Site touristique majeur, le Zoo African Safari continue d’investir malgré un contexte atone
Success story. Avec 195 000 visiteurs en 2024, le Zoo African Safari, près de Toulouse, a battu ses records d’affluence d’avant covid. Alors que son business model repose exclusivement sur la billetterie, la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières l’amène à rester vigilant. Malgré tout, comme il l’a toujours fait, le parc continue d’aménager de nouvelles structures et de s’engager pour la préservation des espèces menacées.
195 000 visiteurs en 2024. Depuis la crise sanitaire, le Zoo African Safari n’avait pas connu une telle affluence. Situé à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse, le parc de 15 hectares créé dans les années 70 et dirigé depuis 2014 par René-Pierre Toniutti, le petit-fils des fondateurs a enregistré une augmentation de 5,4 % de sa billetterie sur un an et de près de 40 % par rapport à 2019 (140 000 visiteurs).
African Safari est le tout premier parc animalier de la région Occitanie et le premier parc de France à proposer un parcours en voiture. Créé en 1990, ce circuit de 10 hectares complète la visite du parc à pied et permet de s’approcher au plus près d’espèces sauvages telles que des lions, des éléphants et des chameaux. Aujourd’hui, le zoo jouit d’une réputation qui dépasse les frontières de l’Occitanie, notamment grâce aux nombreux projets de réaménagement qui offrent aux visiteurs une meilleure expérience et pour les animaux un environnement plus adapté à leurs besoins.
D’importants défis financiers
Des projets d’envergure qui ont nécessité au fil des ans des investissements importants, comme l’explique Coralie Scozzaro, responsable communication du parc : « Nous avons par exemple réaménagé et agrandi l’espace dédié aux guépards en 2022. Pour qu’ils puissent courir, nous avons créé, et fait breveter par la suite, un système de leurres intégré à une piste sur le sol de l’enclos. Une passerelle permet ainsi aux visiteurs de voir les félins en action. » Les travaux ont coûté 600 K€ au zoo, qui ne bénéficie pas de subvention des collectivités et dépend donc exclusivement des revenus de sa billetterie et de sa boutique, qui représentent un chiffre d’affaires de 3,2 M€ en 2023.
« 40 % de notre budget de fonctionnement sont alloués à la masse salariale qui comprend 30 salariés permanents et 20 saisonniers en haute saison. 10 % sont affectés à la nourriture et aux soins des animaux, 7 % aux impôts et aux différentes taxes et 6 % à notre consommation d’énergie. Un dernier poste de dépense qui, on le sait, va être réévalué étant donné l’augmentation des prix », détaille Coralie Scozzaro. En effet, la hausse des coûts de l’eau et de l’électricité constitue un « défi financier important » de l’aveu même du parc s’il veut continuer à développer ses infrastructures et mener ses actions notamment en faveur des animaux menacés.
Plus de 600 animaux
Un enjeu de taille alors que la majorité des 80 espèces présentes, soit plus de 600 animaux au total dont des tigres de Sibérie, les lions, les éléphants et les aras à front rouge, sont en effet en voie de disparition. « African Safari est très engagé dans la conservation et le bien-être de ces espèces. Nous faisons partie de l’Association européenne des zoos et des aquariums depuis 1993 et participons également à de nombreux programmes européens de sauvegarde », ajoute la jeune femme.
Géré par un coordinateur européen, l’un de ces programmes dédié aux espèces menacées, vise à gérer les transferts des individus en fonction de leur arbre généalogique. Objectif ? Les faire s’accoupler et ainsi perpétuer l’espèce. « Les animaux ne nous appartiennent pas, nous les accueillions pour en prendre soin et leur fournir un cadre propice à la reproduction. »
Protéger une espèce, cela passe aussi par la sensibilisation. Un travail que réalisent au quotidien les soigneurs du zoo, à l’heure où le bien être animal est plus que jamais au cœur des préoccupations des Francais, comme l’explique Coralie Scozzaro : « Depuis 2000, nous avons installé des panneaux informatifs dans tout le parc. Les nourrissages commentés et les différentes activités avec les oiseaux ou les otaries permettent également aux soigneurs d’éduquer et de sensibiliser les visiteurs. »
D’autres projets dans les tiroirs
Malgré les défis économiques auxquels le parc est confronté, l’équipe compte poursuivre sa politique d’investissements et de sensibilisation. « Les chiffres de l’année 2024 nous permettent d’être optimistes pour la suite de nos projets. Une chance pour nous, car ce ne sont pas les idées qui manquent. »
Alors que les travaux de la nouvelle boutique s’achèveront d’ici quelques semaines, le tunnel qui mène au parc depuis le parking est quant à lui consolidé. « Les autres projets prioritaires incluent notamment la modernisation de l’habitat des tigres de Sibérie ainsi que le réaménagement de l’espace accueillant aujourd’hui les lamas, yacks et poneys, deux projets qui doivent être budgétisés prochainement. À plus long terme, nous espérons agrandir le parc pour accueillir d’autres espèces menacées et continuer à enrichir l’expérience de notre public », conclut Coralie Scozzaro.