois présentent l’avantage de pouvoir être subdivisés en plusieurs espaces aménageables selon les envies et les besoins de leurs clients.

Historiquement implanté à Sète, la PME - qui emploie 400 salariés - se déploie aujourd’hui sur l’ensemble du territoire français et compte plus de 74 sites, dont 25 en Occitanie et quatre dans le grand Toulouse. « Nous sommes actuellement le deuxième acteur européen en termes de nombre de mètre carrés proposés », se félicite Florian Caritg, directeur marketing de Resotainer. Il faut dire que la société héraultaise surfe sur une croissance ultra-dynamique. Rien que depuis le début de l’année, elle a ouvert une quinzaine d’agences dont une au début de l’été dans la zone d’activité de Basso Cambo où elle propose d’ores et déjà 233 box à la location (2 643 à terme).

Quatre sites à Toulouse et son agglomération

« Les espaces de stockage de différentes tailles, de 3,3 m2 à 14 m2, sont disponibles au rez-de-chaussée ou en étage par des ascenseurs sécurisés », précise l’entreprise dans un communiqué daté du mois de juin. En juillet, Resotainer a encore renforcé son réseau et son maillage avec de nouvelles implantations : à Pamiers, dans le nord de l’Ariège et à Bourges, dans le Cher. « Aujourd’hui, les particuliers - qui représentent 70 % de la demande - se tournent vers le self-stockage pour un usage court-termiste (déménagement, vide-maison, vide-grenier, travaux…) avec une durée de location qui n’excède généralement pas les six mois ou pour un usage dit "d’une pièce en plus" (stockage saisonnier, de biens de valeur...) afin d’entreposer des affaires sur une durée indéterminée », détaille Florian Caritg avant de poursuivre :

Les professionnels, eux, privilégient généralement les box en rez-de-chaussée afin de récupérer ou déposer plus facilement leur matériel, et ce parfois quotidiennement notamment pour les artisans et les TPE. D’où l’intérêt aussi pour nous de cibler des zones d’activités économiques comme Basso Cambo qui concentrent un grand nombre d’entreprises. »

Et alors que plusieurs acteurs du secteur ont opté pour un concept de self-stockage 100 % digital, Resotainer revendique vouloir « garder l’humain » au cœur de son modèle de développement. S’il est tout à fait possible de se renseigner et de réserver directement en ligne, « nous avons fait le choix d’avoir des salariés sur chacun de nos sites, et ce du lundi au samedi inclus. Ils sont là pour accueillir, conseiller les clients, mais aussi gérer la partie contractualisation et la gestion des dossiers. Une assistance à distance prend le relais la nuit et le dimanche », précise le directeur marketing de la filiale.

Des constructions durables et éco-responsables

Engagé sur le plan social, Resotainer revendique aussi de l’être au niveau environnemental. « Notre concept repose sur des bâtiments en conteneurs intégrant des solutions innovantes de construction et d’exploitation durables. Notre objectif est vraiment de déployer des sites qui s’intègrent dans leur environnement. C’est-à-dire que l’on s’efforce de réduire au maximum notre empreinte carbone avec la création d’espaces verts et de murs végétalisés ou encore de systèmes de récupération et de stockage des eaux de pluie. Toujours dans ce sens, poursuit Florian Caritg, nous avons et allons poursuivre l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures de nos différents sites. Cela nous permet de produire plus d’énergie que nous n’en consommons, du coup nos agences deviennent en quelque sorte des centrales solaires puisque nous réinjectons le surplus d’électricité dans le réseau. »

Loin d’être rassasiée, la PME héraultaise entend bien continuer de gagner des parts de marché. « Pour 2026, notre objectif est bien sûr de poursuivre sur cette bonne dynamique. Après, il est important de rappeler que nous sommes positionnés sur un secteur qui reste dépendant du développement immobilier puisque nous avons besoin de permis de construire. Nous n’avons donc pas de visibilité sur le très long terme », conclut avec un optimisme prudent Florian Caritg.

[1Fédessa : Fédération des associations européennes du self-stockage.