Services aériens : le toulousain G3S-Alyzia s’étend en Europe et mise sur le fret

Si à l’échelle de la planète le trafic aérien a retrouvé voire dépassé ses niveaux d’avant-crise sanitaire – selon l’IATA, en 2024, le trafic mondial de passagers surpasse de 3,8 % le niveau prépandémique -, ce n’est pas encore le cas en France. En 2024, le trafic intérieur français a plafonné à 80,3 % du niveau de 2019, indique la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), tandis que dans l’Hexagone, le trafic international a confirmé son orientation haussière amorcée depuis quelques mois, atteignant sur l’ensemble de l’année, 103,5 % de son niveau pré-Covid.

C’est dans ce contexte, que le toulousain G3S-Alyzia, l’un des gros acteurs français de l’assistance en escale, vient d’annoncer l’ouverture de son capital au Crédit Agricole à travers plusieurs de ses filiales dont le toulousain Crédit Agricole Toulouse 31 Initiatives. Objectif : accélérer son développement à l’international et diversifier son activité.

Un groupe à l’activité fortement diversifiée

Fondé en à 2001 à Toulouse par Serge Sellan, le groupe, à l’origine spécialisé dans le nettoyage industriel, s’est fortement diversifié depuis avec notamment le rachat en 2012 d’Alyzia, un prestataire de services aéroportuaires détenu à l’époque par Aéroport de Paris. Le Toulousain propose aujourd’hui en plus de son activité historique de nettoyage industriel une offre globale qui comprend différents services destinés :

• Aux compagnies aériennes (piste, trafic, traitement fret et poste, cargo, dégivrage),
• Aux aéroports (nettoyage des aérogares, prise en charge des personnes à mobilité réduite, gestion des bagages et des chariots),
• Aux passagers (gestion des salons VIP, gestion des correspondances).

À noter qu’il dispense aussi des formations, via sa filiale C2FPA qui forme les agents de piste et les pompiers d’aéroport. Fort de ce large panel d’activités, le groupe qui emploie plus 5 400 collaborateurs, connaît une progression importante de son chiffre d’affaires depuis cinq ans.

« En 2019, il atteignait 360 M€. Après la crise sanitaire, et bien que le trafic aérien ne soit pas encore revenu à son niveau d’avant Covid, le groupe a poursuivi sa croissance. Aujourd’hui, notre chiffre d’affaires dépasse 600 M€, ce qui témoigne de notre résilience et de notre capacité à nous adapter à un contexte en constante évolution », détaille Didier Montégut, directeur général de G3S-Alyzia.

Présent en Belgique et en Espagne

De fait, le groupe travaille aujourd’hui avec près de 80 compagnies aériennes et traite quelque 20 millions de passagers par an. Présent dans une douzaine d’aéroports français dont Paris CDG, Orly, Nice, Lyon, il a amorcé son internationalisation en 2020. G3S-Alyzia assure ainsi les opérations de traitement des bagages et l’assistance en piste sur l’aéroport de Bruxelles ainsi que des prestations de services aux passagers (comme le check-in) et de nettoyage. Depuis 2024, il a également mis un pied en Espagne. Il est présent sur les aéroports de Bilbao, Valence, Alicante, Malaga et Séville où il assure les services aux personnes à mobilité réduite.

La récente augmentation de capital doit lui permettre de poursuivre son déploiement ailleurs en Europe, « mais nous restons ouverts à des opportunités hors du continent si elles se présentent », confirme le dirigeant. L’autre axe de développement privilégié par G3S-Alyzia, c’est sa diversification dans le domaine du fret aérien. Une activité en forte croissance selon l’IATA : à l’échelle européenne, elle a progressé de 11,2 % l’an dernier.

Le fret aérien en croissance

Le Toulousain veut en effet concentrer ses efforts sur le développement de ses activités cargo (transport du fret entre l’avion et l’entrepôt et inversement, soit 380 000 tonnes transportées sur Paris CDG et Orly en 2023) ainsi que sur celle de traitement du fret avions à l’intérieur de l’entrepôt (traitement du fret import/export pour remise aux transporteurs), activité que le groupe a lancée en début d’année 2024. À ce jour, G3S-Alyzia, qui est déjà présents sur plusieurs aéroports français tels que Paris CDG, prévoit d’étendre cette nouvelle activité sur les aéroports de Nantes, Orly et Toulouse. Et Didier Montégut d’ajouter : « L’élargissement de nos activités au traitement du fret/cargo à l’intérieur des entrepôts permet de proposer une offre globale du traitement de la chaîne Cargo pour nos compagnies clientes sans rupture de charge. »

À Toulouse comme sur les deux autres plateformes, ces déploiements devraient entraîner le recrutement de collaborateurs, en fonction du volume d’activité généré sur chacune des escales. En parallèle, le groupe, qui a initié le verdissement de sa flotte d’engins de piste, avec aujourd’hui 47 % de son parc de matériels déjà électrifié, veut poursuivre sa transition et prévoit un investissement annuel de 15 M€ jusqu’en 2030.